Dans le journal Le Monde du 8 Janvier 2019, le politologue français Paul Ariès écrit une charge extrêmement violente contre les végans dans sa tribune appelée « les Végans mentent sciemment ». A la lecture de cette tribune inouïe de clichés et d’ignorance et franchement cruelle, j’ai voulu répondre. La tribune de M. Ariès est à la fin de l’article. Ma réponse est parue dans le Monde des Lecteurs en ligne du journal Le Monde le 15 Janvier 2019. Je copie ici mon article entier vu que l’accès est réservé aux abonnés du journal.
« M. Ariès tombe dans le piège de la « culpabilité par association »
C’est avec consternation que j’ai lu l’article de M. Paul Ariès paru dans le journal Le Monde le 8 Janvier 2019 avec le titre « Les végans mentent sciemment ». Mais quelle mouche a donc piqué ce monsieur qu’il doive se salir avec des stéréotypes, des théories conspirationnistes et surtout une telle ignorance de l’immense variété de la pensée végane et antispéciste pour la réduire à seulement quelques auteurs du combat pour les droits des animaux non-humains ?
Rarement ai-je lu autant de clichés en un seul article. M. Ariès accuse tous les végans de vouloir « en finir avec toute forme de prédation, en modifiant génétiquement, voir en supprimant, beaucoup d’espèces animales »… Mais cher monsieur, qui a en premier modifié génétiquement des espèces qui étaient libres pour devenir des objets à notre service ? Qui modifie génétiquement des milliards d’animaux esclaves en leur donnant des antibiotiques, des hormones, leur coupant des membres, tout cela pour servir les humains ? Qui, depuis toujours, modifie constamment le fonctionnement du vivant sur la planète, par ailleurs en détruisant le monde naturel par la même occasion, pour servir les intérêts humains ?
Je trouve hypocrite de renverser la culpabilité de ceux qui soutiennent ces entreprises de destructions écologiques que sont les élevages sur les végans. Ignorez-vous donc que l’élevage industriel est la cause numéro 1 de la destruction des océans et de la biodiversité en général ? Vous accusez les végans d’être anti-écologistes alors que par nos actes nous avons justement l’empreinte écologique la plus basse qu’il soit.
Ensuite vous vous permettez de nous associer tous, sans distinction, aux déclarations controversées de M. Peter Singer. C’est bien mal connaitre la diversité des opinions dans le mouvement. C’est un procédé malhonnête de culpabilité par association. Je suis personnellement assez opposée aux théories utilitaristes de Singer et encore plus à ces propos pseudo-zoophiles. J’ai même écrit un chapitre de mon livre ou je dénonce fermement la zoophilie, bestialité et pire, la zoo-pornographie. Ces pratiques ne sont toujours pas condamnées en France. Je ne vous vois pas vous offusquer de ce fait. Donc, toute votre argumentation repose sur les écrits de seulement quelques personnes afin de discréditer tout une mouvance et philosophie que l’on peut tracer jusqu’à Pythagore.
Si vous lisiez mon livre et celui de beaucoup d’autres auteurs, vous constateriez que l’écologie est justement très présente au cœur de notre vision du véganisme parce que, pour nombre d’entre nous, il ne peut en être autrement. Votre défense de la consommation de viande est contraire aux nécessités modernes de réduction, voir d’élimination de sa consommation (demandées notamment par l’ONU) pour préserver la planète. En évidence, vous n’avez également aucune connaissance nutritionnelle (vous êtes politologue) de ce que le corps humain peut accepter ou non. Nous pouvons parfaitement vivre et très bien sans exploitation animale mais c’est un concept qui vous échappe car vous faite partie de ce patriarcat désuet qui trouve normal de violer une vache pour « l’inséminer » et de boire ensuite le lait de croissance destiné à son bébé. Si une femme donnait son lait à un autre mammifère vous seriez choqué à juste raison. Mais l’absurdité du contraire ne vous interpelle pas une seconde.
« Les apprentis sorciers » comme vous nous qualifiez sont ceux qui, en déni total des connaissances éthologiques et nutritionnelles de ces vingt dernières années, s’obstinent à croire que les animaux non-humains sont des choses encore à notre service et qu’il faut donc continuer à les faire naitre par milliards. Etes-vous conscient que la biomasse des humains (et de leurs animaux domestiques) correspond à 98% de la biomasse planétaire quand celle des animaux sauvages n’est plus que de 2% ? Il y a seulement quelques siècles, cette tendance était exactement le contraire. Autrement dit, notre nombre plus les milliards d’animaux domestiqués sont directement impliqués dans la 6ème extinction des espèces.
Notre prédation sur le monde vivant est directement liée à notre prédation sur la nature. Elle tient à notre complexe de supériorité machiste sur tout ce qui vit. Notre consommation de viande tue la forêt amazonienne et crée des zones mortes dans les océans. La France est le plus gros importateur de soja OGM du Brésil pour engraisser le bétail (et non les végans). Les océans se meurent par la surpêche et une large partie des poissons récupérés sont transformés en farine animale… pour le bétail. Et vous osez accuser les végans dans l’ensemble de vouloir la destruction de la nature ? Vous préférez perdre votre temps à vous attaquer aux « fausses viandes fabriquées industriellement à partir de cellules souches ». Etes-vous au courant que PERSONNE dans la communauté végane ne mange de telles « viandes » et je vous défie de trouver un végan qui voudrait les manger. La « viande de souche » est une idée défendue par les carnistes qui ne veulent pas abandonner leur goût du steak et qui n’a rien à voir avec les habitudes des végans eux-mêmes bien plus attachés à leurs burgers de légumineuses et haricots, très riches en protéines saines et généralement bios.
Non M. Ariès, la majorité des végans ne correspond pas aux quelques personnes que vous citez dans votre article pour décrédibiliser un combat de justice sociale. Par ailleurs, je pourrais vous répondre avec des citations de Lamartine, Tolstoï, Shaw, Plutarque, Gandhi, Hugo et tant d’autres allant à l’encontre de vos idées mais je vous les épargne ici.
Les animaux non-humains n’ont rien à faire, comme le dit Tom Regan, dans des cages, des cirques, des chambres de tortures, tout simplement parce que l’être humain est parfaitement capable de faire autrement et qu’en plus, comme je le montre une fois de plus dans mon ouvrage, c’est même nécessaire pour des questions de santé publique et pour nous grandir en tant qu’humains. A moins que vous vouliez également un retour au cannibalisme.
Vous vous décrédibilisez vous-même par votre ignorance crasse du véganisme et des végans dans leur ensemble et encore plus en ignorant par exemple quelque chose qui s’appelle « l’agriculture végane » qui ne requiert aucunement de l’exploitation animale. Mais pour cela, il faut avoir le désir de ne pas instrumentaliser certains auteurs afin de défendre des contre-vérités parce que nous dérangeons vos habitudes. Ces théories ou concepts marginaux ne représentent en rien la majorité d’entre nous et, contrairement à ce que vous dites, c’est bien votre assiette que vous défendez.
Véronique Perrot, auteure du livre « C’est quoi le Véganisme ? De la théorie à la pratique pour un mode de vie 100% éthique » aux Editions Le Courrier du Livre. »
Projection du documentaire « la Santé dans l’Assiette » suivie d’un échange avec une nutritionniste végane. Événement organisé par l’association Veg Nature Languedoc Roussillon dans le cadre de la Semaine de l’Environnement Montpellier. Bande-Annonce du documentaire : https://youtu.be/JNrUMGIQFzI
Je suis très fière d’avoir eu comme professeurs les deux médecins présentés dans ce documentaire: T. Colin Campbell (Professeur « Eméritus » de l’Université de Cornell et responsable de la plus grande étude épidémiologique au monde dont le livre « Le Rapport Campbell : La plus vaste étude internationale à ce jour sur la nutrition » devrait être lu par tous les médecins) et le docteur Caldwell Esselstyn, chirurgien très renommé. Ces deux hommes ont tous deux grandit dans des élevages laitiers mais sont arrivés à la même conclusion: l’alimentation végétalienne complète est ce qui nous sauvera ainsi que la planète.
