Ignorance et Schizophrénie Morale

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Terme clinique: Schizophrénie: « La schizophrénie est une psychose, c’est-à-dire une maladie mentale dans laquelle le sujet perd le contact avec la réalité et n’est pas conscient de son trouble. Elle se caractérise par des idées délirantes, des hallucinations, l’absence d’émotions ou l’incapacité de planifier des actions. » ~ Futura-Science.com

Schizophrénie morale d’après le Pr. Gary Francione: « Quand je parle de schizophrénie morale, je cherche à décrire la manière délirante et confuse dont nous pensons aux animaux comme une question sociale / morale. Cette confusion peut, bien sûr, comprendre des façons contradictoires ou incohérentes sur notre regard sur les animaux (certains sont membres de la famille, d’autres sont le dîner) mais cela ne signifie pas que je décris une scission classique ou la personnalité multiple. Notre schizophrénie morale, qui consiste à se bercer d’illusions à propos de notre sensibilité animale et les similitudes entre les humains et les autres animaux, et une énorme quantité de confusion sur le statut moral des non-humains, est un phénomène qui est assez compliqué et comporte de nombreux aspects différents . » ~ Gary Francione, A Note on Moral Schizophrenia

En 1896, Emile Zola écrivait un magnifique essai appelé « L’amour des bêtes » dans lequel, avec une grande beauté de langage, il s’horrifiait de la souffrance animale. La France est riche en grands philosophes qui se sont inquiétés, interrogés et se sont même enragés de la souffrance animale.

J’ai quitté la France en 1997, à une époque ou je me cherchais, avec un énorme ras-le-bol de la mentalité Française que je trouvais, alors, d’une négativité affligeante. Mais, malgré tout, j’étais consciente de laisser derrière moi un pays avec une histoire extrêmement riche, une langue magnifique, et une richesse philosophique et intellectuelle énorme.

Nous sommes maintenant au 21eme siècle.

Qu’est-ce que je retrouve presque 20 ans après? J’ai presque peur de le dire mais il le faut bien. Je vois une pauvreté morale et intellectuelle effrayante. Je parcours les réseaux sociaux et je vois des gens incapables d’écrire sans faire des fautes d’orthographes à chaque mot. Même une enseignante, récemment, m’a dit que j’aurai peur de ce qui se passe dans les Lycées. Et surtout, je vois une méchanceté et une pauvreté morale qui m’attristent profondément. Est-ce que mon pays, que j’ai toujours aimé, a tellement dégénéré? Je vois des politiciens à la télévision qui sont des lâches, des hypocrites, incapables de voir la réalité des problèmes et surtout qui se voilent la face par rapport a leurs actions sur la nature, la condition animale et humaine et leur responsabilité vis-à-vis de la communauté globale.

Ne vous y trompez pas, j’ai énormément à dire des Américains aussi, avec beaucoup de critiques similaires (et je ne me gène pas dans mes blogs en Anglais). Mais, comme me l’a dit une amie récemment, malgré mes anglicismes, mes erreurs dans le choix de mes mots (dues aux différences culturelles accumulées pendant presque 20 ans et dont on a été jusqu’à me traiter de « conne »!), mon Français ne s’est pas si dégradé autant que je le pensais.

Ce que vois en France est triste. Il y avait un temps où nous illuminions le monde avec notre richesse culturelle et c’est loin d’être le cas de nos jours. Nous aurions, par exemple, pu être en avance sur beaucoup de pays par rapport a la cause animale parce que beaucoup avant nous le comprenaient déjà, tels que Rousseau, Voltaire, Zola, Lamartine et d’autres.

« Les grands mangeurs de viande sont en général cruels et féroces plus que les autres hommes. » ~ Jean-Jacques Rousseau « Emile ou de l’éducation ».

 

« Il n’est pas vrai que le ventre des hommes soit la cause finale de l’existence des bêtes. » « Qu’y a-t-il de plus repoussant que de se nourrir continuellement de chair de cadavre ? »
Voltaire, végétarien, écrivain et philosophe français.

