Conférence à Los Angeles: Conditionnement, Histoire & Science: Se libérer pour mieux militer pour d’autres animaux

Conditionnement, Histoire & Science: Se libérer pour mieux militer pour d’autres animaux. Très grand merci à mon ami Lama-Jigme Gyatso (moine bouddhiste végan) que j’ai oublié de mentionner dans la vidéo et qui m’a aidé à me préparer pour cette présentation avec sagesse (et surtout humour). Présentation sous-titrée en Français que j’ai faite à l »Animal Advocacy Museum » (le Musée du Militantisme pour les animaux) de Los Angeles en Mars 2014. Présentation basée en grande partie sur les enseignements du livre « The World Peace Diet » (Nourrir La Paix) du Dr. Will Tuttle et inspiré par des amis et auteurs et ma propre expérience en tant que militante (aux USA). Presentation (subtitled in French and re-edited) done at the Animal Advocacy Museum of Los Angeles in March 2014. Based mostly on the teachings of The World Peace Diet by Dr. Will Tuttle as well as what I learned from friends and authors and my own experience as an activist. Grateful thanks to my friend Lama-Jigme Gyatso who helped me prepare for this presentation with wisdom (and mostly humor).

 

Entretien avec le Dr. Will Tuttle Ph.D., Auteur du best-seller international « Nourrir La Paix » (The World Peace Diet)

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Avec Will et Madeleine Tuttle à Genève

VP: Vous être très connu internationalement dans les communautés végétariennes et véganes et vous avez reçu de nombreux prix. Pourriez-vous nous parler un peu de vous étant donné que vous n’êtes pas encore très connu en France.

Will: Mon épouse Madeleine (ndlr : Madeleine est une artiste visionnaire d’origine Suisse qui crée des peintures d’animaux) et moi-même avons voyagé pendant plus de 20 ans pour présenter de 100 à 150 conférences annuellement pour promouvoir le mode de vie végane à travers l’Amérique du Nord, ainsi qu’en Europe, Asie et Australie. Je suis un végane en pleine santé et plein de joie depuis maintenant 35 ans et je suis surtout connu pour le livre que j’ai écris, « Nourrir la Paix » (The World Peace Diet), qui a été publié dans 15 langues. Plus tôt dans ma vie, j’ai été moine bouddhiste dans la tradition Zen en Corée, and je me suis ensuite tourné vers l’éducation, avec un doctorat de l’Université de Californie à Berkeley, avec une spécialisation pour l’enseignement de l’intuition (et très fortement influencé par Bergson). Je suis également un pianiste et compositeur professionnel.

Beaucoup d’autres personnes (comme vous Véronique !) contribuent aussi de manières très belles à la (r)évolution végane bienveillante qui est en train de se produire. « Nourrir la Paix » est un livre unique dans le sens qu’il donne vraiment une image complète des ramifications de notre mauvais traitement routinier des animaux pour la nourriture, et inclut le spirituel, l’émotionnel, le culturel, l’historique, la santé, l’écologie, et d’autres dimensions, pour que les gens puissent saisir à la fois l’énormité du problème mais aussi l’opportunité qui s’offre à nous aujourd’hui. Lorsque de plus en plus de gens deviendront véganes, nous verrons une transformation massive et positive vers la santé, le bonheur, la durabilité écologique, et la créativité culturelle. Rien n’est plus important pour chacun que de faire un effort important pour comprendre les ramifications de nos choix alimentaires. C’est pourquoi, je crois, les ventes de « Nourrir la Paix » ont été si fortes (ndlr : le livre a été numéro 1 sur Amazon.com en Mars 2010 notamment) and pourquoi il continue à être publié à travers le monde ainsi que dans d’autres langues.

VP: Votre livre “Nourrir la Paix” est un best-seller international important et est enfin traduit en Français (ndlr : aux Editions l’Age d’Homme). Qu’est qui vous a donné l’idée de l’écrire ?

Will: En écrivant “Nourrir la Paix”, une des mes inspirations était de ramener le sujet de la maltraitance animale de notre culture pour la nourriture et autres produits de la périphérie des préoccupations culturelles au centre de celles-ci – pour aider les gens à comprendre que la mentalité de violence requise par une simple action– manger – est le tourbillon incontrôlable, caché au cœur de notre culture, et que cela génère les crises et problèmes auxquels nous faisons face individuellement et collectivement. Passer à un régime végétalien pour des raisons éthiques est une déclaration spirituelle ultime dans une société telle que la notre où nous tuons de manière routinière et sans relâche des centaines de millions d’animaux chaque jour pour la nourriture. Je pense qu’il est essentiel d’amener une dimension spirituelle au mouvement végane. Ceci est la fondation de l’éthique, de la justice et du mode de vie végane – un éveil de notre compassion et sagesse inhérente qui questionne la déconnection endoctrinée que nos rituels alimentaires nous imposent culturellement, et de changer notre comportement pour refléter nos valeurs humaines naturelles et profondes de respect, de coopération et de l’aide aux autres. Nous savons tous que nous récoltons ce que nous semons, et nous savons tous que les animaux non-humains sont capables de souffrance.

Devenir végane est à la fois la cause et l’effet de l’évolution spirituelle. Quand nous nourrissons nos corps avec des aliments végétaliens complets et biologiques, nous nous nettoyons intérieurement, et notre esprit ainsi que nos émotions deviennent plus calmes, et nous commençons naturellement à sentir et comprendre directement l’interconnectivité de toute vie. Cette compréhension essentielle vie en nous tous et attend d’être éveillée. Ceci est la voix spirituelle sur laquelle nous marchons, que nous le sachions ou pas, et c’est intimement connecté au mode de vie végane. Quand nous voyageons et parlons avec des gens autour du monde, nous entendons beaucoup ceci: de nombreuses personnes nous disent qu’en étant devenues véganes, des changements internes surprenants se sont produits et qu’ils se sentent plus confiants, plus calmes, en paix, et en même temps qui sont beaucoup plus conscients de la violence sous-jacente et trompeuse de notre culture. Il y a beaucoup plus sur ce sujet bien sur dans « Nourrir la Paix ».

VP: Etant votre étudiante (ndlr : Will a un programme en Anglais avec certification pour ceux qui veulent approfondir le message de son livre), j’ai lu votre livre plusieurs fois et mon chapitre préféré est celui sur Sophia. Pouvez-vous expliquer un peu le concept de ce chapitre ?