C’est avec un énorme plaisir que je vous annonce la publication de mon premier livre aux Editions Trédaniel Le Courrier du Livre: « C’est quoi le Véganisme? De la théorie à la pratique pour un mode de vie 100% éthique » que je sais beaucoup attendaient.
Ce livre ne se contente pas uniquement de partager ce que nombre d’autres auteur-es ont put dire sur les conditions d’exploitation des animaux mais j’essaie de mettre en lumière également l’histoire de ce mouvement de libération animale qui est ancien, ses origines politiques et sociales, ainsi que d’offrir un guide, que j’ai souhaité le plus simple possible, à tout ceux qui soit, sont déjà en transition vers un mode de vie plus éthique, soit veulent aller encore plus loin. Il est aussi l’occasion de briser des mythes qui continuent à être disséminés notamment dans les médias et la presse.
Je vous conseille de lire l’article que j’ai publié sur l’excellent site « Les 1001 vies » où j’y développe mon approche.
Vous pouvez commander le livre de diverses manières. Tout d’abord, si cela est plus simple pour vous, vous pouvez le trouver sur Amazon.fr et la FNAC.
Pour des raisons éthiques, si vous pouvez le commander dans une petite librairie indépendante, regardez ce site: LesLibrairies.fr
Historiquement parlant, les élections législatives sont généralement boudées par les électeurs au profit des élections présidentielles qui ont elles-même un fort taux d’abstention. Pourtant, de ces 20 dernières années, les élections législatives du 11 et 18 Juin 2017 seront probablement les plus importantes que nous ayons eu depuis très longtemps si nous voulons des progrès pour les animaux et la planète.
Je suis particulièrement en colère contre le journaliste « antispéciste » Aymeric Caron pour s’être abstenu de voter au premier tour des élections présidentielles et de ne pas avoir appelé à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Sa notoriété aurait probablement énormément aidé vu que Jean-Luc Mélenchon ne s’est retrouvé qu’à 600 000 voix du second tour. Ma colère envers Aymeric Caron vient notamment du fait que sa raison est que Mélenchon n’est pas « antispéciste » (il le dit sur sa page Facebook). Ce sont une remarque et une position hallucinantes lorsque l’on considère que:
Jean-Luc Mélenchon n’a jamais prétendu être antispéciste et
que la position de M. Caron envers Jean-Luc Mélenchon coute chère aux animaux et aux arbres qui se contrefichent de savoir si il est parfait mais si son programme va faire une différence pour eux (bien sur les arbres peuvent en témoigner encore moins que les animaux mais vous savez ce que je veux dire).
Je considère donc que M. Caron, de part sa position a considérablement désservi la cause animale et il s’étonne maintenant de la réaction de colère à son égard de la part de nombreux végans et militants animalistes sur sa page et choisit d’y répondre avec, il semble, (fausse?) incompréhension. Soit il est stupide (et je ne le pense pas), soit il se sent stupide et choisit de contourner (en bon journaliste typique de ce journalisme médiocre qui pullule sur nos programmes télé) sa propre incohérence pour ne pas passer pour un idiot.
Histoire de prouver qu’il est à coté de la plaque, il a publié deux articles dans le journal Libération; l’un appelant La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon à investir des candidats du Parti Animaliste pour défendre les animaux et l’autre pour se plaindre que l’ex-torera Marie Sara soit investie par La République En Marche! et donc Macron (un peu tard non?).
Je suis évidemment d’accord avec l’idée que des candidats animalistes puissent être investis. Ils nous faut urgemment des députés pro-animaux à l’Assemblée Nationale pour porter cette cause. Cependant, Aymeric Caron ne semble pas avoir réalisé que le Parti Animaliste n’est pas plus antispéciste que la France Insoumise et, la position du parti étant animaliste et rien d’autre, ses candidats n’accepteront jamais de porter le programme de la France Insoumise (ce qui est requis de tout candidat se présentant en tant que FI). De plus, même si le programme du parti contient des mesures abolitionistes comme la fin des corridas et des animaux dans les cirques, il ne remet pas en cause le spécisme de notre société, tel que défini justement dans le livre « antispéciste » du dit M. Caron. Faut-il qu’il réécrive son livre pour redéfinir l’antispécisme? Ou bien a-t-il eu peur que Mélenchon vienne lui prendre plus d’impots avec sa révolution fiscale? Je l’ignore mais je le trouve en tout cas d’une hypocrisie inouie.
Maintenant que j’ai dit ce que je pensais de notre cher défenseur de la cause animale, passons au sujet capital des législatives.
Deux positions s’offrent à nous: voter pour des candidats de La France Insoumise ou du Parti Animaliste. Ma position est claire: je voterai France Insoumise. Non pas que je pense du mal du Parti Animaliste, bien au contraire mais que, malheureusement, d’un point de vue statégique, Le Parti Animaliste ne sert absolument à rien dans les enjeux de ces élections.
Il faut bien comprendre que si nous laissons une majorité au président Macron et son premier ministre Edouard Philippe, nous courrons à la catastrophe sur tous les plans: sociaux, environnementaux et bien sur en ce qui concerne la cause animale. Ce gouvernement a quatre ministres pro-corrida, un premier ministre et un président pro-nucléaire, OGM, pesticides. Ils veulent casser le code du travail ce qui plongera encore plus de gens dans la misère (et au suicide, car c’est courant). Macron veut ramener les chasses présidentielles en bon monarque qu’il est. Et je ne parle même pas des retraites de nos parents (ou des notres) qui vont couler encore plus. Bref, ce gouvernement, SUR TOUS LES PLANS, est une horreur. Malheureusement, ce n’est pas le Parti Animaliste qui va changer cela. Par ailleurs, j’ai une vision globale de la société qui ne s’arrête pas soit uniquement aux humains, aux animaux non-humain ou juste à la planète. C’est un tout lié, interconnecté, indivisible. Changer un élement en change d’autres. C’est une loi de la biodiversité. Je ne vais pas m’étendre ici sur le pourquoi et comment tout est interconnecté sur notre planète si ce n’est recommander la lecture de « Nourrir La Paix » de Will Tuttle qui explique magnifiquement ce principe.
Pourquoi dois-je me préoccuper des législatives? me dirais-vous. C’est très simple. Si la France Insoumise obtient une majorité à l’Assemblée Nationale (autrement dit 289 sièges sur 577), elle aura les moyens de bloquer énormément de mesures du gouvernement Macron mais aussi de faire avancer les mesures de L’Avenir en Commun, le programme de La France Insoumise. Et pour ceux qui ne le savent pas encore (ha bon?), la FI a énormément de bonnes choses prévues pour les animaux.
Voter pour la France Insoumise aux législatives peut permettre qu’elle soit majoritaire et donc permettre de faire ce qui suit (et qui était prévu par le candidat Mélenchon): déclencher un référendum pour une VIème république qui permettrait de mettre la Règle Verte dans la Constitution ainsi que les animaux et donc de pouvoir y mettre le droit pour les animaux de ne pas être considérés comme des objets et à ne plus souffrir (et donc à plus long terme de faire interdire des horreurs comme la corrida ou les combats de coqs parce qu’elles deviendront anti-constitutionnelles), éliminer l’élevage industriel, autrement dit sortir 98% des animaux exploités et tués pour leur chair, leur lait, leurs oeufs etc, de la pire forme d’élevage qui existe. Bien sur ce n’est pas la fin de l’élevage mais cela veut cependant dire que pour avoir une agriculture paysanne comme le prévoit la FI signifie une énorme réduction du nombre d’animaux exploités et tués, chose impossible tant que l’élevage industriel et l’agriculture chimique existent. Cela veut également dire que des mesures comme l’interdiction des animaux dans les cirques, les alternatives à l’expérimentation animale seraient également possibles. Et n’oublions pas que beaucoup de végans ont compté sur le vote Jean-Luc Mélenchon pour faire enfin avancer la cause animale d’un grand bon.