 

«D’abord, il faudrait classifier. Nous sommes légion, nous autres qui aimons les bêtes. Mais on doit compter aussi ceux qui les exècrent et ceux qui se désintéressent. De là, trois classes : les amis des bêtes, les ennemis, les indifférents. Une enquête serait nécessaire pour établir la proportion. Puis, il resterait à expliquer pourquoi on les aime, pourquoi on les hait, pourquoi on les néglige. Peut-être arriverait-on à trouver quelque loi générale. Je suis surpris que personne encore n’ait tenté ce travail, car je m’imagine que le problème est lié à toutes sortes de questions graves, remuant en nous le fond même de notre humanité. » ~ Emile Zola

 

« On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n’en a pas » ~ Alphonse de Lamartine, végétarien, poète dramaturge et homme politique.

Il n’y a pas de grande richesse intellectuelle aux Etats-Unis dans la grande masse moderne. Elle est même extrêmement pauvre, ignorante et manipulée. Mais il y a des exceptions chez des philosophes plus anciens comme David Henry Thoreau, Ralph Waldo Emerson, Mark Twain (un grand amoureux des animaux) ou encore Isaac Bashevis Singer, écrivain juif polonais naturalisé Américain et prix Nobel de littérature en 1978 qui a dit (entre autres): « Je ne suis pas devenu végétarien pour ma santé, je le suis devenu pour la santé des poulets. ».

Il y a heureusement aussi quelques grands penseurs modernes. Le meilleur que j’ai trouvé ces dernières années est le Dr. Will Tuttle, auteur du best-seller The World Peace Diet (Nourrir La Paix) qui dit dans son ouvrage:

« La suppression de la sensibilisation requise par notre pratique universelle de la marchandisation, de l’asservissement et la tuerie des animaux pour la nourriture génère un « trouble mental construit en nous-mêmes » qui nous pousse vers la destruction non seulement de nous-mêmes, mais des autres créatures et des systèmes vivants de la terre. Parce que cette pratique d’exploiter et de brutaliser les animaux pour la nourriture est venue à être considérée comme normale, naturelle, et inévitable, elle est devenue invisible. »― Will Tuttle, The World Peace Diet: Eating for Spiritual Health and Social Harmony (Nourrir La paix)

A mon grand désolément, je m’aperçois que la France s’est sérieusement dégradée.

Je vois les gens se battre, se « taper sur la gueule » (verbalement ou non) pour « des queues de cerises » (pour reprendre une expression) et encore croire à des stupidités qui sont dépassées depuis longtemps.

Depuis que je suis rentrée, je vois ceci sur les réseaux sociaux par rapport à ceux qui se disent aimer les animaux:

« Non, je ne veux surtout rien imposer à ma famille ». « Ah, mais non, chez moi je suis végétalienne mais chez les autres, c’est différent. » « Je suis végan chez moi, mais en dehors je suis végétarien. » « Je porte du cuir car c’est difficile de trouver des chaussures véganes ». « Mes poules sont heureuses et je mange leurs œufs« . Oh toutes les excuses que je lis depuis que je suis en France et qui n’ont aucun sens pour moi.

C’est amusant: je vois les Allemands, les Anglais, les Américains (pourtant loin d’être dans l’ensemble des lumières) et même les Israéliens avancer sur le véganisme et, pendant ce temps, je vois encore les Français se donner des excuses pour ne surtout pas offenser les autres (et par extension, ne pas faire avancer le véganisme en France).

Si les excuses sont nutritionnelles, je les comprends, car la nutrition végétalienne est encore rabaissée par tous les imbéciles dans les médias qui vivent sur des informations dépassées depuis au moins 30 ans et surtout le culte de la sacro-sainte cuisine française. Par exemple, ils continuent à dire qu’il faut combiner certains aliments pour avoir suffisamment de protéines (notion dépassée et réfutée depuis 30 ans) ou qu’être végétalien n’est pas bon pour les enfants (idem). Mais on est à l’ère de Facebook, Google, et de l’information. Quelle est donc encore l’excuse à ne pas s’éduquer de la part de ceux qui se disent aimer les animaux?

La France, le pays de la belle langue et d’une philosophie riche est-elle devenue un pays de fainéants intellectuels? Je me le demande. Ce n’est pourtant pas l’information qui nous manque. Le site de l’Association Végétarienne de France est rempli d’information nutritionnelle végane (et non végétarienne en fait) et a une tonne de recettes végétaliennes sur leur site et aussi un site dédié et même une page Facebook. Le site de FUDA (Forces Unies pour les Droits des Animaux) a un défi végan avec des recettes! L214 fait constamment des stands sur le véganisme et on se donne encore des excuses pour consommer des produits de violence?

