La « psychologie » des arènes

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Vergèze, le 12 mai 2019, après la mort du premier taureau.

Je vais être claire: non je ne suis pas psychologue. Par contre, cela m’intéresse et il m’est intéressant d’observer les gens, surtout dans des situations qui me sont absolument opposées éthiquement. Sur les stands végans, la mentalité des carnistes est quelque chose qui me fascine.

Maintenant, dans les arènes d’une corrida, je dois dire que cela peut être un grand sujet d’intérêt. Ma curiosité l’emporte et je ne peux résister à l’idée d’essayer de piger ces gens qui aiment voir un animal être torturé alors qu’ils seraient probablement horrifiés s’il s’agissait de leur chien ou chat (quoique?).

Je suis donc allée à un « spectacle » de Corrida ce dimanche, tout d’abord pour filmer ce qui s’y passe mais aussi curieuse de « rencontrer » ces afficionados, ces amoureux de la mort et de la violence envers les taureaux. C’est édifiant.

Avant le spectacle taurin, le passage obligé est la buvette. Pour bonne mesure, j’ai avalé un petit rosé. Je me suis aussi dit que ça aiderait à faire passer ce qui suivrait. Puis j’ai pris le temps de « sympathiser » et discuter avec les gens, me fondre dans leur monde. Si je rencontrais ces gens hors du contexte, je les trouverais très sympathique. Voilà ici le grand paradoxe de cette populace. D’un coté, ils ont l’air civilisés, de l’autre, ils nous apparaissent comme des sadiques qui aiment le sang. Peut-être est-ce simpliste? Mais ce sont pourtant les faits.

Pour entrer dans les arènes, il faut soit être savamment manipulé depuis l’enfance et donc complètememnt embrigadé, ou être bon-ne comédien-ne et ranger ses émotions dans une boite bien fermée. Je me range tentativement en catégorie 2. C’est donc dans une boite bien fermée que j’ai mis tout mon ressenti pour les taureaux et que j’ai joué mon rôle « d’afficionado » convaincue auprès de ces gens « sympathiques » et joyeux (sic). Si l’on est pas capable de le faire, autant sortir des arènes tout de suite.

Le « spectacle » démarre. Les empaillés entrent, saluent la foule (arènes à moitié vides), les chevaux avec des nanas en costumes entrent puis les mecs en blancs chargés du « nettoyage » après chaque mise à mort. Salutations à la foule, applaudissements. Le cortège ressort.

Entre le premier taureau. En suivra 4 autres. Je ne ferai qu’un résumé car le déroulement est singulièrement le même. Les seules variations sont les degrés de boucheries des crétins amateurs sur la piste pour les tuer. Le premier empaillé arrive dans son costume trop serré (au niveau des… bon vous avez compris). Il agite sa cape rouge, réactions de la foule, quelques « holé », rien de grave jusque là. Ensuite viennent les banderilles, gentilles lâmes de plusieurs centimètres équivalentes d’une piqure de rappel pour ces gens mais qui sont bien en fait des couteaux enfoncés dans le corps de l’animal. Puis le crétin empaillé arrive avec son épée qui était cachée sous la cape, et, le cul en arrière (c’est grotesque) s’avance pour viser le cou du taureau. Les spectateurs retiennent leur souffle, je retiens mon dégoût. Il se lance et enfonce maladroitement l’épée dans le corps du taureau qui se met à tourner en rond affolé et certainement en grande souffrance. Le benêt a mal fait le « boulot » car l’épée ressort de moitié (ça arrivera sur 4 taureaux sur 5). A plusieurs, ils continuent à faire tourner l’animal en rond pour le désorienter. Puis il est piqué à la tête à plusieures reprises. Enfin, piqué est un gentil mot. Il réagit à chaque fois. Finalement, il s’écroulera sous les applaudissements des sadiques et dans son propre sang.

A la fin du « spectacle », ma voisine, très enthousiaste de mon « intérêt » pour tout ça m’invite dans son club taurin…. mmm pour étudier plus ces gens, pourquoi pas. Pour devenir comme eux? Certainement pas.

Note intéressante: pendant tout le déroulé, nous pouvions entendre les bruits et sirènes des anti-corridas à l’extérieur, ce qui a fortement énervé ces gens. Un a même dit: « Qu’est-ce qu’ils attendent pour utiliser les canons à eaux contre eux? ». Combiné au vent, ce n’était pas complètement la joie pour ces gens. Autre commentaire amusant celui là: « Je suis sûr que les anticorridas sont payés pour faire ça ».

J’ai enlevé le couvercle sur mes émotions le lendemain. Ces gens là, tristement, ont un couvercle depuis toujours et ne l’enlèveront probablement jamais.

 

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Ci-dessous vidéo du 4ème taureau massacré par les amateurs. Si vous êtes sensibles, je vous ai prévenu.

 

Interview avec France Bleue Gard Lozère 26 Février 2016

Interview réalisée par Sylvie Charbonnier dans l’Invité du 7:50. Discussion sur l’abattoir du Vigan, le Véganisme, la nutrition et l’antispécisme.

Cette interview fait suite au scandal de l’abattoir du Vigan révélé par L214.