Aussi important à remarquer: chaque candidat de la FI signe la charte d’Anticor, autrement dit contre la corruption qui rend possible la révocation des élus, chose prévue dans le programme et dans une nouvelle Constitution. Autrement dit, quel que soit le candidat qui soit dans votre circonscription, vous votez pour quelqu’un qui doit s’efforcer d’appliquer le programme L’Avenir en Commun, et rien d’autre!
Nous n’aurons peut-être jamais une opportunité comme celle ci à nouveau! Donc ces élections législatives, votons en masse pour casser les pieds le plus possible à ce gouvernement minable et mettons un maximum d’insoumis à l’Assemblée Nationale!
» Que répondez-vous à ceux qui disent, qu’il y a des problèmes plus urgents à traiter que la cause animale ?
JLM: La question ne se pose pas de cette façon. Il faut en effet identifier en quoi la cause animale traverse plusieurs sujets fondamentaux pour notre avenir : la considération des animaux avec respect va de pair avec le souci d’une société apaisée, en harmonie, dont le logo du mouvement France insoumise est le symbole. C’est aussi un élément essentiel de la préservation de notre écosystème et enfin, de la qualité de notre alimentation. »
(extrait des réponses à Béatrice Majewski, Téléstar)
Charlotte Girard (coordinatrice du programme de la FI) sur la position de la France Insoumise concernant la corrida: « Notamment, je souligne que notre candidat a repris notre proposition de faire rentrer les animaux dans la Constitution. Dès lors, une partie de l’arsenal législatif actuel deviendra caduque ; il suffira soit d’abroger les lois qui seront devenues anti-constitutionnelles, soit d’attaquer en justice les lois qui tomberont une à une, car anti-constitutionnelles. Dès lors, dans un horizon de trois ans maximum, si la volonté d’abolition est vraiment majoritaire dans ce pays, nous aurons une Constitution et un arsenal législatif qui mettra fin aux corridas.«
Sources:
Comment fonctionne l’Assemblée Nationale sous la Vème République: Doc Juriste
Législatives : c’est quoi, la majorité absolue ? 1Jour1actu.com
Jean-Luc Mélenchon et ses positions sur les animaux: Animal-Politique
Passages du programme L’Avenir en Commun par rapport aux animaux (non détaillé): laec.com
Je dois vous faire une confession. Je n’ai jamais cru au vote et je n’ai voté qu’une seule fois dans ma vie, pour les dernières élections Européennes. J’habitais alors aux Etats-Unis et je me suis sentie appellée à faire mon « devoir de citoyenne » à des milliers de kilomètres de la France. Mais c’est à 47 ans (le mois du premier tour) que je prendrai une décision que je n’ai jamais contemplé auparavant: réellement voter pour mes idées et surtout pour un programme auquel je crois profondément.
La moitié du pays est actuellement indécise ou désinteressée des élections et qui peut la blâmer. De la droite à la gauche, tout nous semble pourris. Tout ceux qui pouvaient paraître honnêtes ne le sont bien sur pas. Avec ce spectacle pathétique, qu’est-ce qu’une anti-raciste, anti-sexiste et anti-spéciste comme moi pourrait y trouver?
Il y a quelques mois, je suis tombée sur une video d’un discours de Jean-Luc Mélenchon. Ce bonhomme à la voix tonitruante était raffraichissant. Tiens, celui-là semble dire tout haut aux puissants ce que beaucoup d’entre nous pensent tout bas ou nous disons entre nous. Il parle de justice sociale, d’écologie, de sécurité sociale à 100%, d’agriculture paysanne et il, chose nouvelle pour un politicien, parle des animaux en disant qu’ils ne sont pas des objets. Et en plus, il explique pourquoi et surtout comment il veut le faire avec chiffres à l’appuis. Quoi? C’est qui ce type?
Alors, intéressée, mais étant quelqu’un de méfiante, j’ai décidé d’en savoir plus sur ce candidat nouveau pour moi. (Je n’ai pas connu sa campagne de 2012 étant aux Etats-Unis). De plus il parlait comme une de mes personnalités préférées (et que je connais depuis 15 ans): Bernie Sanders. Ok, maintenant je suis réellement intéressée.
J’ai donc acheté son programme (seulement 3 euros) et je l’ai lu avec des « wow » très américains à chaque page. Puis je suis allée sur son site et j’ai vu qu’il y avait des livrets thématiques sur tout le programme détaillant le pourquoi et le comment. En même temps, la campagne étant largement entamée, j’ai essayé de voir ce que les autres avaient à dire d’intéressant… autrement dit rien, ce qui aurait été suffisant dans le passé pour m’éloigner des élections totalement.
Jean-Luc Mélenchon n’a pas été fiché « voyoux » par le Canard Enchainé ou tout autre média que je connaisse. D’ailleurs, il est le premier à admettre être privilégié par son salaire d’élu (il veut les faire baisser) comparé à des gens comme moi techniquement sous le seuil de pauvreté. Il a travaillé depuis l’âge de 16 ans à la lutte sociale et a su s’adapter et évoluer avec son temps et reconnaître ses erreurs (par exemple signer le traité de Mastricht) et quitter ce qui lui paraissait plus que pourri (Le PS et sa ligne néolibérale similaire à la droite n’ayant plus rien à voir avec le PS qu’il avait rejoint jeune homme). Sa biographie, « Le choix de l’insoumission » faite sous forme d’entretien, révèle non seulement son enfance et ses racines mais aussi ses positions et combats depuis plus de 40 ans et surtout révèle sa consistence de valeurs tout en évoluant avec son temps (vers le combat écologique).
Lorsqu’il dénonce les médias comme l’arme de l’oligarchie, il ne fait que dire la vérité puisqu’ils sont détenus par 8 milliardaires en France (5 corporations aux Etats-Unis) qui disent aux gens comment penser (« journalistes » notamment), comment être de bons consommateurs abrutis du néolibéralisme (publicité), etc. et font en sorte de soit donner un lavage de cerveau idéologique aux gens soit les abrutir d’imbécilités pour rabaisser leurs capacités à penser. Ces médias, vassaux des oligarques des grandes entreprises et des partis qui les servent ont fait en sorte qu’un homme comme Bernie Sanders, avec son extraordinaire vote populaire, puisse être éliminé (illégalement et honteusement) de la course qui lui aurait certainement permis de fermer la porte au fasciste Trump.
Si je cite Bernie Sanders, un homme droit qui n’a jamais dévié de ses convictions en 50 ans de politique, c’est parce que j’ai été saisie par les similitudes entre lui et Jean-Luc Mélenchon et par leur intégrité et dévouement passionnés respectifs pour la justice.
Mais quand Bernie, devenu lui aussi un fervent défenseur de la planète ne parlait que d’énergies renouvelables, Jean-Luc Mélenchon parle également d’une certaine forme de « décroissance » avec sa règle verte (« Ne pas prendre plus à la planète que ce qu’elle ne peut reconstituer »), car pour faire marcher cette règle, il faut nécessairement entrer dans une décroissance saine. Et il va encore plus loin en s’attaquant à l’élevage « productiviste », autrement dit industriel dans lequel les animaux ne sont plus que des machines torturées ainsi qu’à la pollution par les pesticides de nos terres. Mieux encore, il parle des animaux avec respect et demande que « l’on sorte des protéines carnées ». Bernie Sanders, avec tout mon respect pour lui, n’a jamais été aussi loin et pourtant j’ai écrit un blog de support pour lui aussi.
Les dégoutés de la politique reproche aussi à Jean-Luc Mélenchon d’être « en colère » et d’avoir une grande gueule. Il se dit « indigné » et je pense que c’est une bonne chose d’avoir quelqu’un d’indigné ou en colère quand on voit la société et le monde actuel avec ses millions de pauvres, ses 70 milliards d’animaux torturés et massacrés pour une chose aussi futile et inutile qu’un bout de bidoche quand nous pourrions économiser de l’argent, éviter de détruire l’écosystème en mangeant, comme il le dit, des algues et du quinoa (et certains se moquent de ça??) ce qui éviterait aussi des dépense inutiles à notre système de santé dans lequel 80% des dépenses sont liées à nos désastreuses habitudes alimentaires. Oui on peut avoir un système de santé à 100% remboursé avec les idées qu’il propose dans le programme « L’Avenir en Commun » et si on arrête de nous polluer et de nous faire manger de la merde bourrée de pesticides et des animaux élevés dans des souffrances que l’on n’affligerait jamais à nos chiens et chats. Ce n’est pourtant pas sorcier de manger des protéines végétales qui contiennent tout ce dont le corps a besoin (les animaux ne les fabriquent pas plus que le calcium ou les omégas 3 d’ailleurs contrairement aux mythes savamment répandus).