Will: Oui, le chapitre 7 s’appelle “La domination du féminin » et cite deux exemples : la poule et la vache. « Dominer les autres requiert que nous nous déconnections d’eux. » Les humains dominant les animaux mais aussi les hommes dominant les femmes : cette mentalité de domination est probablement la plus grande erreur que les humains commettent. Cela joue sur les relations entre hommes et femmes, mais aussi de bien d’autres manières. La domination requière déconnection mais aussi réduction. La plupart des femmes comprennent ce que c’est que d’être regardées comme un morceau de « viande » et en tant qu’hommes, on nous enseigne dès un très jeune âge à regarder les femmes de cette manière, de même que nous regardons aussi certains animaux de la sorte. Je ne dirais pas, cependant, qu’il est facile pour notre espèce de se déconnecter. On nous a forcés dans cette situation. Je me réfère à un aspect crucial de notre sagesse innée que j’appelle Sophia, qui était la déesse Grecque de la sagesse. Cette sagesse féminine sacrée est brutalement réprimée lorsque nous sommes forcés en tant qu’enfants à participer à des rituels de repas sur fond de sang et de violence. Nous devons nous rappeler de la férocité de la programmation ritualisée que nous avons tous endurés. Ceci est extrêmement puissant. Dès le moment ou nous lâchons le sein de notre mère, nous sommes forcés de manger la chair et les sécrétions d’animaux abusés dans les rituels les plus signifiants et sans relâches de notre culture : nos repas quotidiens. Le Véganisme est essentiellement la résurrection de la sagesse féminine de Sophia en chacun de nous, la sagesse qui protège la vie et prend soin de nos enfants ainsi que de la santé de nos communautés et de notre Terre.

VP: Pourriez-vous nous parler d’une histoire personnelle que vous relatez dans votre livre?

Will: Dans le chapitre 14 de “Nourrir la Paix”, je décris l’époque ou j’allais pêcher, attraper quelques poissons et que je les frappais à plusieurs reprises au sol pour les tuer. Avec le recul, 40 ans plus tard, je peux voir que ce fut un moment crucial de ma vie. J’étais un enthousiaste de la pêche dans ma jeunesse et j’étais toujours fier chaque fois que j’attrapais des poissons. Lorsque je suis allé pêcher dans un nouveau contexte de pélerinage spirituel à l’âge de 22 ans, j’ai soudainement vu la pêche sous une complète nouvelle lumière. J’ai vu la violence cruelle et froide de la supercherie et tromperie quand mes œillères sont tombées. J’ai soudainement ressenti de la compassion pour le poisson que je tuais ! Je n’ai jamais plus pêché et après environ deux mois, je n’ai plus jamais mangé de poisson de ma vie.

VP: Considérez-vous que la fondation pour un monde de paix commence avec notre nourriture?

Will: Nos repas de violence cachée sont en train de dévaster la Terre, en torturant des millions de beaux animaux sensibles chaque jour, et en laissant un désastre dans le champ intérieur de nos pensées et sentiments. Les guerres, les maladies, les névroses, les crimes que nous voyons autour de nous et en nous ont leurs genèses dans les guerres, les maladies, les névroses et les crimes violents que nous infligeons à des milliards d’animaux de manière routinière et complètement inutilement. Le sentiment basique de déresponsabilisation que beaucoup d’entre nous ressentons pour changer « le système » dérive directement de nos repas quotidiens qui sont des rituels qui nous gardent en tant qu’agents de domination de l’esclavage et la marchandisation, et nous met en esclavage nous-mêmes !

Je commence à voir un nombre de plus en plus grand d’entre nous qui “comprend” le message de “Nourrir la Paix” et qui le partage avec d’autres, et ceci est la fondation de la guérison de notre monde, de notre culture et de nous-mêmes. Nous continuerons à rester simplement hypocrites dans nos quêtes pour la paix, la justice, et la durabilité écologique jusqu’à ce que nous faisions les connections avec les animaux en tant qu’êtres méritant du respect et les animaux considérés comme produits sur nos assiettes. Lorsque nous nous alignerons de manière authentique avec notre vraie nature de compassion et de sagesse et partagerons cette prise de conscience et cette compréhension libératrice avec les autres, nous serons alors dignes de célébrer nos vies sur cette planète belle et abondante. J’encourage tout le monde à faire un effort pour comprendre les conséquences de nos choix de nourriture, d’enseigner une classe avec sa communauté sur le message de « Nourrir la Paix », et de partager le message de bonté, pas uniquement pour nous-mêmes, mais pour tous les êtres vivants des futures générations. Comme le dit le dicton, « Nous sommes ceux que nous avons attendus ! »

VP: Quel est le message central de votre livre?

Will: Le message essentiel de “Nourrir La Paix” est caché au cœur de notre culture et il s’agit de l’élevage des animaux pour la nourriture et autres produits. Cela demande que chaque personne née dans notre culture soit injectée avec une série de comportements et attitudes qui ne sont pas dans notre meilleur intérêt, et sont dévastateurs pour les animaux et les écosystèmes de la Terre. Certains aspects de cette série d’attitudes sont la mentalité de déconnexion que chaque repas requiert, ainsi qu’une mentalité de domination, élitisme, exclusivisme, et marchandisation d’autres êtres vivants et du monde vivant en général. Le Véganisme est le paradigme alternatif le plus puissant à la maladie interne et externe de notre culture, car ce n’est pas juste une théorie, c’est une pratique. Cela touche toutes les dimensions de notre vie : nos repas, nos vêtements, nos divertissements, et ultimement, la manière dont nous pensons aux autres dans notre vie. Le Véganisme est l’opposé polaire et transcendant de la culture occidentale et c’est ce qui finira par guérir enfin la mentalité violente, oppressive et suicidaire et tous ces malheurs sans fin en créant un nouveau monde de possibilités de liberté, d’égalité et de fraternité pour tous dont nous n’avons jamais rêvé jusqu’à présent. Cependant, nous n’avons pas à nous battre contre l’ancien paradigme! Cela nous donne plus de force ! Au lieu de ça, nous sommes appelés à nous concentrer sur les changements positifs que nous aspirons à voir et les intégrer en nous-mêmes dans nos pensées et comportements en les partageant de manière créative avec tout ceux que nous pouvons.

VP: L’Association Végétarienne de France s’est impliquée par rapport au sommet sur le climat à la Cop 21 de Paris. Quel message auriez-vous aimé donner aux participants de cette conférence sur le climat ?

