Vergèze, le 12 mai 2019, après la mort du premier taureau.
Je vais être claire: non je ne suis pas psychologue. Par contre, cela m’intéresse et il m’est intéressant d’observer les gens, surtout dans des situations qui me sont absolument opposées éthiquement. Sur les stands végans, la mentalité des carnistes est quelque chose qui me fascine.
Maintenant, dans les arènes d’une corrida, je dois dire que cela peut être un grand sujet d’intérêt. Ma curiosité l’emporte et je ne peux résister à l’idée d’essayer de piger ces gens qui aiment voir un animal être torturé alors qu’ils seraient probablement horrifiés s’il s’agissait de leur chien ou chat (quoique?).
Je suis donc allée à un « spectacle » de Corrida ce dimanche, tout d’abord pour filmer ce qui s’y passe mais aussi curieuse de « rencontrer » ces afficionados, ces amoureux de la mort et de la violence envers les taureaux. C’est édifiant.
Avant le spectacle taurin, le passage obligé est la buvette. Pour bonne mesure, j’ai avalé un petit rosé. Je me suis aussi dit que ça aiderait à faire passer ce qui suivrait. Puis j’ai pris le temps de « sympathiser » et discuter avec les gens, me fondre dans leur monde. Si je rencontrais ces gens hors du contexte, je les trouverais très sympathique. Voilà ici le grand paradoxe de cette populace. D’un coté, ils ont l’air civilisés, de l’autre, ils nous apparaissent comme des sadiques qui aiment le sang. Peut-être est-ce simpliste? Mais ce sont pourtant les faits.
Pour entrer dans les arènes, il faut soit être savamment manipulé depuis l’enfance et donc complètememnt embrigadé, ou être bon-ne comédien-ne et ranger ses émotions dans une boite bien fermée. Je me range tentativement en catégorie 2. C’est donc dans une boite bien fermée que j’ai mis tout mon ressenti pour les taureaux et que j’ai joué mon rôle « d’afficionado » convaincue auprès de ces gens « sympathiques » et joyeux (sic). Si l’on est pas capable de le faire, autant sortir des arènes tout de suite.
Le « spectacle » démarre. Les empaillés entrent, saluent la foule (arènes à moitié vides), les chevaux avec des nanas en costumes entrent puis les mecs en blancs chargés du « nettoyage » après chaque mise à mort. Salutations à la foule, applaudissements. Le cortège ressort.
Entre le premier taureau. En suivra 4 autres. Je ne ferai qu’un résumé car le déroulement est singulièrement le même. Les seules variations sont les degrés de boucheries des crétins amateurs sur la piste pour les tuer. Le premier empaillé arrive dans son costume trop serré (au niveau des… bon vous avez compris). Il agite sa cape rouge, réactions de la foule, quelques « holé », rien de grave jusque là. Ensuite viennent les banderilles, gentilles lâmes de plusieurs centimètres équivalentes d’une piqure de rappel pour ces gens mais qui sont bien en fait des couteaux enfoncés dans le corps de l’animal. Puis le crétin empaillé arrive avec son épée qui était cachée sous la cape, et, le cul en arrière (c’est grotesque) s’avance pour viser le cou du taureau. Les spectateurs retiennent leur souffle, je retiens mon dégoût. Il se lance et enfonce maladroitement l’épée dans le corps du taureau qui se met à tourner en rond affolé et certainement en grande souffrance. Le benêt a mal fait le « boulot » car l’épée ressort de moitié (ça arrivera sur 4 taureaux sur 5). A plusieurs, ils continuent à faire tourner l’animal en rond pour le désorienter. Puis il est piqué à la tête à plusieures reprises. Enfin, piqué est un gentil mot. Il réagit à chaque fois. Finalement, il s’écroulera sous les applaudissements des sadiques et dans son propre sang.
A la fin du « spectacle », ma voisine, très enthousiaste de mon « intérêt » pour tout ça m’invite dans son club taurin…. mmm pour étudier plus ces gens, pourquoi pas. Pour devenir comme eux? Certainement pas.
Note intéressante: pendant tout le déroulé, nous pouvions entendre les bruits et sirènes des anti-corridas à l’extérieur, ce qui a fortement énervé ces gens. Un a même dit: « Qu’est-ce qu’ils attendent pour utiliser les canons à eaux contre eux? ». Combiné au vent, ce n’était pas complètement la joie pour ces gens. Autre commentaire amusant celui là: « Je suis sûr que les anticorridas sont payés pour faire ça ».
J’ai enlevé le couvercle sur mes émotions le lendemain. Ces gens là, tristement, ont un couvercle depuis toujours et ne l’enlèveront probablement jamais.
Jean-Pierre Garrigues à la manif de Rodhilan en Octobre 2015 (photo personnelle)
Il y a environ 1 an, tu m’as invité à te rencontrer à Alès après que j’eu accepté ton invitation à me joindre au travail du CRAC Europe. Je ne t’avais jamais parlé, seulement croisé durant les combats menés lors des manifestations contre les tortionnaires de la tauromachie.
Nous avons parlé longuement, tu m’as offert un café, et surtout tu m’as accordé ta confiance. Cela, je ne l’oublierai jamais.
Je suis engagée dans la cause animale, notamment, depuis environ 10 ans. J’ai côtoyé des centaines de militants, des leaders de la cause animale de nombreux pays ici et outre Atlantique. Peu ont laissé une trace mémorable dans mon esprit vue la superficialité souvent intéressée et souvent tristement peu sincère de leur engagement pour les animaux non-humains.