Je me suis souvent demandée ces derniers mois si je serai devenue végane si je n’avais pas été aux Etats-Unis. La réponse est… je ne sais pas. Mon parcours a été complexe. Je me suis d’abord tournée vers les Droits de l’Homme (et surtout de la Femme) quand j’avais une vingtaine d’années (avec Amnesty International). J’ai découvert le Bouddhisme et l’Hindouisme et je suis devenue végétarienne pendant quelques temps. Ensuite, c’était l’écologie (aux USA) et enfin, j’ai trouvé (et compris) le véganisme fin 2006. Et après une transition d’environ un an, parce que j’en apprenais un peu plus chaque jour, le véganisme est devenu évident et j’ai fait une transition logique sans me poser de questions (au départ), comme je l’explique dans une présentation que j’ai faite à Los Angeles en 2014. Cependant, parce que les mythes nutritionnels sont persistants, je me posais des questions (normales) sur ma santé et je ne connaissais AUCUN autre végan!

Est-ce que je me suis assise sur mes lauriers? Non! J’ai fait mes propres recherches, je suis retournée à l’école (et par conséquent, j’ai bénéficiée d’une éducation végane par les meilleurs docteur/scientifiques végans américains) et ensuite, j’ai arrêté de me poser des questions.

Pourquoi je l’ai fait? Parce que je ne voulais pas rester ignorante et surtout savoir répondre aux questions de ceux qui ne savaient pas. Mais surtout, parce que j’en avais marre de voir souffrir les animaux pour des futilités et des mythes dépassés. Je rentre en France et je découvre que ces mêmes mythes, dépassés depuis au moins 30 ans ailleurs, persistent et ne veulent pas lâcher ici. Fainéantise intellectuelle des Français? Je me pose encore une fois la question quand les Américains, qui lisent encore moins que nous, ont développé le véganisme grâce uniquement aux réseaux sociaux. Ouvrez votre ordinateur, faites un peu de recherche, lisez (ou est-ce que les Français ne lisent plus?) et éduquez-vous. C’est aussi simple que ça. Il n’y a même pas besoin nécessairement d’aller à l’école. Ces mêmes docteurs qui m’ont éduqués (et m’ont permis d’éliminer mon diabète notamment) ont des informations partout sur internet.

Des tonnes de livres sont disponibles de nos jours qui répondent à la question des droits des animaux, la nutrition, l’écologie, etc… Il y a aussi une tonne de ressources sur Internet pour des vêtements et produits de beauté et d’entretien qui excluent la souffrance animale. On n’a jamais eu autant de choix. Mais non, on trouve encore des excuses. On ne vit pas au Pole Nord, on vit en Europe!

Etre ignorant mais vouloir apprendre et changer est une bonne chose. Contrairement, savoir mais ne pas vouloir changer, c’est une dissonance morale et une indifférence dégoutante. Dans le premier cas, la personne ne sait pas, mais elle découvre peu à peu et décide de ne plus participer à une souffrance sur les animaux complètement inutile et injustifiée (moralement, biologiquement, etc.). Dans le second cas, la personne sait parfaitement ce qui se passe mais continue comme avant. Oui, c’est ça la schizophrénie morale dont parle Gary Francione.

Les esclavagistes faisaient le même raisonnement avec leurs esclaves africains pour continuer à les exploiter (pour le profit). Et les racistes ne sont pas mieux.

Comme dit Gary Francione:

« Le fait est que la validité des principes moraux ne dépend pas du temps qu’a mis une personne en particulier pour reconnaître leur validité. Aucun de nous n’en doute lorsque des humains sont concernés. Par exemple, si quelqu’un a mis dix ans avant de reconnaître que le racisme est mal et cesser d’employer des épithètes racistes, doit-on en déduire que nous ne devrions pas rendre clair le fait que le racisme est mal ? Bien sûr que non. Est-ce que quiconque oserait suggérer un «Vendredi Sans Blague Raciste» pour fournir à ceux qui mettent du temps à cesser d’être racistes une approche « progressive » de la chose ? Bien sûr que non. »

Hitler faisait ce même raisonnement quand il faisait tuer des millions de gens et que ces docteurs nazis utilisaient la peau, les dents et autres parties du corps des juifs pour fabriquer des objets, comme les savons humains pour les Allemands ainsi que des lampes fabriquées avec de la peau humaine de la même manière que l’on porte la peau des animaux.