Il est facile de se résigner en ne votant pas. C’est comme les enfants, on peut tous en avoir. Mais après il faut les assumer. Une république, c’est comme un enfant mis au monde mais malmené par des parents irresponsables. On peut changer cela en prenant nos responsabilités car nous sommes tous tributaires les uns des autres. Des hommes et surtout des femmes se sont battus pour le droit de vote et il m’aura fallut longtemps pour en comprendre l’importance. Et quand je vois quelqu’un comme Jean-Luc Mélenchon défendre les femmes autant (et toute sa vie), je lui doit bien aussi ça.
Les élections en France sont encore libres. Personne, comme aux Etats-Unis, ne nous empêche de voter, en tant que citoyens, si l’on a fait de la prison ou si notre couleur de peau n’est pas la bonne pour les élites. Mais je vois des forces extrêmes à droites, calquées sur les mouvements d’extrêmes droites, comme ceux que j’ai vu aux Etats-Unis, qui, si mis au pouvoir (et ce sont aussi ceux qui apparaissent les plus modérés) qui peuvent tourner notre pays soit en théocratie (Fillon et ses groupuscules de la droite catho), en pays de fascistes (Le Pen a très bien vendu son marketing pour « nettoyer » l’image du FN mais est toujours proche des néo-nazis) et le néolibéralisme de la finance et des banquiers exemplifiée par Macron et ses Uber bus et la banque Rothschild. Rappelons également que Jean-Luc Mélenchon a voté contre le CETA, un traité ignoble qui me rappelle ce que Bill Clinton a fait avec NAFTA et ses résultats: 3 millions de fermiers mexicains déshérités et forcés d’émigrer vers les Etats-Unis pour survivre. Et après les Trump et Le Pen de ce monde se plaignent des immigrés alors que leur caste crée la misère que l’on voit dans le monde.
Je recopie ici quelque chose que j’ai écris sur Facebook :
« J’aurai 47 ans le 12 avril prochain. Sur 47 ans de vie, 18 se sont passés aux USA ou j’ai pu voir comment les gens y survivent, je dis bien survivent (pas les riches bien sur) et j’ai retenu plusieurs choses de cette vie là: Notre système de santé est un million de fois supérieur au leur et nous devons le protéger. La sécurité sociale à 100% est possible! Notre nourriture devient de plus en plus américaine et nous, comme eux, devenons de plus en plus obèses. Donc il faut stopper l’américanisation alimentaire (autrement dit la merde US) d’envahir notre pays et revenir à une vraie agriculture paysanne 100% bio. Notre système d’éducation est encore bien supérieur à celui des américains (qui sont une masse largement ignorante, peu éduquée mais avec un bon cœur). Notre éducation, délabrée, est en train de créer des générations d’Uber gamins idiots et obsédés uniquement par la téléréalité. Vive la vrai éducation qui ouvre les consciences et apprend le sens critique! L’Amérique est un pays magnifique avec des paysages magnifiques et des populations formidables (je pense aux Indiens notamment) mais elle a un président qui ne croit même pas au dérèglement climatique et pense que c’est une invention des chinois. Notre président (et vous savez à qui je pense) devrait mettre l’écologie, le 100% renouvelable et la fin de l’agriculture et de l’élevage industriel au centre de sa campagne si nous voulons tous survivre (et notamment nos enfants). Aux abstentionnistes, si vous voulez un monde meilleur, rester chez soi ne changera rien vu que votre abstention n’est pas prise en compte et elle est la porte ouverte aux racistes, sexistes et spécistes. »
Alors, tant que nous en avons le droit, exprimons nous à travers le vote et demandons une VIème République avec une constituante écrite par nous et non les riches, première mesure du programme de la France Insoumise et de Jean-Luc Mélenchon.
Note : ce courrier a été envoyé au journal Le Figaro le 24 Aout 2016.
Je tiens à féliciter le journal Le Figaro pour son article du 24 Aout 2016 sur le Véganisme. Après Paris-Match, Libération et un certain nombre d’autres journaux qui on eux aussi rédigé d’excellents articles sur ce mouvement, cela fait plaisir de voir un autre grand journal adresser ce sujet.
En tant que végane depuis 10 ans, j’aimerai cependant aborder certains points de l’article d’Audrey Fisné. Tout d’abord votre titre de couverture (qui a bien sur attiré mon attention) : « Après les végétariens et les végétaliens, la mode du véganisme ». J’apprécie que vous fassiez une distinction entre végétariens, végétaliens et véganes, étant donné les différences qui existent entre les trois groupes. En effet, les végétariens évitent toute chair animale (y compris les poissons que beaucoup assimilent encore à des plantes qui nagent). Les végétaliens ne mangent aucun produit d’origine animale, y compris les sous-produits comme la gélatine (qui vient des cochons et que l’on trouve notamment dans les bonbons), les œufs ou le miel.
Le véganisme, cependant, est une note au dessus de tout l’aspect alimentaire et votre mention de « mode » est à ce titre une identification incorrecte de ce que ce mot signifie. Le mot lui-même, inventé dans les années 40 par le militant britannique Donald Watson (fondateur de la première Société Végane au monde) est effectivement récent. Cependant, l’éthique elle-même, car il s’agit d’une éthique, remonte très loin (si ce n’est sous des noms différents comme Pythagoriciens, d’après Pythagore, végétarien lui-même). Dans certains temples bouddhistes de tradition zen en Corée, par exemple, il se pratique dans son sens éthique depuis plus de 600 ans. En France, on peut noter historiquement les Cathares, Chrétiens végétariens, qui ont été persécutés. Mais passons.
Le véganisme est avant tout une éthique de non-violence envers toutes les espèces (y compris l’espèce humaine) et donc un rejet (antispécisme) de la discrimination basée sur l’espèce et de la violence faite à d’autres êtres sentients (= qui ont le désir de vivre, peuvent souffrir, penser, avoir des émotions, etc., tel que cela est reconnu maintenant par de plus en plus de scientifiques). Ce n’est donc pas une « mode » mais une reconnaissance de plus en plus grande de nos responsabilités envers nos concitoyens terriens (eux aussi) mais aussi la planète. On sait (et c’est reconnu par l’ONU et le World Watch Institute) que l’élevage (y compris les petits élevages) est la cause numéro 1 du dérèglement climatique, de la pollution de l’eau, de la déforestation (notamment pour le soja transgénique – OGM – et le broutage de ces animaux au Brésil pour nourrir les animaux d’élevage des pays occidentaux, notamment la France, première importatrice de soja OGM en Europe), entre autres dégradations écologiques.
Le végétarisme et le végétalisme sont des pratiques alimentaires telles que vous les décrivez très bien dans l’article. Le véganisme est tout ce que j’ai cité plus haut.
Votre article note aussi très justement le problème de la pensée cartésienne qui « pollue » encore la pensée des gens et les gardent ignorants de qui sont vraiment les animaux non-humains. En effet, «l’animal-machine », ce terme honteux pour décrire un être pensant doit enfin être jeté dans les oubliettes de l’histoire avec toutes les « sciences » dépassées. Il n’a plus sa place au 21ème siècle ou les enfants, si ils étaient éduqués pour, sauraient réellement que nos chiens et chats ne sont pas les seuls avec une personnalité.