Tu étais clairement différent: désintéressé, sincère, bon, humain, et surtout tu plaçais le combat pour les taureaux au-dessus des égos, au-dessus du tiens. C’est une chose très rare dans l’univers animaliste de rencontrer une personnalité à la fois charismatique mais sans orgueil, quelqu’un avec un grand cœur pour les animaux et les humains. Peu de gens possèdent les vertus de militant totalement engagé mais qui ne cherche pas à évincer les autres pour se promouvoir lui-même mais qui, au contraire, aime l’unité.
Jean-Pierre, tu faisais partie de ce très petit cercle de grands leaders. A titre personnel, je n’ai pas oublié l’adorable petit cadeau que tu m’as envoyé Noël dernier et que je conserve précieusement.
J’ai appris beaucoup à ton contact: la détermination, la gentillesse, le dévouement à une grande cause mais aussi aux autres. Même lorsque tu étais malade, tu prenais le temps de nous servir chez toi pendant que nous nous régalions des merveilles culinaires de ton épouse Coloma. J’en garde de très bons souvenirs.
Parce que mes convictions profondes font que je considère la mort uniquement comme un passage, je suis convaincue que je te reverrai, prêt encore et toujours à défendre les opprimés. Lorsque ce sera le cas, compte sur moi comme les taureaux ont pu compter sur toi.
Paix à ton âme. Avec toute mon affection. Ce n’est qu’un au revoir.
Jean-Pierre Garrigues (1964-2017) pour toujours dans nos cœurs.
Historiquement parlant, les élections législatives sont généralement boudées par les électeurs au profit des élections présidentielles qui ont elles-même un fort taux d’abstention. Pourtant, de ces 20 dernières années, les élections législatives du 11 et 18 Juin 2017 seront probablement les plus importantes que nous ayons eu depuis très longtemps si nous voulons des progrès pour les animaux et la planète.
Je suis particulièrement en colère contre le journaliste « antispéciste » Aymeric Caron pour s’être abstenu de voter au premier tour des élections présidentielles et de ne pas avoir appelé à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Sa notoriété aurait probablement énormément aidé vu que Jean-Luc Mélenchon ne s’est retrouvé qu’à 600 000 voix du second tour. Ma colère envers Aymeric Caron vient notamment du fait que sa raison est que Mélenchon n’est pas « antispéciste » (il le dit sur sa page Facebook). Ce sont une remarque et une position hallucinantes lorsque l’on considère que:
Jean-Luc Mélenchon n’a jamais prétendu être antispéciste et
que la position de M. Caron envers Jean-Luc Mélenchon coute chère aux animaux et aux arbres qui se contrefichent de savoir si il est parfait mais si son programme va faire une différence pour eux (bien sur les arbres peuvent en témoigner encore moins que les animaux mais vous savez ce que je veux dire).
Je considère donc que M. Caron, de part sa position a considérablement désservi la cause animale et il s’étonne maintenant de la réaction de colère à son égard de la part de nombreux végans et militants animalistes sur sa page et choisit d’y répondre avec, il semble, (fausse?) incompréhension. Soit il est stupide (et je ne le pense pas), soit il se sent stupide et choisit de contourner (en bon journaliste typique de ce journalisme médiocre qui pullule sur nos programmes télé) sa propre incohérence pour ne pas passer pour un idiot.
Histoire de prouver qu’il est à coté de la plaque, il a publié deux articles dans le journal Libération; l’un appelant La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon à investir des candidats du Parti Animaliste pour défendre les animaux et l’autre pour se plaindre que l’ex-torera Marie Sara soit investie par La République En Marche! et donc Macron (un peu tard non?).
Je suis évidemment d’accord avec l’idée que des candidats animalistes puissent être investis. Ils nous faut urgemment des députés pro-animaux à l’Assemblée Nationale pour porter cette cause. Cependant, Aymeric Caron ne semble pas avoir réalisé que le Parti Animaliste n’est pas plus antispéciste que la France Insoumise et, la position du parti étant animaliste et rien d’autre, ses candidats n’accepteront jamais de porter le programme de la France Insoumise (ce qui est requis de tout candidat se présentant en tant que FI). De plus, même si le programme du parti contient des mesures abolitionistes comme la fin des corridas et des animaux dans les cirques, il ne remet pas en cause le spécisme de notre société, tel que défini justement dans le livre « antispéciste » du dit M. Caron. Faut-il qu’il réécrive son livre pour redéfinir l’antispécisme? Ou bien a-t-il eu peur que Mélenchon vienne lui prendre plus d’impots avec sa révolution fiscale? Je l’ignore mais je le trouve en tout cas d’une hypocrisie inouie.
Maintenant que j’ai dit ce que je pensais de notre cher défenseur de la cause animale, passons au sujet capital des législatives.
Deux positions s’offrent à nous: voter pour des candidats de La France Insoumise ou du Parti Animaliste. Ma position est claire: je voterai France Insoumise. Non pas que je pense du mal du Parti Animaliste, bien au contraire mais que, malheureusement, d’un point de vue statégique, Le Parti Animaliste ne sert absolument à rien dans les enjeux de ces élections.
Il faut bien comprendre que si nous laissons une majorité au président Macron et son premier ministre Edouard Philippe, nous courrons à la catastrophe sur tous les plans: sociaux, environnementaux et bien sur en ce qui concerne la cause animale. Ce gouvernement a quatre ministres pro-corrida, un premier ministre et un président pro-nucléaire, OGM, pesticides. Ils veulent casser le code du travail ce qui plongera encore plus de gens dans la misère (et au suicide, car c’est courant). Macron veut ramener les chasses présidentielles en bon monarque qu’il est. Et je ne parle même pas des retraites de nos parents (ou des notres) qui vont couler encore plus. Bref, ce gouvernement, SUR TOUS LES PLANS, est une horreur. Malheureusement, ce n’est pas le Parti Animaliste qui va changer cela. Par ailleurs, j’ai une vision globale de la société qui ne s’arrête pas soit uniquement aux humains, aux animaux non-humain ou juste à la planète. C’est un tout lié, interconnecté, indivisible. Changer un élement en change d’autres. C’est une loi de la biodiversité. Je ne vais pas m’étendre ici sur le pourquoi et comment tout est interconnecté sur notre planète si ce n’est recommander la lecture de « Nourrir La Paix » de Will Tuttle qui explique magnifiquement ce principe.