On sait maintenant, grâce à de nombreux experts en neurologie animale, que les poissons ont une intelligence équivalente à celle des mammifères. On sait aussi que les cochons sont, non seulement, plus intelligents que nos chiens, mais aussi possèdent l’intelligence d’enfants de 3 ans. On sait aussi qu’une poule protège ses bébés avec le même amour qu’une mère protège son enfant et que ses œufs sont SA propriété et non celle des humains.

Qui nous a donne le droit de vie et de mort sur les animaux? Dieu? Ce même Dieu qui disait que les femmes étaient inférieures et pouvaient mourir à coups de pierres si elles étaient infidèles. Ce même Dieu qui, dans l’Ancien testament, supportait l’esclavage?

Qui d’autre nous donne le droit de vie et de mort sur les animaux? Notre soi-disant supériorité? Comme le disait le philosophe Isaac Bashevis Singer: « Les gens répètent souvent que depuis toujours les hommes ont mangé des animaux, comme justification pour continuer cette pratique. En suivant cette logique, nous ne devons pas essayer d’empêcher les individus de tuer d’autres personnes, puisque cela aussi se fait depuis la nuit des temps. »

Si l’être humain est tellement supérieur, pourquoi est-il incapable de vivre en harmonie avec la nature comme toutes les autres espèces le font? Si l’être humain est si intelligent, pourquoi commet-il des génocides sur des populations entières d’autres humains ET d’autres animaux, alors qu’aucune autre espèce animale dans la nature ne le fait?

Si l’être humain était aussi intelligent qu’il le pense, il ferait, comme Will Tuttle le dit, « des liens évidents » dans sa conscience et comprendrait notamment que d’autres animaux (seulement 5% de VRAIS carnivores sur la planète – sans compter les omnivores) tuent pour survivre alors que la majorité cohabitent pacifiquement. C’est un fait qui est ignoré avec convenance pour justifier l’idée qu’il est « normal » de manger des cadavres et autres « produits » d’origine animale, ce qui est ironique vu que nous sommes physiologiquement herbivores.

Come a dit le Capitaine Paul Watson dans une interview sur Fox TV (dont il a parlé il y a quelques mois à Montpellier): « Les vers de terre sont plus importants que les humains. » Le journaliste, choqué, a répondu: « Comment pouvez-vous dire que les vers de terre sont plus importants que les humains? ». Paul de répondre: « Parce que les vers de terre sont plus importants que les humains. Pour la simple raison qu’ils peuvent vivre sans nous mais nous ne pouvons pas vivre sans eux. Que les abeilles peuvent vivre sans nous, mais que nous ne pouvons pas vivre sans elles. » La planète pourrait parfaitement survivre sans les humains, c’est la vérité que l’on doit s’admettre malgré notre arrogance.

Alors, je vous le demande: quand vous vous asseyez à une table et que vous dites, « aujourd’hui c’est ok, je mange un bout de fromage parce que je ne veux pas offenser ma famille », c’est comme si vous gifliez une vache! Oubliez-vous que ce morceau de fromage (qui parait insignifiant) cache la souffrance d’une mère, qui se fait violer constamment (avec une tige forcée dans son vagin), à qui l’on retire son bébé pour lui voler le lait (qui lui est destiné) et dont les humains n’ont aucun besoin biologique (faisant de nous la seule espèce mammifère sur la planète à voler le lait destiné à une autre espèce ET à l’âge adulte)? Quand sera-t-on sevrés?

Quand vous dites, « c’est difficile d’éviter les œufs » (ce qui est faut si on évite d’acheter des produits fabriqués par des multinationales – ce qui fait de nous des complices dans la destruction de la planète aussi – dans le commerce et que l’on met ses fesses dans une cuisine), vous cautionnez aussi la souffrance de milliers de poules qui vivent (de plus en plus) en cages, pour qui les œufs sont aussi précieux que les ovaires le sont aux femmes qui veulent avoir des enfants et qui sont destinés soit à faire naitre des bébés, soit à être remangés par elles (pour récupérer le calcium qu’elles ont perdu). Encore une fois, il n’y a aucune nécessité biologique à consommer le résultat des menstruations d’une poule.