Pour revenir sur l’aspect santé de l’article, ce qui est évidemment important bien sur, il est à noter que de plus en plus de très bon livres de cuisine expliquent comment faire des fromages végétaux et autres délicieux plats végétaliens, que les recettes végétaliennes se comptent par millier sur Internet. A noter également que la France est riche en marché de fermiers (contrairement aux Etats-Unis ou j’ai vécu et dans lesquels, suivant l’endroit ou vous vivez, il peut même être difficile de trouver une tomate et encore moins une tomate bio). Manger végétalien est donc en fait facile. Comme me disait un ami, « c’est dur si vous pensez à vous-même, ça ne l’est pas si vous pensez aux animaux que vous épargnez. »
Comme le remarque avec justesse la sociologue Estiva Reus dans l’article, l’information sur la nutrition végétalienne doit contourner la médecine traditionnelle française encore encrée dans des mythes dépassés autour des recommendations alimentaires. La réponse du Dr Laurent Chevalier est un exemple type de l’ignorance (volontaire ?) des plus grandes études de ces 30 dernières années. Il serait temps que les médecins français réalisent que les deux plus larges académies de diététiciens au monde rassemblant plus de 60 000 experts en nutrition (sur le Canada et les Etats-Unis), ainsi que l’organisation PCRM (Physicians’ Commitee for Responsible Medicine) qui regroupe des milliers de médecins, s’accordent tous sur les bienfaits, à n’importe quel âge (y compris la grossesse) de l’alimentation 100% végétale. Si les médecins français prenaient le temps d’éplucher l’information scientifique et médicale de ces 30 dernières années (et on peut remonter jusqu’à il y a un siècle), ils seraient mieux à même d’aider ceux voulant se lancer sur une voix plus saine et éthique. Etre végétalien n’est pas se nourrir de Coca Cola et de frittes.
En tant qu’ex-diabétique pratiquement obèse à une époque de ma vie (je me suis guérie naturellement avec une alimentation complète et équilibrée 100% végétalienne et sans médicaments) et en tant que coach en santé holistique, mon expérience a démontré depuis le début que manger végétalien n’est ni compliqué, ni un casse tête nutritionnel, ni un « régime » dans lequel on compte ses calories. Il n’y a donc pas à avoir peur dès l’instant ou l’on s’éduque au minimum sur les bases importantes.
Ce qui me fait peur en revanche est qu’un français sur dix est maintenant obèse et un français sur quatre en surpoids (sources gouvernementales). Je trouve cela bien plus inquiétant que l’ultra rare végétalien pouvant avoir des carences sachant que les non végétaliens consomment trop de protéines (surtout animales), souffrent de carences en fer, B12 et calcium (malgré tout les produits laitiers qu’on leur dit de consommer et qui sont en fait néfastes pour la santé), problèmes qui ont plus avoir avec notre alimentation industrialisée qu’autre chose. Les végétaliens, dans leur majorité, sont très bien éduqués sur les questions nutritionnelles justement parce qu’on leur répète constamment le possible manque nutritionnel (un mythe).
Comme le disait le professeur T. Colin Campbell, auteur de la plus grande étude épidémiologique au monde sur le lien entre nutrition et maladies chroniques, « Il n’y a rien dans les produits animaux que l’on ne trouve pas dans les plantes. » Et c’est quelqu’un qui a grandit dans une ferme laitière, produit du lait bovin et cru pendant longtemps que les protéines animales étaient la « panacée », pas exactement un militant animaliste.
Il est donc urgent que la France (et son corps médical) rejoignent l’Allemagne, l’Angleterre, l’Israël, l’Espagne, l’Italie, les Etats-Unis et bien d’autres pays plus en avance qui ont sérieusement entamé une discussion sérieuse sur toutes les questions citées dans ce texte pour enfin renoncer à « l’homme-machine » pour aller vers « l’homme antispéciste ».
« Ce ne sont pas les cages que nous devons faire plus grande et les murs des abattoirs que nous devons rendre transparents. Ce sont nos cœurs. Lorsque nous faisons de la compassion notre baromètre, nous ne nous contentons pas de violence sur une petite échelle. Nous aspirons à la bonté sur une grande échelle. »
~ Colleen Patrick-Goudreau (9 Octobre, 2013)
La vie est difficile pour les militants. Mais elle l’est encore plus pour les animaux que nous défendons. Il ne faut pas oublier que chaque fois que l’on parle, manifeste ou tient des stands, c’est pour eux, par pour nous. Comme je lai dit dans mon dernier blog, il y a beaucoup de méchanceté entre les militants et c’est très triste. Nous devrions tous être unies et non nous battre pour des différences de tactiques ou d’opinions. Le principal est de faire avancer notre cause et d’avoir un but commun. Les animaux s’en fichent royalement de nos différences. C’est l’égo humain qui crée le chaos sur cette planète.
Je suis coupable aussi. Depuis des années, je fais des efforts pour transmettre mes idées, ma philosophie du monde à tout le monde et j’essaie d’avoir un message clair de compassion, de gentillesse et surtout de bonne communication. Mais je suis encore malheureusement humaine et j’ai beaucoup de travail (comme nous tous!) pour évoluer dans un sens qui représente réellement les valeurs du Véganisme.
On m’a fait du mal, mais j’ai aussi fait du mal à des gens que j’aime beaucoup (et que je continue à aimer en dépit d’eux-mêmes) et je ne suis pas immune à la bêtise humaine qui tente à nous faire sauter les uns sur les autres avant de même les connaitre et de les juger sans avoir tous les faits. Pour tous ceux que j’ai blessés, je suis profondément désolée.
La roue tourne et je ne peux pas réparer mes erreurs mais je peux au moins m’en excuser. Ce qui est triste est que, jusqu’à présent, sur des années de militantisme franco-américain dans lequel il m’est difficile de me situer (à cause des différences énormes entre les deux pays), j’ai eu des remarques du genre « connasse », « pute », « elle ne connait rien au militantisme ». Pire fut quand on a attaqua mon intégrité professionnelle en tant que coach en nutrition végétale en disant que j’allais rendre les gens malades voir même les tuer!.
Pourquoi tant de bêtise dans le mouvement? Parce que les gens, malgré toute leur bonne volonté, veulent voir le monde évoluer sans changer eux-mêmes. Ce n’est pas possible.
Comme l’a dit justement Gandhi: « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ».
Le véganisme et notre travail pour les animaux devrait être fait avec un grand respect de tous et une recherche intérieure pour rectifier et évoluer au-delà du bagage de cochonneries que nous véhiculons en nous depuis notre enfance. C’est un bagage qui est l’inverse de ce que nous devons promouvoir. La colère envers les sadiques des corridas, par exemple, est justifiée mais elle est aussi un reflet de leur propre endoctrinement et de leur propre déconnection empathique. Mais on oublie souvent que nous sommes nous-mêmes encore endoctrinés, même en tant que militants/végans.
Le fait de changer pour les animaux est le premier pas vers un monde meilleur mais il n’est réellement que le premier. Le travail doit aussi être fait à l’intérieur de nous-mêmes. Sans ce travail, on peut crier sur tous les toits mais on ne changera pas les choses plus vite.
J’espère avoir appris de mes erreurs et j’espère aussi que beaucoup plus de militants réfléchirons à leur propre psychologie interne.
Donc être un militant/végan n’est pas simple. Tous les jours, nous sommes humiliés, ridiculisés et moqués mais on oublie que l’on fait de même entre nous mêmes. Cela fait le jeu de ceux à qui nous voulons ouvrir la conscience. Pour reprendre une expression, c’est diviser pour mieux régner.
Les choses sont en train d’évoluer partout. Même s’il y a toujours beaucoup d’horreurs, je suis aussi pleine d’espoir. Je n’ai jamais vu autant de militants dans ma vie, de gens faisant les connections nécessaires et évidentes (rien qu’a mes stands quand je parle avec eux) et d’une plus grande conscience des enjeux écologiques, humains et leurs relations avec les animaux.
On ne peut faire évoluer les choses plus vite que si nous-mêmes évoluons aussi et devenons réellement une grande famille qui s’aime (au lieu de se taper dessus) et unie pour la justice.