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Conférence à Los Angeles: Conditionnement, Histoire & Science: Se libérer pour mieux militer pour d’autres animaux

Conditionnement, Histoire & Science: Se libérer pour mieux militer pour d’autres animaux. Très grand merci à mon ami Lama-Jigme Gyatso (moine bouddhiste végan) que j’ai oublié de mentionner dans la vidéo et qui m’a aidé à me préparer pour cette présentation avec sagesse (et surtout humour). Présentation sous-titrée en Français que j’ai faite à l »Animal Advocacy Museum » (le Musée du Militantisme pour les animaux) de Los Angeles en Mars 2014. Présentation basée en grande partie sur les enseignements du livre « The World Peace Diet » (Nourrir La Paix) du Dr. Will Tuttle et inspiré par des amis et auteurs et ma propre expérience en tant que militante (aux USA). Presentation (subtitled in French and re-edited) done at the Animal Advocacy Museum of Los Angeles in March 2014. Based mostly on the teachings of The World Peace Diet by Dr. Will Tuttle as well as what I learned from friends and authors and my own experience as an activist. Grateful thanks to my friend Lama-Jigme Gyatso who helped me prepare for this presentation with wisdom (and mostly humor).

 

« C’est quoi le Véganisme? » en un livre

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C’est avec un énorme plaisir que je vous annonce la publication de mon premier livre aux Editions Trédaniel Le Courrier du Livre: « C’est quoi le Véganisme? De la théorie à la pratique pour un mode de vie 100% éthique » que je sais beaucoup attendaient.

Ce livre ne se contente pas uniquement de partager ce que nombre d’autres auteur-es ont put dire sur les conditions d’exploitation des animaux mais j’essaie de mettre en lumière également l’histoire de ce mouvement de libération animale qui est ancien, ses origines politiques et sociales, ainsi que d’offrir un guide, que j’ai souhaité le plus simple possible, à tout ceux qui soit, sont déjà en transition vers un mode de vie plus éthique, soit veulent aller encore plus loin. Il est aussi l’occasion de briser des mythes qui continuent à être disséminés notamment dans les médias et la presse.

Je vous conseille de lire l’article que j’ai publié sur l’excellent site « Les 1001 vies » où j’y développe mon approche.

Vous pouvez commander le livre de diverses manières. Tout d’abord, si cela est plus simple pour vous, vous pouvez le trouver sur Amazon.fr et la FNAC.

Pour des raisons éthiques, si vous pouvez le commander dans une petite librairie indépendante, regardez ce site: LesLibrairies.fr

Et il y a bien sûr le site de l’Editeur, le formidable Courrier du Livre, sans qui ce livre n’existerait pas: Guy Trédaniel Editeur -Le Courrier du Livre

Et en dernier lieu, si vous ne le trouvez pas dans votre librairie indépendante locale, ils commanderont le livre pour vous.

Cher Jean-Pierre…

Jean-Pierre Garrigues à la manif de Rodhilan en Octobre 2015
Jean-Pierre Garrigues à la manif de Rodhilan en Octobre 2015 (photo personnelle)

 

Il y a environ 1 an, tu m’as invité à te rencontrer à Alès après que j’eu accepté ton invitation à me joindre au travail du CRAC Europe. Je ne t’avais jamais parlé, seulement croisé durant les combats menés lors des manifestations contre les tortionnaires de la tauromachie.

Nous avons parlé longuement, tu m’as offert un café, et surtout tu m’as accordé ta confiance. Cela, je ne l’oublierai jamais.

Je suis engagée dans la cause animale, notamment, depuis environ 10 ans. J’ai côtoyé des centaines de militants, des leaders de la cause animale de nombreux pays ici et outre Atlantique. Peu ont laissé une trace mémorable dans mon esprit vue la superficialité souvent intéressée et souvent tristement peu sincère de leur engagement pour les animaux non-humains.

Tu étais clairement différent: désintéressé, sincère, bon, humain, et surtout tu plaçais le combat pour les taureaux au-dessus des égos, au-dessus du tiens. C’est une chose très rare dans l’univers animaliste de rencontrer une personnalité à la fois charismatique mais sans orgueil, quelqu’un avec un grand cœur pour les animaux et les humains. Peu de gens possèdent les vertus de militant totalement engagé mais qui ne cherche pas à évincer les autres pour se promouvoir lui-même mais qui, au contraire, aime l’unité.

Jean-Pierre, tu faisais partie de ce très petit cercle de grands leaders. A titre personnel, je n’ai pas oublié l’adorable petit cadeau que tu m’as envoyé Noël dernier et que je conserve précieusement.

J’ai appris beaucoup à ton contact: la détermination, la gentillesse, le dévouement à une grande cause mais aussi aux autres. Même lorsque tu étais malade, tu prenais le temps de nous servir chez toi pendant que nous nous régalions des merveilles culinaires de ton épouse Coloma. J’en garde de très bons souvenirs.

Parce que mes convictions profondes font que je considère la mort uniquement comme un passage, je suis convaincue que je te reverrai, prêt encore et toujours à défendre les opprimés. Lorsque ce sera le cas, compte sur moi comme les taureaux ont pu compter sur toi.

Paix à ton âme. Avec toute mon affection. Ce n’est qu’un au revoir.

 

Jean-Pierre Garrigues (1964-2017) pour toujours dans nos cœurs.

 

Le Vénézuéla: l’excuse bidon pour taper sur « l’hérétique » Mélenchon

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Maracaibo – http://www.pixabay.com

Difficile d’être le représentant d’un mouvement altermondialiste, humaniste, écologiste, social et même qui défend les animaux avec force par les temps qui courent lorsqu’on fait face à des médias et des militants de tous poils qui vous tapent dessus en se servant constamment de la situation au Venezuela.