Trouver des excuses pour ne pas offenser les autres est du spécisme pur et simple. On peut apprendre à dire NON sans offenser les autres. Ca s’appelle la diplomatie et l’éducation. Mon propre père, au début, me faisait la guerre sur mes convictions. J’ai pris la décision qu’un père qui aime vraiment sa fille respecte son éthique. Oui, il mange toujours de la chair animale devant moi mais au moins il ne me casse plus les pieds sur mon « choix » car il a finalement compris que ce n’était pas lui que j’attaquais en refusant l’exploitation animale. Et en plus, il a crée une ligne de produits bios, équitables ET végans! Il n’est peut-être par encore végétalien lui-même mais c’est un changement de sa part dont je suis fière et qui montre que l’on peut évoluer (même à 70 ans!). Maintenant, j’ai des repas végans à la maison.

Mon propre frère, qui s’est moqué de mon éthique végane pendant des années, m’a récemment offert deux livres de Marie Laforet (auteur de plusieurs livres de cuisine végane) pour mon anniversaire! Je ne l’ai pas forcé à changer et je ne lui ai rien demandé. Je n’en ai même jamais vraiment discuté avec lui. Mais j’ai un compte Facebook, donc il sait très bien ce que sont mes priorités dans la vie. Il a fini par comprendre de lui-même (qu’il change lui-même ou non) que je ne changerai pas et il me les a envoyés fièrement!

En France, on est très fort pour se plaindre de tout et protester pour protéger nos jours de congés (ce qui est soit critiqué, soit applaudi par le reste du monde – ça dépend à qui vous parlez). La France est le pays le plus productif d’Europe, d’après le British Office for National Statistics. Pour gueuler dans la rue pour nos droits, on est fort. Mais quand il s’agit de défendre les animaux, en dehors de crier sur les pro-corridas, on se cache derrière des excuses bidons qui ne font pas avancer la cause du véganisme en France. Et c’est même dramatique que certains militants soient anti-corrida, anti-fourrure, etc. mais continuent à avaler des cadavres d’animaux ou leurs sécrétions sans une minute de réflexion sur leur propre dissonance morale.

Après, on s’étonne que nous soyons 20 ans derrière certains pays? Je n’ai jamais entendu un militant américain s’excuser d’être végan ou dire qu’il est végan quand ça l’arrange uniquement. On est végan ou on ne l’est pas. Ce n’est pas l’un ou l’autre. C’est comme se dire esclavagiste à mi-temps!

Les animaux n’ont pas besoin de nos excuses pathétiques. Ils souffrent, sont torturés et massacrés à grande échelle pendant que certains ont peur d’offenser les humains qui participent à ce génocide mondial pour rester dans leurs zones de confort. Ca suffit! C’est le moment de se réveiller. Les chiffres révisés du massacres d’animaux terrestres ne sont plus de 60 milliards par an, ils sont maintenant de 150 MILLIARDS, d’après les calculs très justes de l’Association FUDA.

Quand va-t-on arrêter de se donner des excuses? Quand la planète sera vraiment invivable? On n’arrête pas de nous citer en France le chiffre conservateur de l’ONU sur le rôle de l’Agriculture Animale sur le changement climatique de 18% (environ). C’est un chiffre tellement mal analysé qu’il a été révisé par le WorldWatch Institute (une ONG) à environ 50%. Mais aucun média ne veut citer ce chiffre bien qu’il soit reconnu partout ailleurs et bien expliqué notamment dans le documentaire Cowspiracy.

Franchement, les médias Français et les Français eux-mêmes sont un miroir l’un de l’autre. D’un coté, on voit une discussion qui commence par rapport aux droits des animaux, l’impact écologique et la santé. De l’autre, on continue à baratiner pour trouver des excuses à ne pas changer et surtout continuer comme avant (et même, comble du ridicule, lancer la mode de manger des insectes).

Par ailleurs, qu’elle lassitude que dans un pays, soi-disant plus éclairé que les Etats-Unis notamment, on soit si en arrière sur des questions vitales aussi à notre propre survie (et pas uniquement celle des 1000 espèces d’animaux qui disparaissent sans espoir de retour chaque jour sur la planète).