Le Capitaine Paul Watson a très bien résumé les choses dans une récente émission d’Arte quand il a dit à propos de Greenpeace: « Tous les membres fondateurs sont partis de Greenpeace. Ils font maintenant partie d’une plus grande bureaucratie. Nous, on est fideles à nos intentions générales. On est petit, c’est d’ailleurs notre volonté. »
Ce que Paul a compris (et il le dit souvent dans toutes ces interventions publiques) est que chacun de nous peux faire une différence individuellement. Les organisations sont bien mais on doit d’abord faire le travail à notre niveau (et je dirai sur nous-mêmes) tout en soutenant les bonnes organisations qui ont un réel message de valeurs pour les animaux et l’écologie.
Comme a dit l’ancien éleveur Howard Lyman (devenu éco-Végan), « On ne peut pas se dire écologiste et manger de la viande ». Et j’ajouterai que l’on ne peut pas se dire aimer les animaux si on continue à consommer leur chair et leur secrétions et en même temps nous taper les uns sur les autres. C’est un travail intérieur que nous devons tous faire… Y compris moi-même!
Comme je l’ai dit plus haut, je suis une optimiste malgré tout car je vois de plus en plus de gens évoluer dans le bon sens et j’espère que dans notre milieu, les défenseurs des animaux et de l’environnement, ne s’arrêteront pas et continuerons à évoluer. Nous ne sommes pas des êtres finis, on doit toujours changer. La vie est comme une école. On apprend quelque chose de nouveau chaque jour. Sans évolution, nous restons des barbares.
Terme clinique: Schizophrénie: « La schizophrénie est une psychose, c’est-à-dire une maladie mentale dans laquelle le sujet perd le contact avec la réalité et n’est pas conscient de son trouble. Elle se caractérise par des idées délirantes, des hallucinations, l’absence d’émotions ou l’incapacité de planifier des actions. » ~ Futura-Science.com
Schizophrénie morale d’après le Pr. Gary Francione: « Quand je parle de schizophrénie morale, je cherche à décrire la manière délirante et confuse dont nous pensons aux animaux comme une question sociale / morale. Cette confusion peut, bien sûr, comprendre des façons contradictoires ou incohérentes sur notre regard sur les animaux (certains sont membres de la famille, d’autres sont le dîner) mais cela ne signifie pas que je décris une scission classique ou la personnalité multiple. Notre schizophrénie morale, qui consiste à se bercer d’illusions à propos de notre sensibilité animale et les similitudes entre les humains et les autres animaux, et une énorme quantité de confusion sur le statut moral des non-humains, est un phénomène qui est assez compliqué et comporte de nombreux aspects différents . » ~ Gary Francione, A Note on Moral Schizophrenia
En 1896, Emile Zola écrivait un magnifique essai appelé « L’amour des bêtes » dans lequel, avec une grande beauté de langage, il s’horrifiait de la souffrance animale. La France est riche en grands philosophes qui se sont inquiétés, interrogés et se sont même enragés de la souffrance animale.
J’ai quitté la France en 1997, à une époque ou je me cherchais, avec un énorme ras-le-bol de la mentalité Française que je trouvais, alors, d’une négativité affligeante. Mais, malgré tout, j’étais consciente de laisser derrière moi un pays avec une histoire extrêmement riche, une langue magnifique, et une richesse philosophique et intellectuelle énorme.
Nous sommes maintenant au 21eme siècle.
Qu’est-ce que je retrouve presque 20 ans après? J’ai presque peur de le dire mais il le faut bien. Je vois une pauvreté morale et intellectuelle effrayante. Je parcours les réseaux sociaux et je vois des gens incapables d’écrire sans faire des fautes d’orthographes à chaque mot. Même une enseignante, récemment, m’a dit que j’aurai peur de ce qui se passe dans les Lycées. Et surtout, je vois une méchanceté et une pauvreté morale qui m’attristent profondément. Est-ce que mon pays, que j’ai toujours aimé, a tellement dégénéré? Je vois des politiciens à la télévision qui sont des lâches, des hypocrites, incapables de voir la réalité des problèmes et surtout qui se voilent la face par rapport a leurs actions sur la nature, la condition animale et humaine et leur responsabilité vis-à-vis de la communauté globale.
Ne vous y trompez pas, j’ai énormément à dire des Américains aussi, avec beaucoup de critiques similaires (et je ne me gène pas dans mes blogs en Anglais). Mais, comme me l’a dit une amie récemment, malgré mes anglicismes, mes erreurs dans le choix de mes mots (dues aux différences culturelles accumulées pendant presque 20 ans et dont on a été jusqu’à me traiter de « conne »!), mon Français ne s’est pas si dégradé autant que je le pensais.
Ce que vois en France est triste. Il y avait un temps où nous illuminions le monde avec notre richesse culturelle et c’est loin d’être le cas de nos jours. Nous aurions, par exemple, pu être en avance sur beaucoup de pays par rapport a la cause animale parce que beaucoup avant nous le comprenaient déjà, tels que Rousseau, Voltaire, Zola, Lamartine et d’autres.
« Les grands mangeurs de viande sont en général cruels et féroces plus que les autres hommes. » ~ Jean-Jacques Rousseau « Emile ou de l’éducation ».
« Il n’est pas vrai que le ventre des hommes soit la cause finale de l’existence des bêtes. » –« Qu’y a-t-il de plus repoussant que de se nourrir continuellement de chair de cadavre ? » Voltaire, végétarien, écrivain et philosophe français.
«D’abord, il faudrait classifier. Nous sommes légion, nous autres qui aimons les bêtes. Mais on doit compter aussi ceux qui les exècrent et ceux qui se désintéressent. De là, trois classes : les amis des bêtes, les ennemis, les indifférents. Une enquête serait nécessaire pour établir la proportion. Puis, il resterait à expliquer pourquoi on les aime, pourquoi on les hait, pourquoi on les néglige. Peut-être arriverait-on à trouver quelque loi générale. Je suis surpris que personne encore n’ait tenté ce travail, car je m’imagine que le problème est lié à toutes sortes de questions graves, remuant en nous le fond même de notre humanité. » ~ Emile Zola
« On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n’en a pas »~ Alphonse de Lamartine, végétarien, poète dramaturge et homme politique.
Il n’y a pas de grande richesse intellectuelle aux Etats-Unis dans la grande masse moderne. Elle est même extrêmement pauvre, ignorante et manipulée. Mais il y a des exceptions chez des philosophes plus anciens comme David Henry Thoreau, Ralph Waldo Emerson, Mark Twain (un grand amoureux des animaux) ou encore Isaac Bashevis Singer, écrivain juif polonais naturalisé Américain et prix Nobel de littérature en 1978 qui a dit (entre autres): « Je ne suis pas devenu végétarien pour ma santé, je le suis devenu pour la santé des poulets. ».
Il y a heureusement aussi quelques grands penseurs modernes. Le meilleur que j’ai trouvé ces dernières années est le Dr. Will Tuttle, auteur du best-seller The World Peace Diet (Nourrir La Paix) qui dit dans son ouvrage:
« La suppression de la sensibilisation requise par notre pratique universelle de la marchandisation, de l’asservissement et la tuerie des animaux pour la nourriture génère un « trouble mental construit en nous-mêmes » qui nous pousse vers la destruction non seulement de nous-mêmes, mais des autres créatures et des systèmes vivants de la terre. Parce que cette pratique d’exploiter et de brutaliser les animaux pour la nourriture est venue à être considérée comme normale, naturelle, et inévitable, elle est devenue invisible. »― Will Tuttle, The World Peace Diet: Eating for Spiritual Health and Social Harmony(Nourrir La paix)
A mon grand désolément, je m’aperçois que la France s’est sérieusement dégradée.
Je vois les gens se battre, se « taper sur la gueule » (verbalement ou non) pour « des queues de cerises » (pour reprendre une expression) et encore croire à des stupidités qui sont dépassées depuis longtemps.
Depuis que je suis rentrée, je vois ceci sur les réseaux sociaux par rapport à ceux qui se disent aimer les animaux:
« Non, je ne veux surtout rien imposer à ma famille ». « Ah, mais non, chez moi je suis végétalienne mais chez les autres, c’est différent. » « Je suis végan chez moi, mais en dehors je suis végétarien. » « Je porte du cuir car c’est difficile de trouver des chaussures véganes ». « Mes poules sont heureuses et je mange leurs œufs« . Oh toutes les excuses que je lis depuis que je suis en France et qui n’ont aucun sens pour moi.