Les médiacrates et leurs cohorts de « journalistes » (ce mot veut-il encore dire quelque chose vu l’ambiguïté du métier?) rabachent les mots « Venezuela », « Chavez », « Maduro » et surtout « dictature » en boucle pour défendre une vision du monde que Jean-Luc Mélenchon et ce pays mettent à mal d’arguments.

10 milliardaires détiennent 90% de la presse (voir un excellent détail de qui détient quoi ici). Comme l’explique l’excellent site Osons Causer: « Tous nos quotidiens nationaux (Le Monde, Libération et Le Figaro), toutes nos chaînes d’info (LCI, I-Télé, BFM-TV), l’essentiel des hebdomadaires de référence (Le NouvelObs, L’Express, Le Point) et des chaînes de TV privées (Canal+, TF1) appartiennent à de grands milliardaires. » 

Dans ces conditions, ils imposent évidemment leur opinion néolibérale au travers de « journalistes » soigneusement sélectionnés pour être d’accord avec eux. Il faut dire que vu les petits avantages qu’ils ont, ils se gardent bien d’avoir leurs propres opinions (si elles diffèrent du pouvoir). On comprend alors qu’il y a un réel problème de pluralisme médiatique et de vraie liberté de la presse en France. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Reporters Sans Frontières, dans son classement de la liberté de la presse 2017, ait placé la France en 39ème position devant le Royaume Uni et après l’Organisation des Etats de la Caraïbe orientale, un comble au pays des droits de l’homme (et de la femme).

Pour comprendre le Venezuela, il faut en comprendre l’histoire et l’influence du néocolonialisme sur le pays. Comme l’explique Ignacio RAMONET, Ancien Directeur du Monde Diplomatique et Président de l’Association Mémoire de luttes, « En raison des fabuleux trésors de son sous-sol, en particulier les hydrocarbures, le Venezuela est un pays très riche. Mais presque toutes ses richesses ont été accaparées pendant plus d’un siècle par les élites dirigeantes et des entreprises multinationales. Jusqu’à l’élection d’Hugo Chavez, en 1999, le peuple n’en recevait que des miettes. Plus de la moitié des Vénézuéliens vivaient sous le seuil de pauvreté (70,8% en 1996). La révolution bolivarienne a placé la volonté politique au poste de commande. Grâce à l’implication populaire, elle a permis à l’Etat de se réapproprier les secteurs stratégiques de l’économie, recouvrer la souveraineté nationale et procéder à une redistribution de la richesse au profit des services publics et de tous les laissés-pour-compte. »

Ce que veulent les néolibéraux et les multinationales qui dominent les états, notamment l’empire Américain (car lorsqu’on a 686 bases militaires partout dans le monde – hors Etats-Unis, on n’est plus juste une nation, on est un empire(1)), c’est déstabiliser des pays comme le Venezuela (on l’a vu en Irak et au Chili) pour y installer des oligarques pouvant à nouveau s’approprier les richesses et les partager entre eux. Le peuple ne compte pas. La CIA, qui a récemment avoué être derrière la déstabilisation au Venezuela, noie les médias de propagande anti Maduro et anti-chaviste et soutient la soit-disant « opposition » qui est en fait une extrême droite qui brûle vifs ceux qui ont l’air Chaviste car ils ont la peau noir. De plus, 90% des médias au Venezuela sont également détenus par des oligarques, donc d’opposition, ce que nos médias ne nous disent évidemment pas en prétendant que le président Maduro serait contre la liberté de la presse.

Comme l’explique Le Monde Diplomatique: « Du côté de la presse écrite, la situation est encore plus tranchée : sur 10 quotidiens de diffusion nationale, 9 sont des opposants déclarés au gouvernement. Si l’on étudie le contenu des articles d’opinion publiés dans quatre d’entre eux au mois de janvier 2007, on obtient les résultats suivants : pour El Nacional, 112 hostiles, 87 neutres et 6 favorables ; pour El Universal, les chiffres correspondants sont 214, 89 et 9 ; pour Ultimas Noticias, 31, 59 et 18 ; pour El Mundo, 49, 39 et 15. Ce qui ne les empêche pas de recevoir de la publicité des entreprises, des agences et des collectivités publiques.

Prétendre que la liberté d’expression est menacée au Venezuela relève donc de la plus indigne mauvaise foi. Il suffit de s’arrêter devant un kiosque à journaux ou de passer une heure devant un poste de télévision pour être convaincu du contraire. C’est même sans doute le seul pays du monde où, dans le passé, des appels publics à l’assassinat du président n’ont pas entraîné des poursuites judiciaires. »

 

« L’opposition« 

« On croyait avoir tout vu de la part de l’extrême droite vénézuélienne (rhabillée en « combattante de la démocratie » par les médias français) : formation par les paramilitaires colombiens, terrorisme, attentats à l’explosif, destructions de centres de santé et de maternités, sous-traitance de violences par la pègre, utilisation d’enfants-mercenaires, assassinats et tortures. » Egalité & Réconciliation

Cette opposition est également largement financée.