Pourquoi dois-je me préoccuper des législatives? me dirais-vous. C’est très simple. Si la France Insoumise obtient une majorité à l’Assemblée Nationale (autrement dit 289 sièges sur 577), elle aura les moyens de bloquer énormément de mesures du gouvernement Macron mais aussi de faire avancer les mesures de L’Avenir en Commun, le programme de La France Insoumise. Et pour ceux qui ne le savent pas encore (ha bon?), la FI a énormément de bonnes choses prévues pour les animaux.
Voter pour la France Insoumise aux législatives peut permettre qu’elle soit majoritaire et donc permettre de faire ce qui suit (et qui était prévu par le candidat Mélenchon): déclencher un référendum pour une VIème république qui permettrait de mettre la Règle Verte dans la Constitution ainsi que les animaux et donc de pouvoir y mettre le droit pour les animaux de ne pas être considérés comme des objets et à ne plus souffrir (et donc à plus long terme de faire interdire des horreurs comme la corrida ou les combats de coqs parce qu’elles deviendront anti-constitutionnelles), éliminer l’élevage industriel, autrement dit sortir 98% des animaux exploités et tués pour leur chair, leur lait, leurs oeufs etc, de la pire forme d’élevage qui existe. Bien sur ce n’est pas la fin de l’élevage mais cela veut cependant dire que pour avoir une agriculture paysanne comme le prévoit la FI signifie une énorme réduction du nombre d’animaux exploités et tués, chose impossible tant que l’élevage industriel et l’agriculture chimique existent. Cela veut également dire que des mesures comme l’interdiction des animaux dans les cirques, les alternatives à l’expérimentation animale seraient également possibles. Et n’oublions pas que beaucoup de végans ont compté sur le vote Jean-Luc Mélenchon pour faire enfin avancer la cause animale d’un grand bon.
Aussi important à remarquer: chaque candidat de la FI signe la charte d’Anticor, autrement dit contre la corruption qui rend possible la révocation des élus, chose prévue dans le programme et dans une nouvelle Constitution. Autrement dit, quel que soit le candidat qui soit dans votre circonscription, vous votez pour quelqu’un qui doit s’efforcer d’appliquer le programme L’Avenir en Commun, et rien d’autre!
Nous n’aurons peut-être jamais une opportunité comme celle ci à nouveau! Donc ces élections législatives, votons en masse pour casser les pieds le plus possible à ce gouvernement minable et mettons un maximum d’insoumis à l’Assemblée Nationale!
» Que répondez-vous à ceux qui disent, qu’il y a des problèmes plus urgents à traiter que la cause animale ?
JLM: La question ne se pose pas de cette façon. Il faut en effet identifier en quoi la cause animale traverse plusieurs sujets fondamentaux pour notre avenir : la considération des animaux avec respect va de pair avec le souci d’une société apaisée, en harmonie, dont le logo du mouvement France insoumise est le symbole. C’est aussi un élément essentiel de la préservation de notre écosystème et enfin, de la qualité de notre alimentation. »
(extrait des réponses à Béatrice Majewski, Téléstar)
Charlotte Girard (coordinatrice du programme de la FI) sur la position de la France Insoumise concernant la corrida: « Notamment, je souligne que notre candidat a repris notre proposition de faire rentrer les animaux dans la Constitution. Dès lors, une partie de l’arsenal législatif actuel deviendra caduque ; il suffira soit d’abroger les lois qui seront devenues anti-constitutionnelles, soit d’attaquer en justice les lois qui tomberont une à une, car anti-constitutionnelles. Dès lors, dans un horizon de trois ans maximum, si la volonté d’abolition est vraiment majoritaire dans ce pays, nous aurons une Constitution et un arsenal législatif qui mettra fin aux corridas.«
Sources:
Comment fonctionne l’Assemblée Nationale sous la Vème République: Doc Juriste
Législatives : c’est quoi, la majorité absolue ? 1Jour1actu.com
Jean-Luc Mélenchon et ses positions sur les animaux: Animal-Politique
Passages du programme L’Avenir en Commun par rapport aux animaux (non détaillé): laec.com
« Ce ne sont pas les cages que nous devons faire plus grande et les murs des abattoirs que nous devons rendre transparents. Ce sont nos cœurs. Lorsque nous faisons de la compassion notre baromètre, nous ne nous contentons pas de violence sur une petite échelle. Nous aspirons à la bonté sur une grande échelle. »
~ Colleen Patrick-Goudreau (9 Octobre, 2013)
La vie est difficile pour les militants. Mais elle l’est encore plus pour les animaux que nous défendons. Il ne faut pas oublier que chaque fois que l’on parle, manifeste ou tient des stands, c’est pour eux, par pour nous. Comme je lai dit dans mon dernier blog, il y a beaucoup de méchanceté entre les militants et c’est très triste. Nous devrions tous être unies et non nous battre pour des différences de tactiques ou d’opinions. Le principal est de faire avancer notre cause et d’avoir un but commun. Les animaux s’en fichent royalement de nos différences. C’est l’égo humain qui crée le chaos sur cette planète.