C’est amusant: je vois les Allemands, les Anglais, les Américains (pourtant loin d’être dans l’ensemble des lumières) et même les Israéliens avancer sur le véganisme et, pendant ce temps, je vois encore les Français se donner des excuses pour ne surtout pas offenser les autres (et par extension, ne pas faire avancer le véganisme en France).
Si les excuses sont nutritionnelles, je les comprends, car la nutrition végétalienne est encore rabaissée par tous les imbéciles dans les médias qui vivent sur des informations dépassées depuis au moins 30 ans et surtout le culte de la sacro-sainte cuisine française. Par exemple, ils continuent à dire qu’il faut combiner certains aliments pour avoir suffisamment de protéines (notion dépassée et réfutée depuis 30 ans) ou qu’être végétalien n’est pas bon pour les enfants (idem). Mais on est à l’ère de Facebook, Google, et de l’information. Quelle est donc encore l’excuse à ne pas s’éduquer de la part de ceux qui se disent aimer les animaux?
La France, le pays de la belle langue et d’une philosophie riche est-elle devenue un pays de fainéants intellectuels? Je me le demande. Ce n’est pourtant pas l’information qui nous manque. Le site de l’Association Végétarienne de France est rempli d’information nutritionnelle végane (et non végétarienne en fait) et a une tonne de recettes végétaliennes sur leur site et aussi un site dédié et même une page Facebook. Le site de FUDA (Forces Unies pour les Droits des Animaux) a un défi végan avec des recettes! L214 fait constamment des stands sur le véganisme et on se donne encore des excuses pour consommer des produits de violence?
Je me suis souvent demandée ces derniers mois si je serai devenue végane si je n’avais pas été aux Etats-Unis. La réponse est… je ne sais pas. Mon parcours a été complexe. Je me suis d’abord tournée vers les Droits de l’Homme (et surtout de la Femme) quand j’avais une vingtaine d’années (avec Amnesty International). J’ai découvert le Bouddhisme et l’Hindouisme et je suis devenue végétarienne pendant quelques temps. Ensuite, c’était l’écologie (aux USA) et enfin, j’ai trouvé (et compris) le véganisme fin 2006. Et après une transition d’environ un an, parce que j’en apprenais un peu plus chaque jour, le véganisme est devenu évident et j’ai fait une transition logique sans me poser de questions (au départ), comme je l’explique dans une présentation que j’ai faite à Los Angeles en 2014. Cependant, parce que les mythes nutritionnels sont persistants, je me posais des questions (normales) sur ma santé et je ne connaissais AUCUN autre végan!
Est-ce que je me suis assise sur mes lauriers? Non! J’ai fait mes propres recherches, je suis retournée à l’école (et par conséquent, j’ai bénéficiée d’une éducation végane par les meilleurs docteur/scientifiques végans américains) et ensuite, j’ai arrêté de me poser des questions.
Pourquoi je l’ai fait? Parce que je ne voulais pas rester ignorante et surtout savoir répondre aux questions de ceux qui ne savaient pas. Mais surtout, parce que j’en avais marre de voir souffrir les animaux pour des futilités et des mythes dépassés. Je rentre en France et je découvre que ces mêmes mythes, dépassés depuis au moins 30 ans ailleurs, persistent et ne veulent pas lâcher ici. Fainéantise intellectuelle des Français? Je me pose encore une fois la question quand les Américains, qui lisent encore moins que nous, ont développé le véganisme grâce uniquement aux réseaux sociaux. Ouvrez votre ordinateur, faites un peu de recherche, lisez (ou est-ce que les Français ne lisent plus?) et éduquez-vous. C’est aussi simple que ça. Il n’y a même pas besoin nécessairement d’aller à l’école. Ces mêmes docteurs qui m’ont éduqués (et m’ont permis d’éliminer mon diabète notamment) ont des informations partout sur internet.
Des tonnes de livres sont disponibles de nos jours qui répondent à la question des droits des animaux, la nutrition, l’écologie, etc… Il y a aussi une tonne de ressources sur Internet pour des vêtements et produits de beauté et d’entretien qui excluent la souffrance animale. On n’a jamais eu autant de choix. Mais non, on trouve encore des excuses. On ne vit pas au Pole Nord, on vit en Europe!
Etre ignorant mais vouloir apprendre et changer est une bonne chose. Contrairement, savoir mais ne pas vouloir changer, c’est une dissonance morale et une indifférence dégoutante. Dans le premier cas, la personne ne sait pas, mais elle découvre peu à peu et décide de ne plus participer à une souffrance sur les animaux complètement inutile et injustifiée (moralement, biologiquement, etc.). Dans le second cas, la personne sait parfaitement ce qui se passe mais continue comme avant. Oui, c’est ça la schizophrénie morale dont parle Gary Francione.
Les esclavagistes faisaient le même raisonnement avec leurs esclaves africains pour continuer à les exploiter (pour le profit). Et les racistes ne sont pas mieux.
Comme dit Gary Francione:
« Le fait est que la validité des principes moraux ne dépend pas du temps qu’a mis une personne en particulier pour reconnaître leur validité. Aucun de nous n’en doute lorsque des humains sont concernés. Par exemple, si quelqu’un a mis dix ans avant de reconnaître que le racisme est mal et cesser d’employer des épithètes racistes, doit-on en déduire que nous ne devrions pas rendre clair le fait que le racisme est mal ? Bien sûr que non. Est-ce que quiconque oserait suggérer un «Vendredi Sans Blague Raciste» pour fournir à ceux qui mettent du temps à cesser d’être racistes une approche « progressive » de la chose ? Bien sûr que non. »
Hitler faisait ce même raisonnement quand il faisait tuer des millions de gens et que ces docteurs nazis utilisaient la peau, les dents et autres parties du corps des juifs pour fabriquer des objets, comme les savons humains pour les Allemands ainsi que des lampes fabriquées avec de la peau humaine de la même manière que l’on porte la peau des animaux.
On sait maintenant, grâce à de nombreux experts en neurologie animale, que les poissons ont une intelligence équivalente à celle des mammifères. On sait aussi que les cochons sont, non seulement, plus intelligents que nos chiens, mais aussi possèdent l’intelligence d’enfants de 3 ans. On sait aussi qu’une poule protège ses bébés avec le même amour qu’une mère protège son enfant et que ses œufs sont SA propriété et non celle des humains.
Qui nous a donne le droit de vie et de mort sur les animaux? Dieu? Ce même Dieu qui disait que les femmes étaient inférieures et pouvaient mourir à coups de pierres si elles étaient infidèles. Ce même Dieu qui, dans l’Ancien testament, supportait l’esclavage?
Qui d’autre nous donne le droit de vie et de mort sur les animaux? Notre soi-disant supériorité? Comme le disait le philosophe Isaac Bashevis Singer: « Les gens répètent souvent que depuis toujours les hommes ont mangé des animaux, comme justification pour continuer cette pratique. En suivant cette logique, nous ne devons pas essayer d’empêcher les individus de tuer d’autres personnes, puisque cela aussi se fait depuis la nuit des temps. »
Si l’être humain est tellement supérieur, pourquoi est-il incapable de vivre en harmonie avec la nature comme toutes les autres espèces le font? Si l’être humain est si intelligent, pourquoi commet-il des génocides sur des populations entières d’autres humains ET d’autres animaux, alors qu’aucune autre espèce animale dans la nature ne le fait?
Si l’être humain était aussi intelligent qu’il le pense, il ferait, comme Will Tuttle le dit, « des liens évidents » dans sa conscience et comprendrait notamment que d’autres animaux (seulement 5% de VRAIS carnivores sur la planète – sans compter les omnivores) tuent pour survivre alors que la majorité cohabitent pacifiquement. C’est un fait qui est ignoré avec convenance pour justifier l’idée qu’il est « normal » de manger des cadavres et autres « produits » d’origine animale, ce qui est ironique vu que nous sommes physiologiquement herbivores.