Will: Victor Hugo est crédité pour avoir dit qu’il n’y a rien de plus puissant qu’une idée dont l’heure arrive. Il y a une évidence montante que le changement climatique global peut très bien amener une catastrophe inconcevable à l’humanité et la Terre durant le siècle prochain. Il se trouve que la force dominante derrière le changement climatique est également derrière la maladie humaine, la pollution de l’environnement, une massive cruauté envers les animaux et toute une vaste palette de dilemmes que nous essayons de résoudre. Le confinement routinier et l’abattage de millions d’animaux chaque jour pour la nourriture est une catastrophe et aurait du être explicitement adressée à la COP 21.

La cause du réchauffement climatique la plus ignorée est manger de la viande et des produits laitiers ; ceci est une grande source d’oxyde nitreux, un gaz à effet de serre 297 fois plus puissant que le dioxyde de carbone, ainsi que le gaz de méthane, qui lui est 30 fois plus puissant. La science est sans équivoque, et de plus, manger des animaux demande des quantités massives de combustibles fossiles, pompant du dioxyde de carbone directement dans l’atmosphère. Nous transportons plus de soixante dix pour cent de notre maïs, soja, avoine et autres céréales et légumineuses aux animaux, en pompant l’eau pour irriguer les champs, en manufacturant des millions de kilos de fertiliseurs et de pesticides à base de combustibles fossile et en enfermant et abattant des milliards d’animaux chaque année. Le résultat final de tout ça est que bien qu’il ne faille que deux calories de combustible fossile pour produire une calorie de protéine de soja et trois calories de blé et de maïs, cela prend 54 calories de combustible fossile pour produire une calorie de protéine de bœuf.

La force première derrière la déforestation est le pâturage du bétail et le défrichement des terres pour faire pousser du soja et autres légumineuses qui vont nourrir les poulets, cochons et poissons des fermes industrielles. Ceci est un contributeur majeur au changement climatique. De plus, soixante pour cent de nos poissons sont élevés industriellement causant une pollution de l’eau sévère et un dommage génétique à la population de poissons sauvages. Notre demande sans limite pour le poisson qui est utilisé pour nourrir les poissons, oiseaux et mammifères des élevages industriels a amené nos océans au bord de l’extinction. Alors que la menace de la déstabilisation du climat mondial continue de grandir, nous commencerons je l’espère à réaliser que l’action la plus effective pour réduire les émissions à effet de serre (et la pollution environnementale) est de réduire la consommation de viande et de produits laitiers.

La recherche a aussi révélé qu’acheter de la viande, des œufs ou des produits laitiers obtenus de manière locale n’a pas un impact significatif sur notre empreinte carbone. De même, comme le récent documentaire Cowspiracy le démontre, manger de la viande, des produits laitiers ou des œufs d’animaux élevés en « plein air » ou de manière « biologique » ne réduit pas substantiellement les émissions de gaz à effet de serre parce que les bovins élevés en plein air, par exemple, ne sont pas engraissés aussi rapidement que ceux des élevages industriels, ce qui cause une plus grande empreinte de gaz à effet de serre dans beaucoup de cas.

A leur crédit, de plus en plus de journalistes (ndlr: On peut citer Jane-Vellez Mitchell, Chris Hedges et Will Potter aux USA et Aymeric Caron en France notamment) se mettent en avant et encouragent les gens à réduire la consommation de viande et de produits laitiers pour sauver la Terre de la catastrophe climatique. Encourageons leur appel ! La situation est critique. Comme le Worldwatch Institute a crument conclu, “Il est devenu apparent que l’appétit humain pour la chaire animale est la force principale derrière chaque catégorie majeure de dommage écologique qui menace le futur de l’humanité. »

VP: Je sais que vous voyagez à travers le monde et que vous donnez des conférences devant des salles complètes. Quel message auriez-vous pour une audience Française ?

Will: Le message principal de “Nourrir la Paix” est de faire des connections essentielles que nous n’avons pas faites auparavant. On nous a tous appris à nous déconnecter et pratiquer cette déconnection à travers nos repas culturellement mandatés. Mon travail est d’adresser cette mentalité d’exclusion presque invisible et ses effets de plusieurs perspectives – l’historique, le psychologique, le social, le spirituel, et l’écologique. Ce que je dis n’est pas nouveau. Pythagore, Buddha, De Vinci, Tolstoï, Einstein, Schweitzer, Gandhi ainsi que beaucoup d’autres l’on dit également, mais plus comme des aphorismes. « Nourrir la Paix » est le premier livre à analyser les connections en profondeur et montrer une image globale de notre culture.

Je pense que les Français ont, de bien des manières, une affinité naturelle au message végane. Les Français sont connus pour le sens du respect de la nature et leur amour de la bonne cuisine et leur sensibilité aux aspects romantiques et aimants de la vie. Le mode de vie végane embrasse et nourrit toutes ces dimensions de notre vie et aussi contribue à des relations familiales et sociales plus saines. La Révolution Française a exemplifié l’idéalisme dont le peuple Français est capable et, encore une fois, le Véganisme est un dévouement profond et venant du cœur aux idéaux de liberté, d’égalité, de solidarité, et d’attention à l’autre, tout ce qui est historiquement cher au cœur du peuple Français. Il y a aussi une aspiration spirituelle qui a caractérisé beaucoup d’aspects de la culture Française. Pour évoluer spirituellement, nous sommes appelés à questionner les récits officiels de violence, et de comprendre notre programmation culturelle. Ceci a bien été enseigné par Voltaire, Rousseau, Pascal, Camus, Sartre, Hugo, de Beauvoir, Bergson, Comte, Teilhard de Chardin, Durkheim, Weil, et beaucoup d’autres philosophes et écrivains Français remarquables.

VP: Merci Will pour vos commentaires pleins d’inspiration. Y-a-t-il autre chose que vous aimeriez ajouter ?

Will: Jusqu’à ce que nous devenions conscients, il est difficile de changer mais en étant conscient, nous pouvons évoluer dans la sagesse et contribuer à un monde plus sain et plus harmonieux. « Nourrir la Paix » montre les racines de nos dilemmes de souffrance, cachés en pleine vue. Son message principal est que nous avons tous été dupés par notre conditionnement culturel en nous voyant comme essentiellement des prédateurs et qu’en mangeant sans relâche comme des prédateurs, nous avons créé des institutions économiques et sociales prédatrices qui causent beaucoup de souffrance. Quand nous nous éveillons à notre vraie nature, nous voyons clairement que notre plus grande joie et satisfaction vient en bénissant, coopérant, créant, donnant, encourageant, aimant, protégeant et en s’intéressant aux autres. Nous voyons notre interconnectivité avec tous les êtres vivants et nous nous éveillons aux vérités spirituelles profondes qui amènent à une liberté authentique.