Je suis coupable aussi. Depuis des années, je fais des efforts pour transmettre mes idées, ma philosophie du monde à tout le monde et j’essaie d’avoir un message clair de compassion, de gentillesse et surtout de bonne communication. Mais je suis encore malheureusement humaine et j’ai beaucoup de travail (comme nous tous!) pour évoluer dans un sens qui représente réellement les valeurs du Véganisme.
On m’a fait du mal, mais j’ai aussi fait du mal à des gens que j’aime beaucoup (et que je continue à aimer en dépit d’eux-mêmes) et je ne suis pas immune à la bêtise humaine qui tente à nous faire sauter les uns sur les autres avant de même les connaitre et de les juger sans avoir tous les faits. Pour tous ceux que j’ai blessés, je suis profondément désolée.
La roue tourne et je ne peux pas réparer mes erreurs mais je peux au moins m’en excuser. Ce qui est triste est que, jusqu’à présent, sur des années de militantisme franco-américain dans lequel il m’est difficile de me situer (à cause des différences énormes entre les deux pays), j’ai eu des remarques du genre « connasse », « pute », « elle ne connait rien au militantisme ». Pire fut quand on a attaqua mon intégrité professionnelle en tant que coach en nutrition végétale en disant que j’allais rendre les gens malades voir même les tuer!.
Pourquoi tant de bêtise dans le mouvement? Parce que les gens, malgré toute leur bonne volonté, veulent voir le monde évoluer sans changer eux-mêmes. Ce n’est pas possible.
Comme l’a dit justement Gandhi: « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ».
Le véganisme et notre travail pour les animaux devrait être fait avec un grand respect de tous et une recherche intérieure pour rectifier et évoluer au-delà du bagage de cochonneries que nous véhiculons en nous depuis notre enfance. C’est un bagage qui est l’inverse de ce que nous devons promouvoir. La colère envers les sadiques des corridas, par exemple, est justifiée mais elle est aussi un reflet de leur propre endoctrinement et de leur propre déconnection empathique. Mais on oublie souvent que nous sommes nous-mêmes encore endoctrinés, même en tant que militants/végans.
Le fait de changer pour les animaux est le premier pas vers un monde meilleur mais il n’est réellement que le premier. Le travail doit aussi être fait à l’intérieur de nous-mêmes. Sans ce travail, on peut crier sur tous les toits mais on ne changera pas les choses plus vite.
J’espère avoir appris de mes erreurs et j’espère aussi que beaucoup plus de militants réfléchirons à leur propre psychologie interne.
Donc être un militant/végan n’est pas simple. Tous les jours, nous sommes humiliés, ridiculisés et moqués mais on oublie que l’on fait de même entre nous mêmes. Cela fait le jeu de ceux à qui nous voulons ouvrir la conscience. Pour reprendre une expression, c’est diviser pour mieux régner.
Les choses sont en train d’évoluer partout. Même s’il y a toujours beaucoup d’horreurs, je suis aussi pleine d’espoir. Je n’ai jamais vu autant de militants dans ma vie, de gens faisant les connections nécessaires et évidentes (rien qu’a mes stands quand je parle avec eux) et d’une plus grande conscience des enjeux écologiques, humains et leurs relations avec les animaux.
On ne peut faire évoluer les choses plus vite que si nous-mêmes évoluons aussi et devenons réellement une grande famille qui s’aime (au lieu de se taper dessus) et unie pour la justice.
Le Capitaine Paul Watson a très bien résumé les choses dans une récente émission d’Arte quand il a dit à propos de Greenpeace: « Tous les membres fondateurs sont partis de Greenpeace. Ils font maintenant partie d’une plus grande bureaucratie. Nous, on est fideles à nos intentions générales. On est petit, c’est d’ailleurs notre volonté. »
Ce que Paul a compris (et il le dit souvent dans toutes ces interventions publiques) est que chacun de nous peux faire une différence individuellement. Les organisations sont bien mais on doit d’abord faire le travail à notre niveau (et je dirai sur nous-mêmes) tout en soutenant les bonnes organisations qui ont un réel message de valeurs pour les animaux et l’écologie.
Comme a dit l’ancien éleveur Howard Lyman (devenu éco-Végan), « On ne peut pas se dire écologiste et manger de la viande ». Et j’ajouterai que l’on ne peut pas se dire aimer les animaux si on continue à consommer leur chair et leur secrétions et en même temps nous taper les uns sur les autres. C’est un travail intérieur que nous devons tous faire… Y compris moi-même!
Comme je l’ai dit plus haut, je suis une optimiste malgré tout car je vois de plus en plus de gens évoluer dans le bon sens et j’espère que dans notre milieu, les défenseurs des animaux et de l’environnement, ne s’arrêteront pas et continuerons à évoluer. Nous ne sommes pas des êtres finis, on doit toujours changer. La vie est comme une école. On apprend quelque chose de nouveau chaque jour. Sans évolution, nous restons des barbares.