Come a dit le Capitaine Paul Watson dans une interview sur Fox TV (dont il a parlé il y a quelques mois à Montpellier): « Les vers de terre sont plus importants que les humains. » Le journaliste, choqué, a répondu: « Comment pouvez-vous dire que les vers de terre sont plus importants que les humains? ». Paul de répondre: « Parce que les vers de terre sont plus importants que les humains. Pour la simple raison qu’ils peuvent vivre sans nous mais nous ne pouvons pas vivre sans eux. Que les abeilles peuvent vivre sans nous, mais que nous ne pouvons pas vivre sans elles. » La planète pourrait parfaitement survivre sans les humains, c’est la vérité que l’on doit s’admettre malgré notre arrogance.
Alors, je vous le demande: quand vous vous asseyez à une table et que vous dites, « aujourd’hui c’est ok, je mange un bout de fromage parce que je ne veux pas offenser ma famille », c’est comme si vous gifliez une vache! Oubliez-vous que ce morceau de fromage (qui parait insignifiant) cache la souffrance d’une mère, qui se fait violer constamment (avec une tige forcée dans son vagin), à qui l’on retire son bébé pour lui voler le lait (qui lui est destiné) et dont les humains n’ont aucun besoin biologique (faisant de nous la seule espèce mammifère sur la planète à voler le lait destiné à une autre espèce ET à l’âge adulte)? Quand sera-t-on sevrés?
Quand vous dites, « c’est difficile d’éviter les œufs » (ce qui est faut si on évite d’acheter des produits fabriqués par des multinationales – ce qui fait de nous des complices dans la destruction de la planète aussi – dans le commerce et que l’on met ses fesses dans une cuisine), vous cautionnez aussi la souffrance de milliers de poules qui vivent (de plus en plus) en cages, pour qui les œufs sont aussi précieux que les ovaires le sont aux femmes qui veulent avoir des enfants et qui sont destinés soit à faire naitre des bébés, soit à être remangés par elles (pour récupérer le calcium qu’elles ont perdu). Encore une fois, il n’y a aucune nécessité biologique à consommer le résultat des menstruations d’une poule.
Trouver des excuses pour ne pas offenser les autres est du spécisme pur et simple. On peut apprendre à dire NON sans offenser les autres. Ca s’appelle la diplomatie et l’éducation. Mon propre père, au début, me faisait la guerre sur mes convictions. J’ai pris la décision qu’un père qui aime vraiment sa fille respecte son éthique. Oui, il mange toujours de la chair animale devant moi mais au moins il ne me casse plus les pieds sur mon « choix » car il a finalement compris que ce n’était pas lui que j’attaquais en refusant l’exploitation animale. Et en plus, il a crée une ligne de produits bios, équitables ET végans! Il n’est peut-être par encore végétalien lui-même mais c’est un changement de sa part dont je suis fière et qui montre que l’on peut évoluer (même à 70 ans!). Maintenant, j’ai des repas végans à la maison.
Mon propre frère, qui s’est moqué de mon éthique végane pendant des années, m’a récemment offert deux livres de Marie Laforet (auteur de plusieurs livres de cuisine végane) pour mon anniversaire! Je ne l’ai pas forcé à changer et je ne lui ai rien demandé. Je n’en ai même jamais vraiment discuté avec lui. Mais j’ai un compte Facebook, donc il sait très bien ce que sont mes priorités dans la vie. Il a fini par comprendre de lui-même (qu’il change lui-même ou non) que je ne changerai pas et il me les a envoyés fièrement!
En France, on est très fort pour se plaindre de tout et protester pour protéger nos jours de congés (ce qui est soit critiqué, soit applaudi par le reste du monde – ça dépend à qui vous parlez). La France est le pays le plus productif d’Europe, d’après le British Office for National Statistics. Pour gueuler dans la rue pour nos droits, on est fort. Mais quand il s’agit de défendre les animaux, en dehors de crier sur les pro-corridas, on se cache derrière des excuses bidons qui ne font pas avancer la cause du véganisme en France. Et c’est même dramatique que certains militants soient anti-corrida, anti-fourrure, etc. mais continuent à avaler des cadavres d’animaux ou leurs sécrétions sans une minute de réflexion sur leur propre dissonance morale.
Après, on s’étonne que nous soyons 20 ans derrière certains pays? Je n’ai jamais entendu un militant américain s’excuser d’être végan ou dire qu’il est végan quand ça l’arrange uniquement. On est végan ou on ne l’est pas. Ce n’est pas l’un ou l’autre. C’est comme se dire esclavagiste à mi-temps!
Les animaux n’ont pas besoin de nos excuses pathétiques. Ils souffrent, sont torturés et massacrés à grande échelle pendant que certains ont peur d’offenser les humains qui participent à ce génocide mondial pour rester dans leurs zones de confort. Ca suffit! C’est le moment de se réveiller. Les chiffres révisés du massacres d’animaux terrestres ne sont plus de 60 milliards par an, ils sont maintenant de 150 MILLIARDS, d’après les calculs très justes de l’Association FUDA.
Quand va-t-on arrêter de se donner des excuses? Quand la planète sera vraiment invivable? On n’arrête pas de nous citer en France le chiffre conservateur de l’ONU sur le rôle de l’Agriculture Animale sur le changement climatique de 18% (environ). C’est un chiffre tellement mal analysé qu’il a été révisé par le WorldWatch Institute (une ONG) à environ 50%. Mais aucun média ne veut citer ce chiffre bien qu’il soit reconnu partout ailleurs et bien expliqué notamment dans le documentaire Cowspiracy.
Franchement, les médias Français et les Français eux-mêmes sont un miroir l’un de l’autre. D’un coté, on voit une discussion qui commence par rapport aux droits des animaux, l’impact écologique et la santé. De l’autre, on continue à baratiner pour trouver des excuses à ne pas changer et surtout continuer comme avant (et même, comble du ridicule, lancer la mode de manger des insectes).
Par ailleurs, qu’elle lassitude que dans un pays, soi-disant plus éclairé que les Etats-Unis notamment, on soit si en arrière sur des questions vitales aussi à notre propre survie (et pas uniquement celle des 1000 espèces d’animaux qui disparaissent sans espoir de retour chaque jour sur la planète).
Je suis d’ailleurs surprise (et quoi qu’un peu choquée) que lorsque l’on parle du véganisme en France, ca ne viens pas des Français eux-mêmes mais des étrangers. A la récente manifestation anti-corrida d’Arles, les seuls interlocuteurs qui ont parlé du véganisme étaient un Italien, le cycliste végan Paolo Barbon et Peter Janssen des Pays-Bas. Je tire d’ailleurs mon chapeau a Jean-Pierre Garrigues, président du CRAC Europe, pour avoir mis ces personnes formidables et braves en avant et pousser le message du véganisme et de l’abolition sous toutes ces formes aux militants anti-corrida (dont certains, je le sais, mangent encore des animaux). C’est encourageant mais il faut que ça aille plus loin.
On aurait du être les leaders éclairés de ce mouvement, mais en fait, pour beaucoup de militants étrangers, nous vivons encore au moyen-âge.
Franchement, j’aimerai bien leur prouver qu’ils ont tord mais ça ne dépend pas que de moi. Je vois cependant des signes encourageants et je veux rester optimiste.
– Liste extensive de docteurs, diététiciens végans aux Etats-Unis et ailleurs de mon amie Buttlerflies Katz (J’ai l’honneur d’être inclue): The Vegan Truth blog
– Le site Mr. Mondialisation sur le documentaire Cowspiracy. Autres documentaires exceptionnels voir: Vegan-France.fr – Voyez Cowpiracy en VO ST ici: News360.
// leonardvincent.net — Éclats politiques en aparté, littérature française partout ailleurs. — "Moy, je m’offre par mes opinions les plus vives et par la forme plus mienne." — Montaigne, Essais III.
« Je ne plierai pas, je ne m’en irai pas en silence. Je ne me soumettrai pas. Je ne me retournerai pas. Je ne me conformerai pas. Je ne me coucherai pas. Je ne me tairai pas. Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; ce n’est pas subir la loi du mensonge triomphant » (Jean Jaurès).