Commentaires recueillis et traduits de l’anglais par Véronique Perrot – Novembre 2015.

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Sources:

© Copyright Janvier 2016 – Vegan EmpowermentFrancophone / Veronique Perrot – Tout droits réservés. Toute utilisation et/ou publication non-autorisée de ce matériel sans l’autorisation verbale ou écrite de cette auteur et/ou de cette propriétaire est strictement interdite. Des extraits ou des liens peuvent être utilisés si un crédit clair et complet est donné avec une direction spécifique et appropriée vers le contenu original.

Ne jamais perdre courage en évoluant nous-mêmes… moi aussi!

« Nous voulons un monde de paix »

« Ce ne sont pas les cages que nous devons faire plus grande et les murs des abattoirs que nous devons rendre transparents. Ce sont nos cœurs. Lorsque nous faisons de la compassion notre baromètre, nous ne nous contentons pas de violence sur une petite échelle. Nous aspirons à la bonté sur une grande échelle. »

~ Colleen Patrick-Goudreau (9 Octobre, 2013)

La vie est difficile pour les militants. Mais elle l’est encore plus pour les animaux que nous défendons. Il ne faut pas oublier que chaque fois que l’on parle, manifeste ou tient des stands, c’est pour eux, par pour nous. Comme je lai dit dans mon dernier blog, il y a beaucoup de méchanceté entre les militants et c’est très triste. Nous devrions tous être unies et non nous battre pour des différences de tactiques ou d’opinions. Le principal est de faire avancer notre cause et d’avoir un but commun. Les animaux s’en fichent royalement de nos différences. C’est l’égo humain qui crée le chaos sur cette planète.

Je suis coupable aussi. Depuis des années, je fais des efforts pour transmettre mes idées, ma philosophie du monde à tout le monde et j’essaie d’avoir un message clair de compassion, de gentillesse et surtout de bonne communication. Mais je suis encore malheureusement humaine et j’ai beaucoup de travail (comme nous tous!) pour évoluer dans un sens qui représente réellement les valeurs du Véganisme.

On m’a fait du mal, mais j’ai aussi fait du mal à des gens que j’aime beaucoup (et que je continue à aimer en dépit d’eux-mêmes) et je ne suis pas immune à la bêtise humaine qui tente à nous faire sauter les uns sur les autres avant de même les connaitre et de les juger sans avoir tous les faits. Pour tous ceux que j’ai blessés, je suis profondément désolée.

La roue tourne et je ne peux pas réparer mes erreurs mais je peux au moins m’en excuser. Ce qui est triste est que, jusqu’à présent, sur des années de militantisme franco-américain dans lequel il m’est difficile de me situer (à cause des différences énormes entre les deux pays), j’ai eu des remarques du genre « connasse », « pute », « elle ne connait rien au militantisme ». Pire fut quand on a attaqua mon intégrité professionnelle en tant que coach en nutrition végétale en disant que j’allais rendre les gens malades voir même les tuer!.

Pourquoi tant de bêtise dans le mouvement? Parce que les gens, malgré toute leur bonne volonté, veulent voir le monde évoluer sans changer eux-mêmes. Ce n’est pas possible.

Comme l’a dit justement Gandhi: « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ».

Le véganisme et notre travail pour les animaux devrait être fait avec un grand respect de tous et une recherche intérieure pour rectifier et évoluer au-delà du bagage de cochonneries que nous véhiculons en nous depuis notre enfance. C’est un bagage qui est l’inverse de ce que nous devons promouvoir. La colère envers les sadiques des corridas, par exemple, est justifiée mais elle est aussi un reflet de leur propre endoctrinement et de leur propre déconnection empathique. Mais on oublie souvent que nous sommes nous-mêmes encore endoctrinés, même en tant que militants/végans.

Le fait de changer pour les animaux est le premier pas vers un monde meilleur mais il n’est réellement que le premier. Le travail doit aussi être fait à l’intérieur de nous-mêmes. Sans ce travail, on peut crier sur tous les toits mais on ne changera pas les choses plus vite.

J’espère avoir appris de mes erreurs et j’espère aussi que beaucoup plus de militants réfléchirons à leur propre psychologie interne.

Donc être un militant/végan n’est pas simple. Tous les jours, nous sommes humiliés, ridiculisés et moqués mais on oublie que l’on fait de même entre nous mêmes. Cela fait le jeu de ceux à qui nous voulons ouvrir la conscience. Pour reprendre une expression, c’est diviser pour mieux régner.

Les choses sont en train d’évoluer partout. Même s’il y a toujours beaucoup d’horreurs, je suis aussi pleine d’espoir. Je n’ai jamais vu autant de militants dans ma vie, de gens faisant les connections nécessaires et évidentes (rien qu’a mes stands quand je parle avec eux) et d’une plus grande conscience des enjeux écologiques, humains et leurs relations avec les animaux.

On ne peut faire évoluer les choses plus vite que si nous-mêmes évoluons aussi et devenons réellement une grande famille qui s’aime (au lieu de se taper dessus) et unie pour la justice.

Le Capitaine Paul Watson a très bien résumé les choses dans une récente émission d’Arte quand il a dit à propos de Greenpeace: « Tous les membres fondateurs sont partis de Greenpeace. Ils font maintenant partie d’une plus grande bureaucratie. Nous, on est fideles à nos intentions générales. On est petit, c’est d’ailleurs notre volonté. »

Ce que Paul a compris (et il le dit souvent dans toutes ces interventions publiques) est que chacun de nous peux faire une différence individuellement. Les organisations sont bien mais on doit d’abord faire le travail à notre niveau (et je dirai sur nous-mêmes) tout en soutenant les bonnes organisations qui ont un réel message de valeurs pour les animaux et l’écologie.

Comme a dit l’ancien éleveur Howard Lyman (devenu éco-Végan), « On ne peut pas se dire écologiste et manger de la viande ». Et j’ajouterai que l’on ne peut pas se dire aimer les animaux si on continue à consommer leur chair et leur secrétions et en même temps nous taper les uns sur les autres. C’est un travail intérieur que nous devons tous faire… Y compris moi-même!