Terme clinique: Schizophrénie: « La schizophrénie est une psychose, c’est-à-dire une maladie mentale dans laquelle le sujet perd le contact avec la réalité et n’est pas conscient de son trouble. Elle se caractérise par des idées délirantes, des hallucinations, l’absence d’émotions ou l’incapacité de planifier des actions. » ~ Futura-Science.com
Schizophrénie morale d’après le Pr. Gary Francione: « Quand je parle de schizophrénie morale, je cherche à décrire la manière délirante et confuse dont nous pensons aux animaux comme une question sociale / morale. Cette confusion peut, bien sûr, comprendre des façons contradictoires ou incohérentes sur notre regard sur les animaux (certains sont membres de la famille, d’autres sont le dîner) mais cela ne signifie pas que je décris une scission classique ou la personnalité multiple. Notre schizophrénie morale, qui consiste à se bercer d’illusions à propos de notre sensibilité animale et les similitudes entre les humains et les autres animaux, et une énorme quantité de confusion sur le statut moral des non-humains, est un phénomène qui est assez compliqué et comporte de nombreux aspects différents . » ~ Gary Francione, A Note on Moral Schizophrenia
En 1896, Emile Zola écrivait un magnifique essai appelé « L’amour des bêtes » dans lequel, avec une grande beauté de langage, il s’horrifiait de la souffrance animale. La France est riche en grands philosophes qui se sont inquiétés, interrogés et se sont même enragés de la souffrance animale.
J’ai quitté la France en 1997, à une époque ou je me cherchais, avec un énorme ras-le-bol de la mentalité Française que je trouvais, alors, d’une négativité affligeante. Mais, malgré tout, j’étais consciente de laisser derrière moi un pays avec une histoire extrêmement riche, une langue magnifique, et une richesse philosophique et intellectuelle énorme.
Nous sommes maintenant au 21eme siècle.
Qu’est-ce que je retrouve presque 20 ans après? J’ai presque peur de le dire mais il le faut bien. Je vois une pauvreté morale et intellectuelle effrayante. Je parcours les réseaux sociaux et je vois des gens incapables d’écrire sans faire des fautes d’orthographes à chaque mot. Même une enseignante, récemment, m’a dit que j’aurai peur de ce qui se passe dans les Lycées. Et surtout, je vois une méchanceté et une pauvreté morale qui m’attristent profondément. Est-ce que mon pays, que j’ai toujours aimé, a tellement dégénéré? Je vois des politiciens à la télévision qui sont des lâches, des hypocrites, incapables de voir la réalité des problèmes et surtout qui se voilent la face par rapport a leurs actions sur la nature, la condition animale et humaine et leur responsabilité vis-à-vis de la communauté globale.
Ne vous y trompez pas, j’ai énormément à dire des Américains aussi, avec beaucoup de critiques similaires (et je ne me gène pas dans mes blogs en Anglais). Mais, comme me l’a dit une amie récemment, malgré mes anglicismes, mes erreurs dans le choix de mes mots (dues aux différences culturelles accumulées pendant presque 20 ans et dont on a été jusqu’à me traiter de « conne »!), mon Français ne s’est pas si dégradé autant que je le pensais.
Ce que vois en France est triste. Il y avait un temps où nous illuminions le monde avec notre richesse culturelle et c’est loin d’être le cas de nos jours. Nous aurions, par exemple, pu être en avance sur beaucoup de pays par rapport a la cause animale parce que beaucoup avant nous le comprenaient déjà, tels que Rousseau, Voltaire, Zola, Lamartine et d’autres.
« Les grands mangeurs de viande sont en général cruels et féroces plus que les autres hommes. » ~ Jean-Jacques Rousseau « Emile ou de l’éducation ».
« Il n’est pas vrai que le ventre des hommes soit la cause finale de l’existence des bêtes. » –« Qu’y a-t-il de plus repoussant que de se nourrir continuellement de chair de cadavre ? » Voltaire, végétarien, écrivain et philosophe français.
«D’abord, il faudrait classifier. Nous sommes légion, nous autres qui aimons les bêtes. Mais on doit compter aussi ceux qui les exècrent et ceux qui se désintéressent. De là, trois classes : les amis des bêtes, les ennemis, les indifférents. Une enquête serait nécessaire pour établir la proportion. Puis, il resterait à expliquer pourquoi on les aime, pourquoi on les hait, pourquoi on les néglige. Peut-être arriverait-on à trouver quelque loi générale. Je suis surpris que personne encore n’ait tenté ce travail, car je m’imagine que le problème est lié à toutes sortes de questions graves, remuant en nous le fond même de notre humanité. » ~ Emile Zola
« On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n’en a pas »~ Alphonse de Lamartine, végétarien, poète dramaturge et homme politique.
Il n’y a pas de grande richesse intellectuelle aux Etats-Unis dans la grande masse moderne. Elle est même extrêmement pauvre, ignorante et manipulée. Mais il y a des exceptions chez des philosophes plus anciens comme David Henry Thoreau, Ralph Waldo Emerson, Mark Twain (un grand amoureux des animaux) ou encore Isaac Bashevis Singer, écrivain juif polonais naturalisé Américain et prix Nobel de littérature en 1978 qui a dit (entre autres): « Je ne suis pas devenu végétarien pour ma santé, je le suis devenu pour la santé des poulets. ».
Il y a heureusement aussi quelques grands penseurs modernes. Le meilleur que j’ai trouvé ces dernières années est le Dr. Will Tuttle, auteur du best-seller The World Peace Diet (Nourrir La Paix) qui dit dans son ouvrage:
« La suppression de la sensibilisation requise par notre pratique universelle de la marchandisation, de l’asservissement et la tuerie des animaux pour la nourriture génère un « trouble mental construit en nous-mêmes » qui nous pousse vers la destruction non seulement de nous-mêmes, mais des autres créatures et des systèmes vivants de la terre. Parce que cette pratique d’exploiter et de brutaliser les animaux pour la nourriture est venue à être considérée comme normale, naturelle, et inévitable, elle est devenue invisible. »― Will Tuttle, The World Peace Diet: Eating for Spiritual Health and Social Harmony(Nourrir La paix)
A mon grand désolément, je m’aperçois que la France s’est sérieusement dégradée.