Comme l’explique Réseau International: « Wikileaks a révélé qu’à travers le Bureau des Initiatives de Transition (OTI) de l’USAID, Washington a remis à 300 organisations vénézuéliennes civiles 15 millions de dollars sous prétexte de « droits de l’homme » et de programmes d’éducation, dit le rapport. Un autre document de l’ambassade des Etats-Unis à Caracas intitulé « Demande de fonds pour aider à renforcer les Gouvernements locaux et les groupes de la société civile » déclassifié par le chargé d’affaires de l’époque de l’ambassade John Caulfield aussi été révélé. L’ambassade considérait que les 7 millions de dollars approuvés pour le financement de l’opposition vénézuélienne en 2009 étaient insuffisants, c’est pourquoi elle a demandé à Washington d’y ajouter 3 millions de plus. Cela amènera le Parlement vénézuélien à réformer la Loi organique contre la délinquance organisée et le financement du terrorisme en 2011 pour contrôler les mouvements d’argent venu de l’étranger pour porter atteinte à la République. »

Bien entendu, la CIA est la spécialiste de la déstabilisation dans des tas de pays et pas seulement en Amérique du Sud. Pour sans rendre compte, je recommande notamment le remarquable livre de l’activiste et journaliste Canadienne Naomi Klein « La stratégie du choc : La montée d’un capitalisme du désastre » qui démontre point par point l’hégémonie et l’impérialisme américain à commencer (d’un point de vue économique) avec la Chicago School de Milton Friedman qui a engendré par la suite les politiques de Pinochet au Chili (grace au coup d’état organisé par la CIA), de Thatcher et Reagan et qui se poursuivent jusqu’à, en ce qui nous concerne, Hollande (recruté par les « Young Leaders » en 1996) et Macron. Vous pouvez aussi voir le documentaire du même nom (sous-titrée) ici

Mais toutes ces informations, vous ne les entendrez JAMAIS des médiacrates bien trop occupés à prêcher la religion néolibérale. Pourquoi je l’appelle religion, me direz-vous? parce que le dogme néolibéral est répété comme étant la seule vérité, le « There is no alternative » de Thatcher. Toute personne voulant présenter une opinion différente est donc un hérétique. Il/Elle sera crucifié-e par les médias, ridiculisé-e, moqué-e, traité-e de dictateur-trice. Quel plus grand exemple de cela que ce que les médias ont fait à Jean-Luc Mélenchon pendant (après et encore) la campagne présidentielle, avec l’aide de leur armée de militants ignorants et prêts à monter au créneau pour défendre la vérité absolue du capitalisme du maître Friedman (dont la grande majorité n’a jamais entendu parler d’ailleurs). Le prêche dure depuis 30 ans et une génération entière est née entre temps et a été élevée par les médias sur cette religion.

« Le clergé, souvent inculte et très mal renseigné sur la Bible, du moins le bas clergé, était conçu comme une médiation entre le peuple et le Livre. L’église catholique voulait à tout prix avoir le monopole de la diffusion de l’information, la doctrine, pour pouvoir contrôler la foi donc la croyance. Les gueux, les serfs étaient soumis à un contrôle étroit que Foucault aurait qualifié de « biopouvoir ». Pour asseoir cette domination sur les esprits, l’église règlementait fermement la diffusion de la doctrine, excommuniait, imposait une doctrine unique (toute ressemblance avec la pensée du même métal ne serait pas fortuite), contrôlait les moyens de diffusion (scriptoriums dans les monastères, lieux fermés, interdits aux laïcs), et contribuait à maintenir les masses dans l’illettrisme.

C’est effectivement à la fois le comportement et l’objectif des principaux médias aujourd’hui. Il est remarquable de constater que dans « l’affaire Mélenchon », aucun journaliste n’a pris le temps de se demander si, par hasard, le fonctionnement moderne des médias n’était pas exempt de toute critique. Absolument aucune auto-critique, aucune trace de recul sur les pratiques journalistiques, cela rappelle, évidemment le postulat d’infaillibilité du Pape lorsqu’il s’exprime ex-cathedra (c’est-à-dire en tant que docteur de la foi, en situation d’enseignement) défini solennellement en 1870. » AgoraVox en 2010.

Il n’est donc pas surprenant que beaucoup défendent avec cette foi aveugle la doctrine néolibérale sans même regarder au delà des apparences. La grande majorité du peuple est tellement endoctrinée qu’elle ne questionne rien ou si peu (ou n’a pas le temps d’ailleurs trop préocupée à survivre). Pourtant le néolibéralisme est ce qui est en train de détruire la planète, permet que l’esclavage moderne concerne 46 millions de personnes, chiffres de 2016 (en majorité les enfants et les femmes) et que 70 milliards d’animaux terrestres et 1 milliards d’animaux marins soient torturés, mutilés et massacrés pour des raisons futiles (non nécessaires) qu’est l’alimentation carnée car cela enrichit le cartel de l’agroalimentaire, la FNSEA, etc. Et on pourrait ajouter la souffrance et les morts au travail, la pollution et tant d’autres choses que j’ai essayé de couvrir du mieux que je pouvais et dans les limites du monde de l’édition dans mon livre « La révolution végane: pourquoi et comment changer. »(2)

Abordez une autre philosophie économique, par exemple le Marxisme, et tout de suite des gens soit-disant bien informés vous sortiront le « stalinisme » et ses horreurs. Mais le stalinisme n’est qu’une perversion du Marxisme tout comme l’Etat Islamique est une perversion de l’Islam. Que des tarés s’emparent d’une philosophie ou d’une religion pour en faire n’importe quoi et l’utilisent comme excuse pour avoir du pouvoir n’invalide en rien la philosophie originale. Mais cela est dur à comprendre pour les gens peu habitués à décortiquer ce qu’ils entendent et surtout lire et entendre autre chose que la propagande. Cela demande de réapprendre à avoir un esprit critique, une chose plus vraiment apprise à l’école.