Comme je l’ai dit plus haut, je suis une optimiste malgré tout car je vois de plus en plus de gens évoluer dans le bon sens et j’espère que dans notre milieu, les défenseurs des animaux et de l’environnement, ne s’arrêteront pas et continuerons à évoluer. Nous ne sommes pas des êtres finis, on doit toujours changer. La vie est comme une école. On apprend quelque chose de nouveau chaque jour. Sans évolution, nous restons des barbares.

Sources:

– Le Capitaine Paul Watson sur Arte

– Son dernier livre aux Editions Actes Sud: Earthforce : Manuel de l’éco-guerrier Je recommande vivement!

Photo: Flag (www.pixabay.com Free photo stock)

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Ignorance et Schizophrénie Morale

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Terme clinique: Schizophrénie: « La schizophrénie est une psychose, c’est-à-dire une maladie mentale dans laquelle le sujet perd le contact avec la réalité et n’est pas conscient de son trouble. Elle se caractérise par des idées délirantes, des hallucinations, l’absence d’émotions ou l’incapacité de planifier des actions. » ~ Futura-Science.com

Schizophrénie morale d’après le Pr. Gary Francione: « Quand je parle de schizophrénie morale, je cherche à décrire la manière délirante et confuse dont nous pensons aux animaux comme une question sociale / morale. Cette confusion peut, bien sûr, comprendre des façons contradictoires ou incohérentes sur notre regard sur les animaux (certains sont membres de la famille, d’autres sont le dîner) mais cela ne signifie pas que je décris une scission classique ou la personnalité multiple. Notre schizophrénie morale, qui consiste à se bercer d’illusions à propos de notre sensibilité animale et les similitudes entre les humains et les autres animaux, et une énorme quantité de confusion sur le statut moral des non-humains, est un phénomène qui est assez compliqué et comporte de nombreux aspects différents . » ~ Gary Francione, A Note on Moral Schizophrenia

En 1896, Emile Zola écrivait un magnifique essai appelé « L’amour des bêtes » dans lequel, avec une grande beauté de langage, il s’horrifiait de la souffrance animale. La France est riche en grands philosophes qui se sont inquiétés, interrogés et se sont même enragés de la souffrance animale.

J’ai quitté la France en 1997, à une époque ou je me cherchais, avec un énorme ras-le-bol de la mentalité Française que je trouvais, alors, d’une négativité affligeante. Mais, malgré tout, j’étais consciente de laisser derrière moi un pays avec une histoire extrêmement riche, une langue magnifique, et une richesse philosophique et intellectuelle énorme.

Nous sommes maintenant au 21eme siècle.

Qu’est-ce que je retrouve presque 20 ans après? J’ai presque peur de le dire mais il le faut bien. Je vois une pauvreté morale et intellectuelle effrayante. Je parcours les réseaux sociaux et je vois des gens incapables d’écrire sans faire des fautes d’orthographes à chaque mot. Même une enseignante, récemment, m’a dit que j’aurai peur de ce qui se passe dans les Lycées. Et surtout, je vois une méchanceté et une pauvreté morale qui m’attristent profondément. Est-ce que mon pays, que j’ai toujours aimé, a tellement dégénéré? Je vois des politiciens à la télévision qui sont des lâches, des hypocrites, incapables de voir la réalité des problèmes et surtout qui se voilent la face par rapport a leurs actions sur la nature, la condition animale et humaine et leur responsabilité vis-à-vis de la communauté globale.

Ne vous y trompez pas, j’ai énormément à dire des Américains aussi, avec beaucoup de critiques similaires (et je ne me gène pas dans mes blogs en Anglais). Mais, comme me l’a dit une amie récemment, malgré mes anglicismes, mes erreurs dans le choix de mes mots (dues aux différences culturelles accumulées pendant presque 20 ans et dont on a été jusqu’à me traiter de « conne »!), mon Français ne s’est pas si dégradé autant que je le pensais.

Ce que vois en France est triste. Il y avait un temps où nous illuminions le monde avec notre richesse culturelle et c’est loin d’être le cas de nos jours. Nous aurions, par exemple, pu être en avance sur beaucoup de pays par rapport a la cause animale parce que beaucoup avant nous le comprenaient déjà, tels que Rousseau, Voltaire, Zola, Lamartine et d’autres.

« Les grands mangeurs de viande sont en général cruels et féroces plus que les autres hommes. » ~ Jean-Jacques Rousseau « Emile ou de l’éducation ».

 

« Il n’est pas vrai que le ventre des hommes soit la cause finale de l’existence des bêtes. » « Qu’y a-t-il de plus repoussant que de se nourrir continuellement de chair de cadavre ? »
Voltaire, végétarien, écrivain et philosophe français.

 

«D’abord, il faudrait classifier. Nous sommes légion, nous autres qui aimons les bêtes. Mais on doit compter aussi ceux qui les exècrent et ceux qui se désintéressent. De là, trois classes : les amis des bêtes, les ennemis, les indifférents. Une enquête serait nécessaire pour établir la proportion. Puis, il resterait à expliquer pourquoi on les aime, pourquoi on les hait, pourquoi on les néglige. Peut-être arriverait-on à trouver quelque loi générale. Je suis surpris que personne encore n’ait tenté ce travail, car je m’imagine que le problème est lié à toutes sortes de questions graves, remuant en nous le fond même de notre humanité. » ~ Emile Zola

 

« On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n’en a pas » ~ Alphonse de Lamartine, végétarien, poète dramaturge et homme politique.

Il n’y a pas de grande richesse intellectuelle aux Etats-Unis dans la grande masse moderne. Elle est même extrêmement pauvre, ignorante et manipulée. Mais il y a des exceptions chez des philosophes plus anciens comme David Henry Thoreau, Ralph Waldo Emerson, Mark Twain (un grand amoureux des animaux) ou encore Isaac Bashevis Singer, écrivain juif polonais naturalisé Américain et prix Nobel de littérature en 1978 qui a dit (entre autres): « Je ne suis pas devenu végétarien pour ma santé, je le suis devenu pour la santé des poulets. ».

Il y a heureusement aussi quelques grands penseurs modernes. Le meilleur que j’ai trouvé ces dernières années est le Dr. Will Tuttle, auteur du best-seller The World Peace Diet (Nourrir La Paix) qui dit dans son ouvrage:

« La suppression de la sensibilisation requise par notre pratique universelle de la marchandisation, de l’asservissement et la tuerie des animaux pour la nourriture génère un « trouble mental construit en nous-mêmes » qui nous pousse vers la destruction non seulement de nous-mêmes, mais des autres créatures et des systèmes vivants de la terre. Parce que cette pratique d’exploiter et de brutaliser les animaux pour la nourriture est venue à être considérée comme normale, naturelle, et inévitable, elle est devenue invisible. »― Will Tuttle, The World Peace Diet: Eating for Spiritual Health and Social Harmony (Nourrir La paix)

A mon grand désolément, je m’aperçois que la France s’est sérieusement dégradée.