Je vois les gens se battre, se « taper sur la gueule » (verbalement ou non) pour « des queues de cerises » (pour reprendre une expression) et encore croire à des stupidités qui sont dépassées depuis longtemps.
Depuis que je suis rentrée, je vois ceci sur les réseaux sociaux par rapport à ceux qui se disent aimer les animaux:
« Non, je ne veux surtout rien imposer à ma famille ». « Ah, mais non, chez moi je suis végétalienne mais chez les autres, c’est différent. » « Je suis végan chez moi, mais en dehors je suis végétarien. » « Je porte du cuir car c’est difficile de trouver des chaussures véganes ». « Mes poules sont heureuses et je mange leurs œufs« . Oh toutes les excuses que je lis depuis que je suis en France et qui n’ont aucun sens pour moi.
C’est amusant: je vois les Allemands, les Anglais, les Américains (pourtant loin d’être dans l’ensemble des lumières) et même les Israéliens avancer sur le véganisme et, pendant ce temps, je vois encore les Français se donner des excuses pour ne surtout pas offenser les autres (et par extension, ne pas faire avancer le véganisme en France).
Si les excuses sont nutritionnelles, je les comprends, car la nutrition végétalienne est encore rabaissée par tous les imbéciles dans les médias qui vivent sur des informations dépassées depuis au moins 30 ans et surtout le culte de la sacro-sainte cuisine française. Par exemple, ils continuent à dire qu’il faut combiner certains aliments pour avoir suffisamment de protéines (notion dépassée et réfutée depuis 30 ans) ou qu’être végétalien n’est pas bon pour les enfants (idem). Mais on est à l’ère de Facebook, Google, et de l’information. Quelle est donc encore l’excuse à ne pas s’éduquer de la part de ceux qui se disent aimer les animaux?
La France, le pays de la belle langue et d’une philosophie riche est-elle devenue un pays de fainéants intellectuels? Je me le demande. Ce n’est pourtant pas l’information qui nous manque. Le site de l’Association Végétarienne de France est rempli d’information nutritionnelle végane (et non végétarienne en fait) et a une tonne de recettes végétaliennes sur leur site et aussi un site dédié et même une page Facebook. Le site de FUDA (Forces Unies pour les Droits des Animaux) a un défi végan avec des recettes! L214 fait constamment des stands sur le véganisme et on se donne encore des excuses pour consommer des produits de violence?
Je me suis souvent demandée ces derniers mois si je serai devenue végane si je n’avais pas été aux Etats-Unis. La réponse est… je ne sais pas. Mon parcours a été complexe. Je me suis d’abord tournée vers les Droits de l’Homme (et surtout de la Femme) quand j’avais une vingtaine d’années (avec Amnesty International). J’ai découvert le Bouddhisme et l’Hindouisme et je suis devenue végétarienne pendant quelques temps. Ensuite, c’était l’écologie (aux USA) et enfin, j’ai trouvé (et compris) le véganisme fin 2006. Et après une transition d’environ un an, parce que j’en apprenais un peu plus chaque jour, le véganisme est devenu évident et j’ai fait une transition logique sans me poser de questions (au départ), comme je l’explique dans une présentation que j’ai faite à Los Angeles en 2014. Cependant, parce que les mythes nutritionnels sont persistants, je me posais des questions (normales) sur ma santé et je ne connaissais AUCUN autre végan!
Est-ce que je me suis assise sur mes lauriers? Non! J’ai fait mes propres recherches, je suis retournée à l’école (et par conséquent, j’ai bénéficiée d’une éducation végane par les meilleurs docteur/scientifiques végans américains) et ensuite, j’ai arrêté de me poser des questions.
Pourquoi je l’ai fait? Parce que je ne voulais pas rester ignorante et surtout savoir répondre aux questions de ceux qui ne savaient pas. Mais surtout, parce que j’en avais marre de voir souffrir les animaux pour des futilités et des mythes dépassés. Je rentre en France et je découvre que ces mêmes mythes, dépassés depuis au moins 30 ans ailleurs, persistent et ne veulent pas lâcher ici. Fainéantise intellectuelle des Français? Je me pose encore une fois la question quand les Américains, qui lisent encore moins que nous, ont développé le véganisme grâce uniquement aux réseaux sociaux. Ouvrez votre ordinateur, faites un peu de recherche, lisez (ou est-ce que les Français ne lisent plus?) et éduquez-vous. C’est aussi simple que ça. Il n’y a même pas besoin nécessairement d’aller à l’école. Ces mêmes docteurs qui m’ont éduqués (et m’ont permis d’éliminer mon diabète notamment) ont des informations partout sur internet.
Des tonnes de livres sont disponibles de nos jours qui répondent à la question des droits des animaux, la nutrition, l’écologie, etc… Il y a aussi une tonne de ressources sur Internet pour des vêtements et produits de beauté et d’entretien qui excluent la souffrance animale. On n’a jamais eu autant de choix. Mais non, on trouve encore des excuses. On ne vit pas au Pole Nord, on vit en Europe!
Etre ignorant mais vouloir apprendre et changer est une bonne chose. Contrairement, savoir mais ne pas vouloir changer, c’est une dissonance morale et une indifférence dégoutante. Dans le premier cas, la personne ne sait pas, mais elle découvre peu à peu et décide de ne plus participer à une souffrance sur les animaux complètement inutile et injustifiée (moralement, biologiquement, etc.). Dans le second cas, la personne sait parfaitement ce qui se passe mais continue comme avant. Oui, c’est ça la schizophrénie morale dont parle Gary Francione.
Les esclavagistes faisaient le même raisonnement avec leurs esclaves africains pour continuer à les exploiter (pour le profit). Et les racistes ne sont pas mieux.