Jean-Luc Mélenchon n’a JAMAIS dit qu’il voulait transformer la France en Venezuela, Cuba ou Equateur mais que leurs modèles étaient des sources d’inspiration pour lui sachant que la situation de la France n’est pas la même que celle de ces pays. Mais pour comprendre ce que Mélenchon veut dire, il faut savoir lire au delà de l’ALBA, qui n’est rien d’autre qu’une alliance des états d’Amérique du Sud (là où se trouve la Guyanne française) et comprendre ce que c’est réellement. Après tout la France est engagée avec le MERCOSUR (et d’autres), une organisation d’Amérique Latine bien plus « dangereuse » que l’ALBA car libre-échangiste.

Que Jean-Luc Mélenchon se sente proche idéologiquement du Venezuela est certain. Qu’il veuille faire de la France un nouveau Venezuela (Cuba, Equateur, choisissez le pays, ça change à chaque élection), est faux, quoi qu’en disent les prêcheurs de la « grande messe du 20 heures ». Pour autant, cela n’empêchera pas que le mouvement de la France Insoumise continue à grandir (et à leur faire peur) et que de plus en plus de gens conscients, éduqués et surtout pas dupes de la propagande continuent à désirer un autre modèle pour la France comme pour le monde qui ne soit pas basé sur des traités de libre-échange destructeurs, la marchandisation du vivant (les animaux considérés comme des objets par exemple), l’égoïsme mais au contraire la fraternité, le partage et le respect du monde vivant.

(1) A titre comparatif, les Français et les Russes ont 10 bases chacun dans d’autres pays.

(2) à paraître en Avril 2018.

 

Photo: http://www.pixabay.com site gratuit de photos

Sources:

  • Désinformation sur le Vénézuela par Bernard Cassen, 30 mai 2007 dans Le Monde Diplomatique
  • 1996, « Young Leaders » recrute François HollandeZE Journal 19 mai 2016 (« L’objectif, mettre en pratique les idées de l’économiste Milton Friedman de l’école de Chicago: baisse des déficits par le démantèlement des services publics aux dépens de l’intérêt général… privatisation, déréglementation du droit du travail et réduction des dépenses sociales…pour le plus grand profit des multinationales. »)
  • Comme Emmanuel Macron, Edouard Philippe a suivi le programme « Young Leaders » mis en place par la French American FoundationZE Journal 16 Mai 2017
  • L’Ecole de ChicagoWikipedia (visionné le 28 Août 2017)
  • Le Marché Commun du Sud (Mercosur)Wikipedia (visionné le 28 Août 2017)
  • Médias et Venezuela : qui étouffe qui ? Le Monde Diplomatique 14 Décembre 2010
  • Venezuela : Combien de médias possède la CIA pour attaquer le pays ? Médiapart 20 Octobre 2016
  • Tous les pays où les Etats-Unis ont une présence militaireRéseau International 11 Avril 2015
  • Profession Journaliste – Documentaire sur YouTube (« Dans le jeu trouble du commerce de l’information, la position du journaliste est ambiguë. Est-il animé par le désir d’informer ou par la nécessité de gagner sa vie ? Avec Julien Brygo, François Ruffin, Sophie Divry et Annie Lacroix-Riz. »

  • Jean-Luc Mélenchon présente la conférence de Rafael Correa aux AmFis d’été de la France InsoumiseYouTube La Luciole Mélenchantée publié le 25 Août 2017

  • [#JLMDÉSINTOX] – QU’EST-CE QUE L’ALBA ? YouTube publié le 16 Avril 2017

  • #RDLS25 : MÉDIAS, ALLIANCE BOLIVARIENNE (ALBA), EAU MORTELLE, LILLE, HOLOGRAMMES – Jean-Luc Mélenchon sur YouTube publié le 15 Avril 2017

  • L’esclavage moderne touche 46 millions de personnes dans le mondeLes Echos (avec abonnement)

  • Documentaire – La Stratégie du Choc avec Naomi Klein sur YouTube

  • Livre « La stratégie du choc : La montée d’un capitalisme du désastre » de Naomi Klein – Amazon.fr
  • Venezuela : un homme brûlé vif par les « manifestants » anti-Maduro: Le vrai visage de la contestationEgalité & Réconciliation 25 mai 2017
  • Venezuela : la majorité des victimes tuées dans les violences de l’opposition ! AgoraVox le média citoyen 3 Août 2017
  • Venezuela : Comment est financée l’opposition violenteRéseau International 3 Juin 2017 (« En décembre 2010, le site Wikileaks publie des documents diplomatiques secrets du gouvernement des Etats-Unis contenant des informations sur les réunions avec des personnalités de l’opposition vénézuélienne, des coordinations, des offres et sur différentes sortes d’aide canalisées par l’ambassade des Etats-Unis à Caracas. Après avoir contrôlé les documents révélés, l’agence de presse AVN a publié un rapport qui donnait des détails sur ces documents. L’un des plus importants était signé par Robert Downes, ex conseiller politique de l’ambassade des Etats-Unis à Caracas et s’intitulait « 5 points stratégiques de l’équipement dans le pays pour le soutien du programme de l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID). Dans celui-ci, les Etats-Unis se proposaient de réaliser une série d’actions entre 2004 et 2006 pour organiser le départ du chavisme du pouvoir politique.Les 5 points du document étaient : « le renforcement des institutions démocratiques, pénétrer la base politique de Chávez, diviser le chavisme, protéger les commerces vitaux pour les Etats-Unis et isoler Chávez internationalement, » précise AVN. »)
  • Leçons vénézuéliennes + LA CIA CONFIRMEMédiapart 26 Juillet 2017
  • La vérité sur le Venezuela – Ignacio RAMONET, Ancien Directeur du Monde Diplomatique, Président de l’Association Mémoire de luttes – La Lettre Diplomatique et sur Le Grand Soir
  • Les privilèges des journalistes sont-ils vrais? Le blog politique de Jacques Heurtault 15 Février 2013
  • Milton Friedman… Chicago boys… Néolibéralisme fascisant… AgoraVox le média Citoyen 12 Juillet 2014
  • Médias français : qui possède quoiLe Monde Diplomatique Juillet 2016
  • Les nouveaux chiens de garde (de Serge Halimi) – Bande annonce documentaire_11.01.2012 sur YouTube (le film entier n’est malheureusement plus disponible gratuitement mais je recommande vivement de l’acheter!).
  • Médias : pourquoi 10 milliardaires contrôlent-ils notre information ? Osons Causer
  • Journalisme et médiacratie : un nouveau clergéAgoraVox Le Média Citoyen 5 Avril 2010