Je vois les gens se battre, se « taper sur la gueule » (verbalement ou non) pour « des queues de cerises » (pour reprendre une expression) et encore croire à des stupidités qui sont dépassées depuis longtemps.

Depuis que je suis rentrée, je vois ceci sur les réseaux sociaux par rapport à ceux qui se disent aimer les animaux:

« Non, je ne veux surtout rien imposer à ma famille ». « Ah, mais non, chez moi je suis végétalienne mais chez les autres, c’est différent. » « Je suis végan chez moi, mais en dehors je suis végétarien. » « Je porte du cuir car c’est difficile de trouver des chaussures véganes ». « Mes poules sont heureuses et je mange leurs œufs« . Oh toutes les excuses que je lis depuis que je suis en France et qui n’ont aucun sens pour moi.

C’est amusant: je vois les Allemands, les Anglais, les Américains (pourtant loin d’être dans l’ensemble des lumières) et même les Israéliens avancer sur le véganisme et, pendant ce temps, je vois encore les Français se donner des excuses pour ne surtout pas offenser les autres (et par extension, ne pas faire avancer le véganisme en France).

Si les excuses sont nutritionnelles, je les comprends, car la nutrition végétalienne est encore rabaissée par tous les imbéciles dans les médias qui vivent sur des informations dépassées depuis au moins 30 ans et surtout le culte de la sacro-sainte cuisine française. Par exemple, ils continuent à dire qu’il faut combiner certains aliments pour avoir suffisamment de protéines (notion dépassée et réfutée depuis 30 ans) ou qu’être végétalien n’est pas bon pour les enfants (idem). Mais on est à l’ère de Facebook, Google, et de l’information. Quelle est donc encore l’excuse à ne pas s’éduquer de la part de ceux qui se disent aimer les animaux?

La France, le pays de la belle langue et d’une philosophie riche est-elle devenue un pays de fainéants intellectuels? Je me le demande. Ce n’est pourtant pas l’information qui nous manque. Le site de l’Association Végétarienne de France est rempli d’information nutritionnelle végane (et non végétarienne en fait) et a une tonne de recettes végétaliennes sur leur site et aussi un site dédié et même une page Facebook. Le site de FUDA (Forces Unies pour les Droits des Animaux) a un défi végan avec des recettes! L214 fait constamment des stands sur le véganisme et on se donne encore des excuses pour consommer des produits de violence?

Je me suis souvent demandée ces derniers mois si je serai devenue végane si je n’avais pas été aux Etats-Unis. La réponse est… je ne sais pas. Mon parcours a été complexe. Je me suis d’abord tournée vers les Droits de l’Homme (et surtout de la Femme) quand j’avais une vingtaine d’années (avec Amnesty International). J’ai découvert le Bouddhisme et l’Hindouisme et je suis devenue végétarienne pendant quelques temps. Ensuite, c’était l’écologie (aux USA) et enfin, j’ai trouvé (et compris) le véganisme fin 2006. Et après une transition d’environ un an, parce que j’en apprenais un peu plus chaque jour, le véganisme est devenu évident et j’ai fait une transition logique sans me poser de questions (au départ), comme je l’explique dans une présentation que j’ai faite à Los Angeles en 2014. Cependant, parce que les mythes nutritionnels sont persistants, je me posais des questions (normales) sur ma santé et je ne connaissais AUCUN autre végan!

Est-ce que je me suis assise sur mes lauriers? Non! J’ai fait mes propres recherches, je suis retournée à l’école (et par conséquent, j’ai bénéficiée d’une éducation végane par les meilleurs docteur/scientifiques végans américains) et ensuite, j’ai arrêté de me poser des questions.

Pourquoi je l’ai fait? Parce que je ne voulais pas rester ignorante et surtout savoir répondre aux questions de ceux qui ne savaient pas. Mais surtout, parce que j’en avais marre de voir souffrir les animaux pour des futilités et des mythes dépassés. Je rentre en France et je découvre que ces mêmes mythes, dépassés depuis au moins 30 ans ailleurs, persistent et ne veulent pas lâcher ici. Fainéantise intellectuelle des Français? Je me pose encore une fois la question quand les Américains, qui lisent encore moins que nous, ont développé le véganisme grâce uniquement aux réseaux sociaux. Ouvrez votre ordinateur, faites un peu de recherche, lisez (ou est-ce que les Français ne lisent plus?) et éduquez-vous. C’est aussi simple que ça. Il n’y a même pas besoin nécessairement d’aller à l’école. Ces mêmes docteurs qui m’ont éduqués (et m’ont permis d’éliminer mon diabète notamment) ont des informations partout sur internet.

Des tonnes de livres sont disponibles de nos jours qui répondent à la question des droits des animaux, la nutrition, l’écologie, etc… Il y a aussi une tonne de ressources sur Internet pour des vêtements et produits de beauté et d’entretien qui excluent la souffrance animale. On n’a jamais eu autant de choix. Mais non, on trouve encore des excuses. On ne vit pas au Pole Nord, on vit en Europe!

Etre ignorant mais vouloir apprendre et changer est une bonne chose. Contrairement, savoir mais ne pas vouloir changer, c’est une dissonance morale et une indifférence dégoutante. Dans le premier cas, la personne ne sait pas, mais elle découvre peu à peu et décide de ne plus participer à une souffrance sur les animaux complètement inutile et injustifiée (moralement, biologiquement, etc.). Dans le second cas, la personne sait parfaitement ce qui se passe mais continue comme avant. Oui, c’est ça la schizophrénie morale dont parle Gary Francione.

Les esclavagistes faisaient le même raisonnement avec leurs esclaves africains pour continuer à les exploiter (pour le profit). Et les racistes ne sont pas mieux.