Je suis d’ailleurs surprise (et quoi qu’un peu choquée) que lorsque l’on parle du véganisme en France, ca ne viens pas des Français eux-mêmes mais des étrangers. A la récente manifestation anti-corrida d’Arles, les seuls interlocuteurs qui ont parlé du véganisme étaient un Italien, le cycliste végan Paolo Barbon et Peter Janssen des Pays-Bas. Je tire d’ailleurs mon chapeau a Jean-Pierre Garrigues, président du CRAC Europe, pour avoir mis ces personnes formidables et braves en avant et pousser le message du véganisme et de l’abolition sous toutes ces formes aux militants anti-corrida (dont certains, je le sais, mangent encore des animaux). C’est encourageant mais il faut que ça aille plus loin.

On aurait du être les leaders éclairés de ce mouvement, mais en fait, pour beaucoup de militants étrangers, nous vivons encore au moyen-âge.

Franchement, j’aimerai bien leur prouver qu’ils ont tord mais ça ne dépend pas que de moi. Je vois cependant des signes encourageants et je veux rester optimiste.

Sources:

– Gary Francione: Mais ça m’a pris 10 ans pour devenir végan. » Et alors ?

– Essai d’Emile Zola datant de 1896: L’Amour des Bêtes.

– Citations de Jean-Jacques Rousseau: Tribunal Animal

– Site de l’Association Végétarienne de France qui a des recettes véganes

– Site de FUDA avec le Défi FUDA

– Site de L214 sur le Véganisme.

Présentation (sous-titrée en Français) que j’ai faite à l’Animal Advocacy Museum (Musée du Militantisme pour les Animaux) à Los Angeles.

– Liste extensive de docteurs, diététiciens végans aux Etats-Unis et ailleurs de mon amie Buttlerflies Katz (J’ai l’honneur d’être inclue): The Vegan Truth blog

– Si vous lisez l’Anglais, procurez-vous ce magnifique livre sur Mark Twain: Mark Twain’s Book of Animals (Jumping Frogs: Undiscovered, Rediscovered, and Celebrated Writings of Mark Twain)

Dr. Will Tuttle: Son livre The World Peace Diet, en Français « Nourrir La Paix » bientôt disponible.

– Livres sur les droits des animaux et le Véganisme disponible en France: Vegan-France.fr

– Habillement, produits de beauté et d’entretien végans sur Internet:

·       Animalsace

·       Listes de boutiques véganes: Vegan-France.fr

·       Chaussures véganes: Esprit, Beyond Skin

·       Cosmétiques/produits de beauté: Boutique Vegan, Arganalife

·       Produits d’entretiens: dans les magasins bio et aussi à Boutique Vegan.

– Article de VegActu critiquant les idioties dites sur l’Emission d’Envoyé Spécial.

– Nouveau livre: « Voir son steak comme un animal mort » de Martin Gilbert et le livre phare de Gary Francione « Introduction au Droits des Animaux ».

– Excellent vidéo: 101 raisons de devenir végétalien (VOS FR HD).

– FUDA calcule le nombre d’animaux massacrés dans le monde: mouvementfuda.com

– Les produits Arganalife de mon père (bravo papa!), bios, végétaliens et qui aident des coopératives de femmes au Maroc.

– Livres de cuisines (fabuleux!) de Marie Laforet sur Amazon.fr

– Les nazis et les objets fait à bases d’humains: Savons et lampes.

– Vidéo que j’ai faite à la manifestation anti-corrida d’Arles le 16 mai avec interview de Peter Janssen de Vegan Streaker Group (notamment). Et vidéo du CRAC Europe.

– Le site Mr. Mondialisation sur le documentaire Cowspiracy. Autres documentaires exceptionnels voir: Vegan-France.fr – Voyez Cowpiracy en VO ST ici: News360.

http://news360x.fr/cowspiracy-le-secret-du-developpement-durable/

– La vérité sur le lait – OneVoice.fr

– Mouvement Fuda sur les Œufs et si vous lisez l’Anglais, ce superbe blog de FreeFromHarm.org sur les œufs.

– Ma présentation à l’Animal Advocacy Museum l’année dernière.