 

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Quand les « vilains » ne sont pas que ceux que l’on combat

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Il existe une maladie chez les militants animalistes que j’appellerai le « refus de se regarder dans le miroir ».

Cela fait plus de 10 ans que je suis dans le mouvement végan/animaliste, que ce soit aux Etats-Unis ou en France, et je crois pouvoir dire y avoir tout vu.  Aux Etats-Unis, j’ai connus des pervers narcissiques, des drogués, des imbus d’eux-mêmes et des champions de la superficialité « Hollywood style ». Quand je suis arrivée en France, une excellente amie m’a dit: « tu verras, les militants français sont pires que les américains ». Elle avait tristement raison.

Je peux résumer les militants animalistes avec de nombreux mots: passionnés, courageux, chiants, hypocrites, égoïstes, altruistes, opportunistes, dédiés et même méchants. Si vous militez depuis longtemps vous-même, vous avez certainement attribué ces mots à toutes sortes de personnes autour de vous. Le militantisme rassemble des égos de toutes sortes sous chaque étiquette.

J’ai connu les meilleurs militants comme j’ai connu les pires. En cela, ils ne sont aucunement différents du commun des mortels. Leur seule différence est l’intérêt qu’ils portent aux animaux non-humains et C’EST TOUT! Ils ne sont pas supérieurs aux autres et ils ont les mêmes fichus défauts… et c’est bien le problème.

Je n’ai pas la prétention de me croire parfaite, loin de là. J’ai même énormément de défauts. J’ai seulement la satisfaction de pouvoir me regarder dans le miroir en sachant que je n’ai fait de mal à personne consciemment. Et je me suis TOUJOURS excusée si j’avais commis un tord envers quelqu’un, une bonne habitude même pas apprise de mes parents mais qui me paraît être normale, un petit quelque chose qui manque sérieusement chez beaucoup de gens.

Il serait bien de temps en temps pour certains de regarder leurs propres actes envers ceux qui sont dans leur camp car c’est bien là que tout déraille sérieusement dans ce « mouvement ».

Par exemple quand:

  • des militants se servent de la notoriété des autres et surtout de leur travail de longue haleine pour les trainer dans la boue et utilisent ce travail à leur propre profit et pour leurs propres égos. A travailler: L’humilité.
  • des militants vous traitent de salaup(e)s juste pour avoir utilisé maladroitement la langue. Oui, ils sont parfaits et ne commettent jamais d’erreurs eux-même. A travailler: le discernement.
  • des militants, qui se disent altruistes et pleins de compassion, souhaitent la mort de ceux qui sont très malades physiquement ou en grande difficulté à l’intérieur du mouvement. Peut-on enfin dire que c’est dégoutant? A travailler: le respect de l’autre.
  • des militants relativement « neufs » croient déjà tout savoir et crachent sur le travail des « anciens » qui ont travaillé des années pour que ces « jeunes » écervelés puissent prendre le relai. Ces « jeunes » n’ont d’ailleurs aucune gratitude pour ce qui a été fait pour leur faciliter les choses et profitent bien de ce qu’ils ont appris jusqu’à ce qu’ils ne fassent que des erreurs. A travailler: L’orgueil.
  • des militants, des végans en plus, souhaitent la mort non seulement aux leurs mais à ceux qu’ils opposent, bien loin de la préoccupation morale d’ « être le changement que l’on veut voir dans le monde », autrement dit pratiquer ce que l’on prêche, une idée morale au coeur même du véganisme notamment. Ils oublient d’où ils viennent eux-mêmes, autrement dit qu’ils n’ont pas toujours été végans/animalistes et qu’ils étaient auparavent comme ceux qu’ils haïssent. Le véganisme n’est pas en effet uniquement une préoccupation matérialiste mais aussi une attitude morale qui demande donc une certaine droiture. A travailler: La compassion pour tous les êtres vivants (y compris les humains).

Franchement, quand nous nous permettons de nous dire comme faisant partie d’un mouvement pour la libération animale (et les humains sont des animaux aussi), nous avons un énorme travail à faire d’abord sur nous-mêmes avant de prétendre vouloir sauver les autres. Il faudrait peut-être se sauver soit-même en premier si on veut réellement prétendre faire avancer les droits des animaux non-humains.