Comme dit Gary Francione:

« Le fait est que la validité des principes moraux ne dépend pas du temps qu’a mis une personne en particulier pour reconnaître leur validité. Aucun de nous n’en doute lorsque des humains sont concernés. Par exemple, si quelqu’un a mis dix ans avant de reconnaître que le racisme est mal et cesser d’employer des épithètes racistes, doit-on en déduire que nous ne devrions pas rendre clair le fait que le racisme est mal ? Bien sûr que non. Est-ce que quiconque oserait suggérer un «Vendredi Sans Blague Raciste» pour fournir à ceux qui mettent du temps à cesser d’être racistes une approche « progressive » de la chose ? Bien sûr que non. »

Hitler faisait ce même raisonnement quand il faisait tuer des millions de gens et que ces docteurs nazis utilisaient la peau, les dents et autres parties du corps des juifs pour fabriquer des objets, comme les savons humains pour les Allemands ainsi que des lampes fabriquées avec de la peau humaine de la même manière que l’on porte la peau des animaux.

On sait maintenant, grâce à de nombreux experts en neurologie animale, que les poissons ont une intelligence équivalente à celle des mammifères. On sait aussi que les cochons sont, non seulement, plus intelligents que nos chiens, mais aussi possèdent l’intelligence d’enfants de 3 ans. On sait aussi qu’une poule protège ses bébés avec le même amour qu’une mère protège son enfant et que ses œufs sont SA propriété et non celle des humains.

Qui nous a donne le droit de vie et de mort sur les animaux? Dieu? Ce même Dieu qui disait que les femmes étaient inférieures et pouvaient mourir à coups de pierres si elles étaient infidèles. Ce même Dieu qui, dans l’Ancien testament, supportait l’esclavage?

Qui d’autre nous donne le droit de vie et de mort sur les animaux? Notre soi-disant supériorité? Comme le disait le philosophe Isaac Bashevis Singer: « Les gens répètent souvent que depuis toujours les hommes ont mangé des animaux, comme justification pour continuer cette pratique. En suivant cette logique, nous ne devons pas essayer d’empêcher les individus de tuer d’autres personnes, puisque cela aussi se fait depuis la nuit des temps. »

Si l’être humain est tellement supérieur, pourquoi est-il incapable de vivre en harmonie avec la nature comme toutes les autres espèces le font? Si l’être humain est si intelligent, pourquoi commet-il des génocides sur des populations entières d’autres humains ET d’autres animaux, alors qu’aucune autre espèce animale dans la nature ne le fait?

Si l’être humain était aussi intelligent qu’il le pense, il ferait, comme Will Tuttle le dit, « des liens évidents » dans sa conscience et comprendrait notamment que d’autres animaux (seulement 5% de VRAIS carnivores sur la planète – sans compter les omnivores) tuent pour survivre alors que la majorité cohabitent pacifiquement. C’est un fait qui est ignoré avec convenance pour justifier l’idée qu’il est « normal » de manger des cadavres et autres « produits » d’origine animale, ce qui est ironique vu que nous sommes physiologiquement herbivores.

Come a dit le Capitaine Paul Watson dans une interview sur Fox TV (dont il a parlé il y a quelques mois à Montpellier): « Les vers de terre sont plus importants que les humains. » Le journaliste, choqué, a répondu: « Comment pouvez-vous dire que les vers de terre sont plus importants que les humains? ». Paul de répondre: « Parce que les vers de terre sont plus importants que les humains. Pour la simple raison qu’ils peuvent vivre sans nous mais nous ne pouvons pas vivre sans eux. Que les abeilles peuvent vivre sans nous, mais que nous ne pouvons pas vivre sans elles. » La planète pourrait parfaitement survivre sans les humains, c’est la vérité que l’on doit s’admettre malgré notre arrogance.

Alors, je vous le demande: quand vous vous asseyez à une table et que vous dites, « aujourd’hui c’est ok, je mange un bout de fromage parce que je ne veux pas offenser ma famille », c’est comme si vous gifliez une vache! Oubliez-vous que ce morceau de fromage (qui parait insignifiant) cache la souffrance d’une mère, qui se fait violer constamment (avec une tige forcée dans son vagin), à qui l’on retire son bébé pour lui voler le lait (qui lui est destiné) et dont les humains n’ont aucun besoin biologique (faisant de nous la seule espèce mammifère sur la planète à voler le lait destiné à une autre espèce ET à l’âge adulte)? Quand sera-t-on sevrés?

Quand vous dites, « c’est difficile d’éviter les œufs » (ce qui est faut si on évite d’acheter des produits fabriqués par des multinationales – ce qui fait de nous des complices dans la destruction de la planète aussi – dans le commerce et que l’on met ses fesses dans une cuisine), vous cautionnez aussi la souffrance de milliers de poules qui vivent (de plus en plus) en cages, pour qui les œufs sont aussi précieux que les ovaires le sont aux femmes qui veulent avoir des enfants et qui sont destinés soit à faire naitre des bébés, soit à être remangés par elles (pour récupérer le calcium qu’elles ont perdu). Encore une fois, il n’y a aucune nécessité biologique à consommer le résultat des menstruations d’une poule.

Trouver des excuses pour ne pas offenser les autres est du spécisme pur et simple. On peut apprendre à dire NON sans offenser les autres. Ca s’appelle la diplomatie et l’éducation. Mon propre père, au début, me faisait la guerre sur mes convictions. J’ai pris la décision qu’un père qui aime vraiment sa fille respecte son éthique. Oui, il mange toujours de la chair animale devant moi mais au moins il ne me casse plus les pieds sur mon « choix » car il a finalement compris que ce n’était pas lui que j’attaquais en refusant l’exploitation animale. Et en plus, il a crée une ligne de produits bios, équitables ET végans! Il n’est peut-être par encore végétalien lui-même mais c’est un changement de sa part dont je suis fière et qui montre que l’on peut évoluer (même à 70 ans!). Maintenant, j’ai des repas végans à la maison.

Mon propre frère, qui s’est moqué de mon éthique végane pendant des années, m’a récemment offert deux livres de Marie Laforet (auteur de plusieurs livres de cuisine végane) pour mon anniversaire! Je ne l’ai pas forcé à changer et je ne lui ai rien demandé. Je n’en ai même jamais vraiment discuté avec lui. Mais j’ai un compte Facebook, donc il sait très bien ce que sont mes priorités dans la vie. Il a fini par comprendre de lui-même (qu’il change lui-même ou non) que je ne changerai pas et il me les a envoyés fièrement!

En France, on est très fort pour se plaindre de tout et protester pour protéger nos jours de congés (ce qui est soit critiqué, soit applaudi par le reste du monde – ça dépend à qui vous parlez). La France est le pays le plus productif d’Europe, d’après le British Office for National Statistics. Pour gueuler dans la rue pour nos droits, on est fort. Mais quand il s’agit de défendre les animaux, en dehors de crier sur les pro-corridas, on se cache derrière des excuses bidons qui ne font pas avancer la cause du véganisme en France. Et c’est même dramatique que certains militants soient anti-corrida, anti-fourrure, etc. mais continuent à avaler des cadavres d’animaux ou leurs sécrétions sans une minute de réflexion sur leur propre dissonance morale.