Comme dit Gary Francione:
« Le fait est que la validité des principes moraux ne dépend pas du temps qu’a mis une personne en particulier pour reconnaître leur validité. Aucun de nous n’en doute lorsque des humains sont concernés. Par exemple, si quelqu’un a mis dix ans avant de reconnaître que le racisme est mal et cesser d’employer des épithètes racistes, doit-on en déduire que nous ne devrions pas rendre clair le fait que le racisme est mal ? Bien sûr que non. Est-ce que quiconque oserait suggérer un «Vendredi Sans Blague Raciste» pour fournir à ceux qui mettent du temps à cesser d’être racistes une approche « progressive » de la chose ? Bien sûr que non. »
Hitler faisait ce même raisonnement quand il faisait tuer des millions de gens et que ces docteurs nazis utilisaient la peau, les dents et autres parties du corps des juifs pour fabriquer des objets, comme les savons humains pour les Allemands ainsi que des lampes fabriquées avec de la peau humaine de la même manière que l’on porte la peau des animaux.
On sait maintenant, grâce à de nombreux experts en neurologie animale, que les poissons ont une intelligence équivalente à celle des mammifères. On sait aussi que les cochons sont, non seulement, plus intelligents que nos chiens, mais aussi possèdent l’intelligence d’enfants de 3 ans. On sait aussi qu’une poule protège ses bébés avec le même amour qu’une mère protège son enfant et que ses œufs sont SA propriété et non celle des humains.
Qui nous a donne le droit de vie et de mort sur les animaux? Dieu? Ce même Dieu qui disait que les femmes étaient inférieures et pouvaient mourir à coups de pierres si elles étaient infidèles. Ce même Dieu qui, dans l’Ancien testament, supportait l’esclavage?
Qui d’autre nous donne le droit de vie et de mort sur les animaux? Notre soi-disant supériorité? Comme le disait le philosophe Isaac Bashevis Singer: « Les gens répètent souvent que depuis toujours les hommes ont mangé des animaux, comme justification pour continuer cette pratique. En suivant cette logique, nous ne devons pas essayer d’empêcher les individus de tuer d’autres personnes, puisque cela aussi se fait depuis la nuit des temps. »
Si l’être humain est tellement supérieur, pourquoi est-il incapable de vivre en harmonie avec la nature comme toutes les autres espèces le font? Si l’être humain est si intelligent, pourquoi commet-il des génocides sur des populations entières d’autres humains ET d’autres animaux, alors qu’aucune autre espèce animale dans la nature ne le fait?
Si l’être humain était aussi intelligent qu’il le pense, il ferait, comme Will Tuttle le dit, « des liens évidents » dans sa conscience et comprendrait notamment que d’autres animaux (seulement 5% de VRAIS carnivores sur la planète – sans compter les omnivores) tuent pour survivre alors que la majorité cohabitent pacifiquement. C’est un fait qui est ignoré avec convenance pour justifier l’idée qu’il est « normal » de manger des cadavres et autres « produits » d’origine animale, ce qui est ironique vu que nous sommes physiologiquement herbivores.
Come a dit le Capitaine Paul Watson dans une interview sur Fox TV (dont il a parlé il y a quelques mois à Montpellier): « Les vers de terre sont plus importants que les humains. » Le journaliste, choqué, a répondu: « Comment pouvez-vous dire que les vers de terre sont plus importants que les humains? ». Paul de répondre: « Parce que les vers de terre sont plus importants que les humains. Pour la simple raison qu’ils peuvent vivre sans nous mais nous ne pouvons pas vivre sans eux. Que les abeilles peuvent vivre sans nous, mais que nous ne pouvons pas vivre sans elles. » La planète pourrait parfaitement survivre sans les humains, c’est la vérité que l’on doit s’admettre malgré notre arrogance.
Alors, je vous le demande: quand vous vous asseyez à une table et que vous dites, « aujourd’hui c’est ok, je mange un bout de fromage parce que je ne veux pas offenser ma famille », c’est comme si vous gifliez une vache! Oubliez-vous que ce morceau de fromage (qui parait insignifiant) cache la souffrance d’une mère, qui se fait violer constamment (avec une tige forcée dans son vagin), à qui l’on retire son bébé pour lui voler le lait (qui lui est destiné) et dont les humains n’ont aucun besoin biologique (faisant de nous la seule espèce mammifère sur la planète à voler le lait destiné à une autre espèce ET à l’âge adulte)? Quand sera-t-on sevrés?
Quand vous dites, « c’est difficile d’éviter les œufs » (ce qui est faut si on évite d’acheter des produits fabriqués par des multinationales – ce qui fait de nous des complices dans la destruction de la planète aussi – dans le commerce et que l’on met ses fesses dans une cuisine), vous cautionnez aussi la souffrance de milliers de poules qui vivent (de plus en plus) en cages, pour qui les œufs sont aussi précieux que les ovaires le sont aux femmes qui veulent avoir des enfants et qui sont destinés soit à faire naitre des bébés, soit à être remangés par elles (pour récupérer le calcium qu’elles ont perdu). Encore une fois, il n’y a aucune nécessité biologique à consommer le résultat des menstruations d’une poule.
Trouver des excuses pour ne pas offenser les autres est du spécisme pur et simple. On peut apprendre à dire NON sans offenser les autres. Ca s’appelle la diplomatie et l’éducation. Mon propre père, au début, me faisait la guerre sur mes convictions. J’ai pris la décision qu’un père qui aime vraiment sa fille respecte son éthique. Oui, il mange toujours de la chair animale devant moi mais au moins il ne me casse plus les pieds sur mon « choix » car il a finalement compris que ce n’était pas lui que j’attaquais en refusant l’exploitation animale. Et en plus, il a crée une ligne de produits bios, équitables ET végans! Il n’est peut-être par encore végétalien lui-même mais c’est un changement de sa part dont je suis fière et qui montre que l’on peut évoluer (même à 70 ans!). Maintenant, j’ai des repas végans à la maison.