On peut noter d’ailleurs que ceux qui font avancer le mieux la cause sont souvent les plus humbles, les moins bavards et ceux qui agissent le plus. Ceux qui gueulent le plus et souhaitent du mal aux autres sont généralement ceux qui en font le moins. C’est tout dire…

 

L’humilité ne consiste pas à se considérer comme inférieur, mais à être affranchi de l’importance de soi. ~ Matthieu Ricard

 

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Mon vote d’adhésion pour le vivant

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© Getty Images Alain Jocard

Je dois vous faire une confession. Je n’ai jamais cru au vote et je n’ai voté qu’une seule fois dans ma vie, pour les dernières élections Européennes. J’habitais alors aux Etats-Unis et je me suis sentie appellée à faire mon « devoir de citoyenne » à des milliers de kilomètres de la France. Mais c’est à 47 ans (le mois du premier tour) que je prendrai une décision que je n’ai jamais contemplé auparavant: réellement voter pour mes idées et surtout pour un programme auquel je crois profondément.

La moitié du pays est actuellement indécise ou désinteressée des élections et qui peut la blâmer. De la droite à la gauche, tout nous semble pourris. Tout ceux qui pouvaient paraître honnêtes ne le sont bien sur pas. Avec ce spectacle pathétique, qu’est-ce qu’une anti-raciste, anti-sexiste et anti-spéciste comme moi pourrait y trouver?

Il y a quelques mois, je suis tombée sur une video d’un discours de Jean-Luc Mélenchon. Ce bonhomme à la voix tonitruante était raffraichissant. Tiens, celui-là semble dire tout haut aux puissants ce que beaucoup d’entre nous pensent tout bas ou nous disons entre nous. Il parle de justice sociale, d’écologie, de sécurité sociale à 100%, d’agriculture paysanne et il, chose nouvelle pour un politicien, parle des animaux en disant qu’ils ne sont pas des objets. Et en plus, il explique pourquoi et surtout comment il veut le faire avec chiffres à l’appuis. Quoi? C’est qui ce type?

Alors, intéressée, mais étant quelqu’un de méfiante, j’ai décidé d’en savoir plus sur ce candidat nouveau pour moi. (Je n’ai pas connu sa campagne de 2012 étant aux Etats-Unis). De plus il parlait comme une de mes personnalités préférées (et que je connais depuis 15 ans): Bernie Sanders. Ok, maintenant je suis réellement intéressée.

J’ai donc acheté son programme (seulement 3 euros) et je l’ai lu avec des « wow » très américains à chaque page. Puis je suis allée sur son site et j’ai vu qu’il y avait des livrets thématiques sur tout le programme détaillant le pourquoi et le comment. En même temps, la campagne étant largement entamée, j’ai essayé de voir ce que les autres avaient à dire d’intéressant… autrement dit rien, ce qui aurait été suffisant dans le passé pour m’éloigner des élections totalement.

Jean-Luc Mélenchon n’a pas été fiché « voyoux » par le Canard Enchainé ou tout autre média que je connaisse. D’ailleurs, il est le premier à admettre être privilégié par son salaire d’élu (il veut les faire baisser) comparé à des gens comme moi techniquement sous le seuil de pauvreté. Il a travaillé depuis l’âge de 16 ans à la lutte sociale et a su s’adapter et évoluer avec son temps et reconnaître ses erreurs (par exemple signer le traité de Mastricht) et quitter ce qui lui paraissait plus que pourri (Le PS et sa ligne néolibérale similaire à la droite n’ayant plus rien à voir avec le PS qu’il avait rejoint jeune homme). Sa biographie, « Le choix de l’insoumission » faite sous forme d’entretien, révèle non seulement son enfance et ses racines mais aussi ses positions et combats depuis plus de 40 ans et surtout révèle sa consistence de valeurs tout en évoluant avec son temps (vers le combat écologique).

Lorsqu’il dénonce les médias comme l’arme de l’oligarchie, il ne fait que dire la vérité puisqu’ils sont détenus par 8 milliardaires en France (5 corporations aux Etats-Unis) qui disent aux gens comment penser (« journalistes » notamment), comment être de bons consommateurs abrutis du néolibéralisme (publicité), etc. et font en sorte de soit donner un lavage de cerveau idéologique aux gens soit les abrutir d’imbécilités pour rabaisser leurs capacités à penser. Ces médias, vassaux des oligarques des grandes entreprises et des partis qui les servent ont fait en sorte qu’un homme comme Bernie Sanders, avec son extraordinaire vote populaire, puisse être éliminé (illégalement et honteusement) de la course qui lui aurait certainement permis de fermer la porte au fasciste Trump.

Si je cite Bernie Sanders, un homme droit qui n’a jamais dévié de ses convictions en 50 ans de politique, c’est parce que j’ai été saisie par les similitudes entre lui et Jean-Luc Mélenchon et par leur intégrité et dévouement passionnés respectifs pour la justice.

Mais quand Bernie, devenu lui aussi un fervent défenseur de la planète ne parlait que d’énergies renouvelables, Jean-Luc Mélenchon parle également d’une certaine forme de « décroissance » avec sa règle verte (« Ne pas prendre plus à la planète que ce qu’elle ne peut reconstituer »), car pour faire marcher cette règle, il faut nécessairement entrer dans une décroissance saine. Et il va encore plus loin en s’attaquant à l’élevage « productiviste », autrement dit industriel dans lequel les animaux ne sont plus que des machines torturées ainsi qu’à la pollution par les pesticides de nos terres. Mieux encore, il parle des animaux avec respect et demande que « l’on sorte des protéines carnées ». Bernie Sanders, avec tout mon respect pour lui, n’a jamais été aussi loin et pourtant j’ai écrit un blog de support pour lui aussi.