 

Photo: ALF – http://www.Pixabay.com (Royalty Free photos)

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3 réflexions au sujet de « Ignorance et Schizophrénie Morale »

  1. Bonjour et bienvenue en France, royaume du foie gras, de la corrida et autres charmantes « traditions » !

    Si j’approuve complètement votre approche étant végane moi-même j’ai deux remarques sur votre article:

    – Vous reconnaissez vous-même qu’il vous a fallu 1 an pour passer du végétarisme au véganisme. Changer une personne, ça peut prendre du temps. Changer un pays c’est le travail de toute une génération. Je comprends bien votre tristesse et votre irritation à voir des messages comme « chacun son choix » ou « je suis végan à la maison et omnivore en société » mais encore une fois, changer ça prend du temps. Les végétariens qui sont en transition ou en réflexion par rapport au véganisme sont souvent la cible de moqueries, de l’aggresivité des carnistes, ou pire encore de la sollicitue de leur entourage qui croit qu’ils vont mourir de malnutrition. Si d’un autre côté ils se font fouetter par des véganes purs et durs qui trouvent qu’ils n’avancent pas assez vite dans « LA » bonne direction, on risque de décourager ceux-là même qui font le plus d’efforts. Rappelez-vous que vous avez vous-même mangé de la viande toute une partie de votre vie, en considérant ça comme parfaitement normal, et qu’il vous a fallu du temps pour changer.

    – Le parallèle entre les camps de la mort nazis et les abattoirs industriels modernes a du sens et il a été utilisé par de nombreux auteurs (Peter Singer, Matthieu Ricard, etc). Cependant d’après les historiens spécialisés dans la Shoah comme Georges Bensoussan on n’a pas de preuves d’utilisation des corps des personnes massacrées pour fabriquer du savon ou des abats-jours. Utiliser cela comme argument est donc un peu délicat. En revanche ce qui est attesté historiquement ce sont les expériences scientifiques horribles avec des cobaye humains (par Mengele et d’autres). Les Japonais en ont fait également beaucoup en Birmanie et en Chine. Dans ce cas le parallèle avec la vivisection et les expériences pratiquées de nos jours sur des animaux est évident et il fournir à mon avis un argument plus solide. Le principe de base est celui-ci: à partir du moment où l’on considère l’Autre comme un object, qu’on nie sa dignité et son droit à disposer de son propre corps, tout devient possible, même le pire.

    Mais rassurez-vous, il y a bien des véganes en France, et si on n’en est qu’au tout début, c’est un mouvement qui semble prendre l’ampleur chaque jour. Surtout dans la génération qui vient. La révolution est en marche…

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    1. Bonsoir et merci beaucoup pour vos commentaires que j’apprécie. En ce qui concerne la différence entre les Etats-Unis et la France, je me rend compte que les choses ont progressés la-bas beaucoup plus vite bien ce soit le pays du fast food – McDonalds, KFC et des multinationale comme Monsanto pour les OGM. Nous ne sommes pas un pays qui ait inventé ces industries destructives et malsaines. Je pense que, comme me l’a fait remarquer une amie récemment, le fait que les taux d’obésité ainsi que le fait que l’élevage industriel (99% de tout ce qui est vendu la-bas) ont grandement contribué à une réaction plus rapide de gens qui sont ainsi devenus militants et végans.

      Comme vous l’avez remarqué, très justement, tout le monde ne devient pas végan du jour au lendemain. Pas plus la-bas qu’ici mais la grande différence est que les militants US sont plus radicalisés mais aussi plus efficaces car ils ne cherchent pas à se cacher derrière l’ego des autres. Je pense que c’est dans la nature des gens la-bas. C’est un pay d’extrêmes.

      Le fait de ne « pas s’excuser », comme je l’ai expliqué dans mon blog, ne veut pas dire se conduire comme un « rentre dedans » mais que ce n’est pas différent du racisme ou du sexisme. On ne cautionne pas le racisme, quoi que certains cautionnent encore le sexisme. Donc, pourquoi devrions-nous cautionner le spécisme?

      Personellement, je ne fais aucune différence. La différence est faite par ceux qui sont encore endoctrinés par notre culture (de violence). Je vous encourage à regarder ma présentation vidéo (sous le blog) et qui est sous-titrée en Français pour mieux comprendre comment je pense par rapport à l’endoctrinement social.