Après, on s’étonne que nous soyons 20 ans derrière certains pays? Je n’ai jamais entendu un militant américain s’excuser d’être végan ou dire qu’il est végan quand ça l’arrange uniquement. On est végan ou on ne l’est pas. Ce n’est pas l’un ou l’autre. C’est comme se dire esclavagiste à mi-temps!

Les animaux n’ont pas besoin de nos excuses pathétiques. Ils souffrent, sont torturés et massacrés à grande échelle pendant que certains ont peur d’offenser les humains qui participent à ce génocide mondial pour rester dans leurs zones de confort. Ca suffit! C’est le moment de se réveiller. Les chiffres révisés du massacres d’animaux terrestres ne sont plus de 60 milliards par an, ils sont maintenant de 150 MILLIARDS, d’après les calculs très justes de l’Association FUDA.

Quand va-t-on arrêter de se donner des excuses? Quand la planète sera vraiment invivable? On n’arrête pas de nous citer en France le chiffre conservateur de l’ONU sur le rôle de l’Agriculture Animale sur le changement climatique de 18% (environ). C’est un chiffre tellement mal analysé qu’il a été révisé par le WorldWatch Institute (une ONG) à environ 50%. Mais aucun média ne veut citer ce chiffre bien qu’il soit reconnu partout ailleurs et bien expliqué notamment dans le documentaire Cowspiracy.

Franchement, les médias Français et les Français eux-mêmes sont un miroir l’un de l’autre. D’un coté, on voit une discussion qui commence par rapport aux droits des animaux, l’impact écologique et la santé. De l’autre, on continue à baratiner pour trouver des excuses à ne pas changer et surtout continuer comme avant (et même, comble du ridicule, lancer la mode de manger des insectes).

Par ailleurs, qu’elle lassitude que dans un pays, soi-disant plus éclairé que les Etats-Unis notamment, on soit si en arrière sur des questions vitales aussi à notre propre survie (et pas uniquement celle des 1000 espèces d’animaux qui disparaissent sans espoir de retour chaque jour sur la planète).

Je suis d’ailleurs surprise (et quoi qu’un peu choquée) que lorsque l’on parle du véganisme en France, ca ne viens pas des Français eux-mêmes mais des étrangers. A la récente manifestation anti-corrida d’Arles, les seuls interlocuteurs qui ont parlé du véganisme étaient un Italien, le cycliste végan Paolo Barbon et Peter Janssen des Pays-Bas. Je tire d’ailleurs mon chapeau a Jean-Pierre Garrigues, président du CRAC Europe, pour avoir mis ces personnes formidables et braves en avant et pousser le message du véganisme et de l’abolition sous toutes ces formes aux militants anti-corrida (dont certains, je le sais, mangent encore des animaux). C’est encourageant mais il faut que ça aille plus loin.

On aurait du être les leaders éclairés de ce mouvement, mais en fait, pour beaucoup de militants étrangers, nous vivons encore au moyen-âge.

Franchement, j’aimerai bien leur prouver qu’ils ont tord mais ça ne dépend pas que de moi. Je vois cependant des signes encourageants et je veux rester optimiste.

Sources:

– Gary Francione: Mais ça m’a pris 10 ans pour devenir végan. » Et alors ?

– Essai d’Emile Zola datant de 1896: L’Amour des Bêtes.

– Citations de Jean-Jacques Rousseau: Tribunal Animal

– Site de l’Association Végétarienne de France qui a des recettes véganes

– Site de FUDA avec le Défi FUDA

– Site de L214 sur le Véganisme.

Présentation (sous-titrée en Français) que j’ai faite à l’Animal Advocacy Museum (Musée du Militantisme pour les Animaux) à Los Angeles.

– Liste extensive de docteurs, diététiciens végans aux Etats-Unis et ailleurs de mon amie Buttlerflies Katz (J’ai l’honneur d’être inclue): The Vegan Truth blog

– Si vous lisez l’Anglais, procurez-vous ce magnifique livre sur Mark Twain: Mark Twain’s Book of Animals (Jumping Frogs: Undiscovered, Rediscovered, and Celebrated Writings of Mark Twain)

Dr. Will Tuttle: Son livre The World Peace Diet, en Français « Nourrir La Paix » bientôt disponible.

– Livres sur les droits des animaux et le Véganisme disponible en France: Vegan-France.fr

– Habillement, produits de beauté et d’entretien végans sur Internet:

·       Animalsace

·       Listes de boutiques véganes: Vegan-France.fr

·       Chaussures véganes: Esprit, Beyond Skin

·       Cosmétiques/produits de beauté: Boutique Vegan, Arganalife

·       Produits d’entretiens: dans les magasins bio et aussi à Boutique Vegan.

– Article de VegActu critiquant les idioties dites sur l’Emission d’Envoyé Spécial.

– Nouveau livre: « Voir son steak comme un animal mort » de Martin Gilbert et le livre phare de Gary Francione « Introduction au Droits des Animaux ».

– Excellent vidéo: 101 raisons de devenir végétalien (VOS FR HD).

– FUDA calcule le nombre d’animaux massacrés dans le monde: mouvementfuda.com

– Les produits Arganalife de mon père (bravo papa!), bios, végétaliens et qui aident des coopératives de femmes au Maroc.

– Livres de cuisines (fabuleux!) de Marie Laforet sur Amazon.fr

– Les nazis et les objets fait à bases d’humains: Savons et lampes.

– Vidéo que j’ai faite à la manifestation anti-corrida d’Arles le 16 mai avec interview de Peter Janssen de Vegan Streaker Group (notamment). Et vidéo du CRAC Europe.

– Le site Mr. Mondialisation sur le documentaire Cowspiracy. Autres documentaires exceptionnels voir: Vegan-France.fr – Voyez Cowpiracy en VO ST ici: News360.

http://news360x.fr/cowspiracy-le-secret-du-developpement-durable/

– La vérité sur le lait – OneVoice.fr

– Mouvement Fuda sur les Œufs et si vous lisez l’Anglais, ce superbe blog de FreeFromHarm.org sur les œufs.

– Ma présentation à l’Animal Advocacy Museum l’année dernière.

 

Photo: ALF – http://www.Pixabay.com (Royalty Free photos)

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