Les dégoutés de la politique reproche aussi à Jean-Luc Mélenchon d’être « en colère » et d’avoir une grande gueule. Il se dit « indigné » et je pense que c’est une bonne chose d’avoir quelqu’un d’indigné ou en colère quand on voit la société et le monde actuel avec ses millions de pauvres, ses 70 milliards d’animaux torturés et massacrés pour une chose aussi futile et inutile qu’un bout de bidoche quand nous pourrions économiser de l’argent, éviter de détruire l’écosystème en mangeant, comme il le dit, des algues et du quinoa (et certains se moquent de ça??) ce qui éviterait aussi des dépense inutiles à notre système de santé dans lequel 80% des dépenses sont liées à nos désastreuses habitudes alimentaires. Oui on peut avoir un système de santé à 100% remboursé avec les idées qu’il propose dans le programme « L’Avenir en Commun » et si on arrête de nous polluer et de nous faire manger de la merde bourrée de pesticides et des animaux élevés dans des souffrances que l’on n’affligerait jamais à nos chiens et chats. Ce n’est pourtant pas sorcier de manger des protéines végétales qui contiennent tout ce dont le corps a besoin (les animaux ne les fabriquent pas plus que le calcium ou les omégas 3 d’ailleurs contrairement aux mythes savamment répandus).

Il est facile de se résigner en ne votant pas. C’est comme les enfants, on peut tous en avoir. Mais après il faut les assumer. Une république, c’est comme un enfant mis au monde mais malmené par des parents irresponsables. On peut changer cela en prenant nos responsabilités car nous sommes tous tributaires les uns des autres. Des hommes et surtout des femmes se sont battus pour le droit de vote et il m’aura fallut longtemps pour en comprendre l’importance. Et quand je vois quelqu’un comme Jean-Luc Mélenchon défendre les femmes autant (et toute sa vie), je lui doit bien aussi ça.

Les élections en France sont encore libres. Personne, comme aux Etats-Unis, ne nous empêche de voter, en tant que citoyens, si l’on a fait de la prison ou si notre couleur de peau n’est pas la bonne pour les élites. Mais je vois des forces extrêmes à droites, calquées sur les mouvements d’extrêmes droites, comme ceux que j’ai vu aux Etats-Unis, qui, si mis au pouvoir (et ce sont aussi ceux qui apparaissent les plus modérés) qui peuvent tourner notre pays soit en théocratie (Fillon et ses groupuscules de la droite catho), en pays de fascistes (Le Pen a très bien vendu son marketing pour « nettoyer » l’image du FN mais est toujours proche des néo-nazis) et le néolibéralisme de la finance et des banquiers exemplifiée par Macron et ses Uber bus et la banque Rothschild. Rappelons également que Jean-Luc Mélenchon a voté contre le CETA, un traité ignoble qui me rappelle ce que Bill Clinton a fait avec NAFTA et ses résultats: 3 millions de fermiers mexicains déshérités et forcés d’émigrer vers les Etats-Unis pour survivre. Et après les Trump et Le Pen de ce monde se plaignent des immigrés alors que leur caste crée la misère que l’on voit dans le monde.

Je recopie ici quelque chose que j’ai écris sur Facebook :

« J’aurai 47 ans le 12 avril prochain. Sur 47 ans de vie, 18 se sont passés aux USA ou j’ai pu voir comment les gens y survivent, je dis bien survivent (pas les riches bien sur) et j’ai retenu plusieurs choses de cette vie là: Notre système de santé est un million de fois supérieur au leur et nous devons le protéger. La sécurité sociale à 100% est possible! Notre nourriture devient de plus en plus américaine et nous, comme eux, devenons de plus en plus obèses. Donc il faut stopper l’américanisation alimentaire (autrement dit la merde US) d’envahir notre pays et revenir à une vraie agriculture paysanne 100% bio. Notre système d’éducation est encore bien supérieur à celui des américains (qui sont une masse largement ignorante, peu éduquée mais avec un bon cœur). Notre éducation, délabrée, est en train de créer des générations d’Uber gamins idiots et obsédés uniquement par la téléréalité. Vive la vrai éducation qui ouvre les consciences et apprend le sens critique! L’Amérique est un pays magnifique avec des paysages magnifiques et des populations formidables (je pense aux Indiens notamment) mais elle a un président qui ne croit même pas au dérèglement climatique et pense que c’est une invention des chinois. Notre président (et vous savez à qui je pense) devrait mettre l’écologie, le 100% renouvelable et la fin de l’agriculture et de l’élevage industriel au centre de sa campagne si nous voulons tous survivre (et notamment nos enfants). Aux abstentionnistes, si vous voulez un monde meilleur, rester chez soi ne changera rien vu que votre abstention n’est pas prise en compte et elle est la porte ouverte aux racistes, sexistes et spécistes. »

Alors, tant que nous en avons le droit, exprimons nous à travers le vote et demandons une VIème République avec une constituante écrite par nous et non les riches, première mesure du programme de la France Insoumise et de Jean-Luc Mélenchon.

Photo: Getty

Sources: Blog sur Bernie Sanders (en anglais): A Vegan for Bernie: Reflections from a decade-long supporter

Jean-Luc Mélenchon; discours Place de la République pour une VIème République: Défilé pour la VIème République

 

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