      Additionnellement, et je ne l’ai pas spécifié dans le blog, si j’avais eu l’information complète sur le véganisme dès le départ, je n’aurai pas hésité à être végane immédiatement. Ca, c’est un fait certain. Le fait que les gens transitionnent lentement est aussi du à un manque d’information qui n’est pas donné, comme il se devrait, par nos institutions (en France, le végétalisme n’est même pas reconnu comme une alimentation saine contrairement aux USA et d’autres pays) et le fait que nous avons très peu d’associations militantes qui mettent en avant et expliquent le pourquoi du comment du véganisme (c’est aussi le cas – mais beaucoup moins maintenant – aux USA).

      La pression sociale est normale et inévitable mais comme dirait Gary Francione:
      “Being vegan is easy. Are there social pressures that encourage you to continue to eat, wear, and use animal products? Of course there are. But in a patriarchal, racist, homophobic, and ableist society, there are social pressures to participate and engage in sexism, racism, homophobia, and ableism. At some point, you have to decide who you are and what matters morally to you. And once you decide that you regard victimizing vulnerable nonhumans is not morally acceptable, it is easy to go and stay vegan” («Être vegan est facile. Y at-il des pressions sociales qui vous encouragent à continuer à manger, porter et utiliser des produits d’origine animale? Bien sûr il y en a. Mais dans une société patriarcale, raciste, homophobe, et ableist, il ya des pressions sociales à participer et à engager dans le sexisme, le racisme, et l’homophobie. À un certain point, vous devez décider qui vous êtes et ce qui importe moralement à vous. Et une fois que vous décidez que vous considérez que victimiser les non-humains vulnérables n’est pas moralement acceptable, il est facile de devenir et de rester végan. »).

      En ce qui concerne le savon fait à partir des Juifs, une étude de 2006 faite en Pologne a confirmé que des savons avaient été fabriqués avec des « substances » provenant de prisonniers de camps de concentrations. Dans ma recherche, je n’ai pas trouvé d’articles en Français (Je n’ai peut-être pas recherché suffisamment). Mais en voici un en Anglais du site Jewish World (qui peut être traduit avec Google): http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3313120,00.html.
      Cet article parle également du savon et autres atrocités: http://listverse.com/2013/07/04/10-sinister-things-nazis-did-to-inmates-at-concentration-camps/.
      Et encore un autre article, celui là Britannique: http://www.mirror.co.uk/news/world-news/online-seller-offered-bar-soap-5285734.

      Pour ce qui est de la lampe faite de peau humaine (mais aussi, non mentioné dans le blog, de tatouages prélevés des prisonniers des camps et utilisés sur des objets), National Geographic a fait une enquête sur le sujet qui s’est révélée exact:

      « Beyond the fact that it’s human, is the stitching from WWII? Is the metal frame made from Nazi steel manufacturing from the time? And, perhaps most important, can new DNA science tell us more about the victim? Was it a man or a woman? Was his or her ethnic make-up compatible with the European or Jewish profile of a typical Buchenwald prisoner?
      So far, our forensics tests done at some of the world’s best crime labs have pointed back to origins in Nazi Germany and WWII. The truth behind the lampshade’s important. For years it dwelled between myth and reality. Because although there’s absolutely no doubt that human skin artifacts were made at Buchenwald, a human-skin lampshade has never been found. »
      Ilse is a horrible icon of the Holocaust. A Nazi sadist renowned for tormenting prisoners, she was, without question, fascinated with tattooed human skin. Witnesses tell of her selecting inmates for their elaborate tattoos. Once selected, the victims were never seen again but their tattoo designs appeared on all manner of artifacts. Perhaps the most horrid artifacts of all were Ilse’s notorious human lampshades; household appliances to help us see in the dark and to help German officers read Goethe or the poetry of Schiller…
      http://tvblogs.nationalgeographic.com/2012/09/27/human-lampshade-a-holocaust-mystery/

      Le futur Président Eisenhower a vu lui-même des objects fait à partir de la peau des Juifs:
      « Eisenhower saw Nazi artifacts made from humans, including a lampshade, when he toured Buchenwald, and was legitimately horrified. That stuff was filmed. For him and others, the lampshade summed it up. »
      http://www.historynet.com/a-human-skin-lampshade-sparks-a-journey-into-the-heart-of-the-holocaust.htm#sthash.v97gnPDa.dpuf

      Véronique

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