Mon propre frère, qui s’est moqué de mon éthique végane pendant des années, m’a récemment offert deux livres de Marie Laforet (auteur de plusieurs livres de cuisine végane) pour mon anniversaire! Je ne l’ai pas forcé à changer et je ne lui ai rien demandé. Je n’en ai même jamais vraiment discuté avec lui. Mais j’ai un compte Facebook, donc il sait très bien ce que sont mes priorités dans la vie. Il a fini par comprendre de lui-même (qu’il change lui-même ou non) que je ne changerai pas et il me les a envoyés fièrement!
En France, on est très fort pour se plaindre de tout et protester pour protéger nos jours de congés (ce qui est soit critiqué, soit applaudi par le reste du monde – ça dépend à qui vous parlez). La France est le pays le plus productif d’Europe, d’après le British Office for National Statistics. Pour gueuler dans la rue pour nos droits, on est fort. Mais quand il s’agit de défendre les animaux, en dehors de crier sur les pro-corridas, on se cache derrière des excuses bidons qui ne font pas avancer la cause du véganisme en France. Et c’est même dramatique que certains militants soient anti-corrida, anti-fourrure, etc. mais continuent à avaler des cadavres d’animaux ou leurs sécrétions sans une minute de réflexion sur leur propre dissonance morale.
Après, on s’étonne que nous soyons 20 ans derrière certains pays? Je n’ai jamais entendu un militant américain s’excuser d’être végan ou dire qu’il est végan quand ça l’arrange uniquement. On est végan ou on ne l’est pas. Ce n’est pas l’un ou l’autre. C’est comme se dire esclavagiste à mi-temps!
Les animaux n’ont pas besoin de nos excuses pathétiques. Ils souffrent, sont torturés et massacrés à grande échelle pendant que certains ont peur d’offenser les humains qui participent à ce génocide mondial pour rester dans leurs zones de confort. Ca suffit! C’est le moment de se réveiller. Les chiffres révisés du massacres d’animaux terrestres ne sont plus de 60 milliards par an, ils sont maintenant de 150 MILLIARDS, d’après les calculs très justes de l’Association FUDA.
Quand va-t-on arrêter de se donner des excuses? Quand la planète sera vraiment invivable? On n’arrête pas de nous citer en France le chiffre conservateur de l’ONU sur le rôle de l’Agriculture Animale sur le changement climatique de 18% (environ). C’est un chiffre tellement mal analysé qu’il a été révisé par le WorldWatch Institute (une ONG) à environ 50%. Mais aucun média ne veut citer ce chiffre bien qu’il soit reconnu partout ailleurs et bien expliqué notamment dans le documentaire Cowspiracy.
Franchement, les médias Français et les Français eux-mêmes sont un miroir l’un de l’autre. D’un coté, on voit une discussion qui commence par rapport aux droits des animaux, l’impact écologique et la santé. De l’autre, on continue à baratiner pour trouver des excuses à ne pas changer et surtout continuer comme avant (et même, comble du ridicule, lancer la mode de manger des insectes).
Par ailleurs, qu’elle lassitude que dans un pays, soi-disant plus éclairé que les Etats-Unis notamment, on soit si en arrière sur des questions vitales aussi à notre propre survie (et pas uniquement celle des 1000 espèces d’animaux qui disparaissent sans espoir de retour chaque jour sur la planète).
Je suis d’ailleurs surprise (et quoi qu’un peu choquée) que lorsque l’on parle du véganisme en France, ca ne viens pas des Français eux-mêmes mais des étrangers. A la récente manifestation anti-corrida d’Arles, les seuls interlocuteurs qui ont parlé du véganisme étaient un Italien, le cycliste végan Paolo Barbon et Peter Janssen des Pays-Bas. Je tire d’ailleurs mon chapeau a Jean-Pierre Garrigues, président du CRAC Europe, pour avoir mis ces personnes formidables et braves en avant et pousser le message du véganisme et de l’abolition sous toutes ces formes aux militants anti-corrida (dont certains, je le sais, mangent encore des animaux). C’est encourageant mais il faut que ça aille plus loin.
On aurait du être les leaders éclairés de ce mouvement, mais en fait, pour beaucoup de militants étrangers, nous vivons encore au moyen-âge.
Franchement, j’aimerai bien leur prouver qu’ils ont tord mais ça ne dépend pas que de moi. Je vois cependant des signes encourageants et je veux rester optimiste.
– Liste extensive de docteurs, diététiciens végans aux Etats-Unis et ailleurs de mon amie Buttlerflies Katz (J’ai l’honneur d’être inclue): The Vegan Truth blog
– Le site Mr. Mondialisation sur le documentaire Cowspiracy. Autres documentaires exceptionnels voir: Vegan-France.fr – Voyez Cowpiracy en VO ST ici: News360.
// leonardvincent.net — Éclats politiques en aparté, littérature française partout ailleurs. — "Moy, je m’offre par mes opinions les plus vives et par la forme plus mienne." — Montaigne, Essais III.
« Je ne plierai pas, je ne m’en irai pas en silence. Je ne me soumettrai pas. Je ne me retournerai pas. Je ne me conformerai pas. Je ne me coucherai pas. Je ne me tairai pas. Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; ce n’est pas subir la loi du mensonge triomphant » (Jean Jaurès).